Deception IV: Blood Ties
6.1
Deception IV: Blood Ties

Jeu de Koei Tecmo Games (2014PS Vita)

Par Martin Lefebvre

On se demande bien pourquoi près de dix ans plus tard -- le dernier volet, Trapt date de la Playstation 2 -- Tecmo s’est mis en tête de sortir Deception du donjon où croupissait la série. Certes, les premiers épisodes, datant de la PS1, ont encore quelques admirateurs, mais ce Blood Ties est symptomatique des errements actuels du développeur japonais.

A priori, le principe est plutôt sympathique, pour peu qu’on ne soit pas farouchement opposé aux canons du bis… Le joueur incarne la fille du Diable, Laegrinna, une jeune femme aussi sadique que décolletée, accompagnée de succubes aux gros seins, dans la plus pure tradition de l’exploitation à la Tecmo. Des cohortes d’aventurier veulent mettre la main sur la diablesse, et celle-ci s’en réjouit, puisque c’est l’occasion de les piéger dans son château, et de les massacrer en déployant un raffinement de tortures : des mâchoires d’acier pour les immobiliser, un coup de pendule pour les projeter vers une chaise électrique, un rocher géant qui les surprend au milieu de l’escalier, un orgue qui leur écrase la tête… Le tout se veut d’autant plus satisfaisant que chaque enchaînement rapporte des points de combo, et que le slapstick des exécutions est supposé nous réjouir. Oh, on s’amuse bien cinq minutes avec chaque nouveau piège, et les différents ennemis nécessitent de varier les stratégies, mais le jeu révèle très vite sa vraie nature : comme le titre l’indique, on nous a leurré (Deception est un faux ami, qui signifie la tromperie), on nous a appâté pour mieux nous faire souffrir, et en réalité le joueur n’est pas le tortionnaire, il est la victime d’un game design proprement médiéval.

Ecartelé par une caméra farouchement retorse, roué par les pics de difficulté, écorché vif par le timing pénible des combos, passé à la douche écossaise, le joueur croupit dans l’ennui et subit les affres de la frustration. Sur PS Vita, le calvaire est particulièrement douloureux. Non que le bourreau soit mal fagoté, il présente plutôt bien sur petit écran, mais les séances de torture n’ont absolument pas été pensées pour la portabilité : les niveaux sont longs, sans possibilité de sauvegarde à moins de les avoir terminés, et c’est parfois plus d’une demi-heure qu’il faudra jeter au cul de basse fosse pour peu qu’on ne parvienne pas à finir la tâche en cours. (...)

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Chro
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le 16 avr. 2014

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