JACKPOT !
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le 17 mars 2019
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La chute de la Team Ninja (responsable des légendaires Ninja Gaiden) et la relative step back de Capcom dans le domaine a créé au sein du petit monde des BTA japonais un monopole gouverné quasi-exclusivement par Platinum Games pour ce qui est de ces 15 dernières années.
Un tel monopole couplé à une aussi grosse capacité de production résulte aussi en une uniformisation des formules de jeu qui personnellement commençait à me lasser. Le principe dominant la plupart des gros jeux du genre se "limitant" (plutôt se répétant) au principe de l'attaque effrénée agrémentée d'esquives timées sous fond de grand spectacle en fond. (Metal Gear Rising, Bayonetta,...)
Passer de cette désormais habitude qu'est la formule Platinum à Devil May Cry 5 fait le même effet que passer d'une voiture à boîte de vitesse automatique vers une boîte manuelle sans assistance.
Devil May Cry 5 donne le vertige. Jamais un BTA n'avait été aussi généreux dans son gameplay et ses possibilités.
Vous ne serez pas à mi-chemin de découvrir toutes les possibilités offertes par le personnage de Nero que vous découvrirez une dimension nouvelle (et assez inédite dans le genre) avec le personnage de V se battant exclusivement à l'aide de ses invocations et donc à distance et sans contact direct. Mais pas question de prendre ses aises à ce point là car Dante ne tarde pas à débarquer et à lui seul cumule plus de variété de gameplay que les deux précédents personnages réunis. C'est aussi fou que ça puisse laisser supposer et c'est bien vrai. Nous somme véritablement face à un cas de 3 jeux en un.
Nero est équipé de la Red Queen. Une épée qui peut être rendue incandescente grâce à la fonction Exceed qui offre des nouveaux combos de surcroît à ceux de base. La variété du personnage vient du fait qu'il peut être équipé d'une ribambelle de bras mécaniques tous uniques dans leurs fonctions et possibilités qu'ils offrent en combat. Quand on repense à Devil May Cry 4 qui se reposait entièrement sur le bras démoniaque permettant de ramener les ennemis vers soi, on ne peut que fantasmer sur la variété offerte par le Nero de ce nouvel opus.
V, personnage inédit à cet opus est un cas des plus atypiques. Il propose le gameplay le moins poussé des 3 personnages mais garde le mérite d'être une proposition aussi inédite qu'intéressante de jouer. Le coeur de son gameplay même est un sacrilège au genre car enlève le plaisir le plus basique du joueur à recevoir un feedback immédiat des dommages qu'il cause à l'ennemi. Mais qu'est-ce que ça reste jouissif... Vous vous baladerez tranquillement sur le champ de bataille à ponctuellement éviter les attaques tout en bouquinant alors que vos invocations, chacun associé à un bouton batailleront à votre place mais toujours sous vos ordres directes. Votre seule préoccupation sera d'achever les ennemis avec des mouvements de finish tous plus classes les uns que les autres une fois que vos laquets auront suffisamment affaiblis vos adversaires.
Dante Oh,... Dante! Quelle claque de finir en beauté sur la découverte d'un personnage aussi polyvalent. Aussi à l'aise avec son épée démoniaque Sparda qu'avec une moto (oui, une des armes que vous aurez le plus de plaisir à utiliser sera une moto), mais également avec un équipement permettant de maraver du démon avec vos poings ou vos pieds. Si tout ça ne vous suffit pas, comptez sur Dante pour vous sortir sa meilleure imitation de Bruce Lee avec une ultime arme qui ne fera que rajouter à votre confusion quant à cette folle richesse qui ne cessera d'en rajouter même durant les derniers chapitres du jeu.
Inutile de vous dire que chaque personnage est une approche différente et que chaque arme ouvre sur un gameplay différent. Du jamais vu.
Le jeu s'étale sur 20 chapitres à durée variable. Et bien que nous soyons dans la moyenne haute du genre en terme de durée de vie, on n'arrive pas à éviter de penser à la métaphore alternative du beurre et de la tartine!
DMC V est une margarine de qualité et quantité exceptionnelle étalée sur une tartine de pain trop modeste.
Une seule partie ne suffira clairement pas à vous faire profiter de tout!
Ainsi, si vous voulez vraiment creuser la proposition. La rejouabilité sera à votre service avec des NG+ qui non content de proposer toujours plus d'options de difficulté vous octroient également des nouveautés de gameplay supplémentaires.
Bien qu'étant un des plus beaux jeux japonais de cette génération, je trouve que le jeu pêche pas mal sur ces environnements qui non seulement sont plutôt bruts techniquement parlant (lumière plate, aliasing, des modélisations et textures hasardeuses) dans un premier temps et aussi pas très varié.
Le thème urbain sied pas mal à l'ambiance du jeu et les 10 premiers chapitres se passant à Londres sont tout de même sympathiques à parcourir même si on regrettera le manque de zèle sur le level design vieillot et les mécaniques d'exploration/progression archaïques.
Quel dommage cela-dit d'assister à cette affreuse descente aux enfers artistique que représente la deuxième moitié du jeu. Des environnements toujours aussi peu intéressants à explorer mais cette fois aussi désagréables à contempler (on abandonne les côté urbain pour des décors organiques répétitifs jusqu'à la toute fin du jeu)
Mais tout cela n'enlève pas grand chose à la qualité globale du titre car au contraire de l'inspiration artistique, le gameplay et l'histoire ne cessent de monter en flèche.
Si une leçon devait être retenue de la part du reboot DMC de Ninja Theory, c'était bien le travail sur la narration et l'histoire du jeu.
Jamais un Devil May Cry de la série principale n'avait été aussi sympathique à suivre. La famille de Dante est la famille dysfonctionnelle la plus fun à suivre dans ses péripéties mettant en scène des voeux de fratricides et autres infanticides. Prenez garde, les Mishima!
Les personnages sont bien caractérisés et les nombreux twists scénaristiques relancent souvent l'intrigue sous des angles toujours très inattendus.
Conclusion
Devil May Cry 5 est un BTA comme on en fait plus. Il fait partie de ces chefs-d'oeuvre que je ne peux me raisonner à conseiller à n'importe qui. Il est évident que le joueur jouant en Facile et Mode Automatique ne comprendra rien à mon enthousiasme, il est évident que le joueur en quête du grand spectacle d'un Bayonetta 2 trouvera peut-être mes propos un peu exagérés.
Mais ce qui est sûr c'est qu'un archéologue du skill, un féru du genre ou tout simplement un quelconque fan de la saga comprendra ce qu'il en découle et ce que ça annonce pour le futur.
Créée
le 17 mars 2019
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