Diablo par benton

Après avoir entendu tant de louanges à propos de Diablo, je ne m'attendais pas du tout à découvrir un jeu aussi classique, pour ne pas dire primaire et stupidement bourrin. Diablo c'est vraiment du hack and slash pur et dur.

On va me dire que personne n'a jamais prétendu le contraire. Certes. Mais je m'attendais à ce que tout cela soit enrichi, plus fouillé, profond, et enrobé d'un background immersif, d'une aventure palpitante et épique. Rien du tout : un seul donjon, et on clique comme un damné sur tous les monstres qui apparaissent à l'écran. C'est la seule chose que l'on a à faire tout au long du jeu. C'est chiche en sensation et en intérêt.

En plus de cela le jeu est plutôt dur, les ennemis peuvent vite nous tuer, chaque étage monte dans la difficulté (même si on descend en enfer), et ne pardonne pas les petites fantaisies (inutile d'utiliser un archer au corps à corps, erreur que j'ai faite au début).

En fait, le jeu est très carré, très progressif, calculé dans ses moindres détails. Le niveau des monstres est soigneusement étudié, tout comme l'évolution du personnage (avec répartition des points de compétences selon les souhaits du joueur). Le fait que les ennemis meurent une fois pour toute permet une maîtrise presque absolue de la progression et de la difficulté car on ne peut de toute manière pas dépasser le niveau 25 avec l'expérience acquise.

Chaque recoin du donjon se gagne à la sueur du front, et finalement on se prend au jeu, on parcourt les couloirs avec l'appréhension de voir une troupe de monstres énormes débouler, et on est content de surmonter les obstacles, de nettoyer les étages un à un et de s'enfoncer toujours plus loin dans le donjon. On tue, on gagne de l'expérience, on trouve de nouveaux objets que l'on peut équiper ou bien revendre au seul village du jeu (oui, tout a une seule et unique fonction dans Diablo).

Les quêtes proposées par les cinq ou six habitants du coin sont présentes plus pour le décor qu'autre chose. Elles permettent de mettre en scène et de justifier des passages un peu plus durs et mémorables dans le donjon, avec de bons gros méchants (le Boucher, flippant), mais elles n'apportent rien au niveau ludique et narratif. Le but du jeu est de tuer Diablo, un point c'est tout. Et malgré mon scepticisme de départ, il faut avouer qu'il est difficile de lâcher la souris tant que ce boulot n'est pas accompli.

Mais bon, je ne peux m'enlever de l'esprit le fait que Diablo soit un jeu très répétitif. On fait la même chose, strictement, du début à la fin. Et cliquer sur des hordes de monstres n'est pas la chose la plus passionnante au monde. D'ailleurs cela n'est pas sans engendrer quelques frustrations, notamment quand le personnage se déplace et se rapproche des ennemis au lieu de leur tirer dessus (si j'utilise un arc c'est pour prendre mes distances, et non pour tirer une flèche à bout portant, merde !).

A cela s'ajoute le fait que tous les coups n'atteignent pas leur but. J'ai un peu de mal avec ce principe, on a parfois du mal à voir si on touche les ennemis ou pas et si on leur inflige des dégâts. C'est frustrant car on a le sentiment que les choses nous échappent (enfin, là aussi, on peut améliorer les statistiques permettant d'améliorer les chances d'impact, même si le résultat n'est pas toujours probant). Je préfère avoir un véritable contrôle sur le personnage.

Quoi qu'il en soit, j'imaginais tout simplement que Diablo était un jeu beaucoup plus riche et subtil que cela, alors qu'il reste d'un classicisme confondant et plutôt bas du front. Le jeu demeure assez bon et accrocheur, justement car son principe est épuré et sans fioritures, avec une ambiance sombre à souhait, mais rétrospectivement le jeu n'est pas plus enthousiasmant que cela et possède un intérêt relatif.