Dark Souls: Prepare to Die Edition par Rhapsodos
Attention, cette critique va être remplie de subjectivité, d'adjectifs mélioratifs et de petites larmes. Si vous voulez un avis sérieux, objectif et tranché, je vous recommande d'aller voir ailleurs. Ceci étant dit, si ce jeu m'a tant marqué, c'est qu'il y a sans doute une raison. Et si vous souhaitez découvrir ces raisons et, je l'espère, vivre une superbe expérience Dark Soulienne comme la mienne, alors prenez un verre de jus de pomme, versez là dans une fiole verte, et commencez à siroter votre première fiole d'Estus en lisant cette critique.
Je pense qu'une grande partie du plaisir que j'ai pris vient majoritaire du sentiment de découverte quasi totale que j'avais du jeu: je ne m'étais rien spoilé sur l'univers, à peine sur les possibilités de gameplay et j'ignorais tout des zones que j'allais arpenter pendant de longues heures. Aussi je m'efforcerai de spoiler un minimum au cours de cette critique.
L'univers de Dark Souls est magnifique. Vous allez parcourir des environnements gigantesques, dont l'architecture massive vous écrasera et vous fera bien comprendre que vous n'êtes que partie négligeable dans un monde marqué par une histoire tourmentée, et qui est maintenant sur le déclin. Une église hantée par des chevaliers devenus fous, des souterrains où rôdent des saletés empoisonnées ou un village construit au bord d'un marais toxique ne sont que quelques uns de ces environnements que vous allez parcourir. Signalons au passage que ces environnements sont tous connectés de manière cohérente et comptent quelques raccourcis bien pensés, ce qui donne un level design de très bonne qualité qui laisse une bonne part à l'exploration et qui n'est pas sans rappeler Metroid par moment. L'univers ne vous sera cependant pas conté de manière classique, comme dans d'autres RPG tels que Dragon Age où vous acquerrez des brassées de document qui vous donnent un max d'élément de background. Ici, vous êtes (quasiment) seul.
Les seules bribes d'informations que vous obtiendrez se trouveront dans les quelques dialogues sibyllins que vous aurez avec quelques PNJ qui semblent tous aussi désespérés que vous ne l'êtes, et dans les descriptions des objets que vous ramasserez. Ainsi, vous jouez plus un travail d'archéologue, et j'ai personnellement adoré cette manière de raconter un univers et une histoire. Car il y a une histoire, quoi qu'en disent les mauvaises langues, et quoi que classique, elle n'en reste pas moins efficacement contée.
Juste un mot sur les PNJ: il y en a peu, mais ils sont tous inoubliables. Ils essaient tous de se raccrocher à leur quête quelle qu'elle soit, sans se rendre compte qu'ils sont lentement rongés par la malédiction. Vous aussi d'ailleurs, mais chose étrange, vous semblez bien moins affecté que vos semblables... Il y a du plot vous concernant!
Dark Souls évoque plusieurs sentiments: le désespoir, la mélancolie, l'espoir, et un véritable sentiment d'accomplissement lorsque vous réussissez enfin à passer ce boss au bout du 36 ème essai (coucou le boss des égouts que j'ai fait en étant maudit (comprendre que j'avais la moité de ma vie, ce qui équivaut à une mort immédiate à la moindre erreur)). Ces sentiments s'appuient non seulement sur l'ambiance de Lordran que j'ai déjà décrite, mais aussi sur un gameplay particulièrement bien rôdé et avec de bonnes idées.
Tout d'abord, vous pouvez créer votre personnage avec un éditeur plutôt complet, quoique donnant des résultats assez étonnant en terme de visage. Vous pouvez choisir une classe de départ qui n'a que peu d'importance au final. En effet, le système de level up vous permet d'allouer des points à des statistiques en fonction de votre de style de jeu. Vous pouvez ainsi très bien commencer magicien et finir avec une armure et une épée démesurée si vous vous êtes rendu compte que vous étiez plutôt un bourrin. Ce qui compte, c'est que vous ayez assez d'âmes pour monter de niveau. Les âmes s'obtiennent en tuant des ennemis, et sont également utilisées pour le commerce. Il s'agit donc d'une denrée précieuse. D'autant plus précieuse que, si vous mourez, vous perdez toutes vos âmes non utilisées. Il y a bien sûr la possibilité de revenir sur les lieux de votre mort pour y récupérer vos âmes, mais c'est au risque de mourir à nouveau et de perdre définitivement vos âmes datant de la mort précédente...
Votre personnage peut équiper un très large panel d'arme, allant des classiques épées et marteaux aux plus originaux magies de flammes et katanas. Vous attaquez à l'aide des gâchettes de votre manette, les autres boutons étant dédiés à l'esquive, au contrôle de la caméra et à l’utilisation d'objets. Chaque arme, chaque magie se manie différemment, de sorte que le joueur a le choix pour trouver chaussure à son pied. Tout cet arsenal ne sera pas de trop pour triompher des ennemis que vous allez croiser durant votre périple.
Dark Souls a une réputation de jeu difficile. Il est difficile parce qu'il ne laisse que très peu de choix à l'erreur. Ainsi, chaque combat reste tendu, et les affrontements entre les boss sont véritablement intenses (il s'agit d'ailleurs des seuls moments où il y a de la musique, comme pour encore plus rendre épiques lesdits affrontements). Et c'est en cela que DS (c'est bon j'ai la flemme d'écrire en entier) réussit là où d'autres RPG ont raté malgré leur univers riche et cohérent, leur scénario "sombre et mature", leurs personnages très bien écrits (rayer la mention inutile).
On est en empathie complète avec son personnage. On galère autant que lui galère à essayer de donner un coup à ce boss qui nous tourne autours, on souffre autant que lui lorsqu'on se prend un coup, on explose de joie comme lui lorsqu'on réussit enfin à battre cet adversaire... tout ça grâce à son gameplay.
Une autre idée géniale est la possibilité de laisser des messages préenregistrés à d'autres joueurs pour les prévenir des dangers qui les attendent. Même si vous êtes seul, d'autres souffrent avec vous et sont là pour vous guider, vous donner des astuces contre les boss ou vous indiquer un endroit où vous reposer. Et occasionellement, vous pouvez coopérer pour trucider un boss de zone, ou d'autres joueurs si vous vous sentez une âme sadique.
DS pose donc un ensemble de règle assez strict et des obstacles bien bâtards.. Il ne tient qu'à nous de surmonter ces obstacles, à nous et à notre personnage.
DS est vraiment un jeu à part. C'est le genre de jeu qui vous va droit au cœur, vous prend les tripes, et dont vous vous souvenez chacun des instants. Alors si vous aussi vous désirez arpenter avec moi les couloirs inondés de la nouvelle Londo, d'essayer de backstab des chevaliers noirs, de partir à la recherche de l'accès à l'excellent DLC Artorias of the Abyss inclut d'office sur PC, de pester contre les envahisseurs qui choisissent le pire moment pour nous bouyave la tronche... vous savez ce qui vous reste à faire.
Praise the sun!
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