Demon Gaze par Iblis

La PS Vita continue de nous montrer que la parution de jeux bien nippons sur le Vieux Continent n'est pas mort, la preuve en est avec Demon Gaze, dernier Dungeon-RPG de la nomade de Sony. Adoptant des tons très orientés manga, avec des artworks de qualité et un scénario complexe, le jeu est-il à la hauteur de ce que l'on attend du genre ?

Le soft de Kadokawa Games n'a pas peur de mélanger deux genres que les Nippons chérissent : les RPG dits "Donjons" et les simulations de vie, de création de liens avec d'autres personnages, notamment féminins. Demon Gaze nous permet d'incarner un héros (ou une héroïne) choisi au début du jeu parmi une foule de personnages pré-créés, charismatiques et vraiment très bien dessinés. Vous incarnez ainsi un protagoniste doté d'un œil portant le nom du jeu, dont la capacité première est de capturer et contrôler des démons. Au sein d'une sorte de guilde, vous devrez donc venir à bout de tous les êtres démoniaques qui vous barreront la route et vous imposer comme un genre d'élu qui sauvera le monde de ces parasites.

Bref, un scénario qui n'a rien de transcendant mais qui pourtant se voit immensément étoffé. En effet, des tonnes de lignes de dialogue ont été écrites pour ce titre et quand je parle de tonnes, je pèse mes mots. Entre chaque mission, vous serez assailli de blabla des très très TRÈS nombreux personnages, parfois pour ne rien dire en plus de ça. C'est pour moi le défaut majeur du titre car il faut dire que l'on passe 80% du temps à lire des lignes de dialogues. Pour certains, ce sera sans doute une qualité, notamment si vous cherchez un jeu hyper scénarisé ou les liens entre les personnages sont un élément-clef.

Lorsque vous partez en mission, le jeu passe en mode Donjon-RPG. Vous avancez en vue à la première personne, case par case dans tel ou tel lieu en 3D, et si beaucoup d'entre elles n'ont pas de particularité, il en existe diverses vous octroyant bonus, malus ou objets divers. Évidemment, d'autres vous proposeront des événements afin de devenir "maître" d'une zone en particulier, de combattre un boss ou de capturer un démon. Une fois entré en combat, plusieurs choix s'offrent à vous, dont les traditionnels "Attaque", "Sorts", "Fuite", etc.

Là où cela bouleverse un peu les habitudes du genre, c'est au niveau de l'invocation de démons. Ceux-ci peuvent être appelés à n'importe quel moment du combat et possèdent plusieurs capacités qui vous seront très généralement d'un grand secours, notamment si vous gérez bien le démon invoqué au bon moment dans les combats les plus ardus. En plus de combattre à vos côtés, ceux-ci passeront parfois à la vitesse supérieure en libérant tout leur potentiel et en ne faisant qu'une bouchée de vos ennemis. Attention toutefois à ne pas trop vous reposer sur eux, car si un seul de vos personnage meurt, le game over ne sera pas loin !

Même s'il s'agit d'un jeu aux personnages, aux graphismes 2D impeccables et aux décors couillus, Demon Gaze est loin d'être une révolution dans son genre et c'est bien dommage, car Kadokawa nous a habitué à bien mieux. La présence des démons au sein de votre équipe peut faire l'objet de stratégies diverses et variées durant les combats, mais tout le reste de l'aspect Donjon-RPG reste plutôt traditionnel. Ajoutez à cela de très (trop) nombreuses lignes de dialogues entre chaque mission, qui viennent casser le rythme de l'histoire, et vous obtenez quelque chose de déjà vu, peut-être un peu trop. Cela dit, nul doute que, s'il s'agit de votre premier D-RPG et que vous aimez les longues histoires, Demon Gaze vous conviendra pour peu que l'anglais ne vous fasse pas peur !