~ Halt, O Time ! For thou Art fair beyond measure ~

L'on peut se demander pourquoi je donne une note si élevée pour un scénario, une trame extrêmement prévisible, et assez shounenique. C'est sans doute parce que ce n'est absolument pas le point le plus important de ce Visual Novel, comme le fait remarquer Masada à travers l'emblématique personnage de Karl Krafft - croyez-moi, vous n'allez pas oublier ce personnage -. Cette trame classique sert en sorte de simple colonne vertébrale, étant de fait un support pour un setting et une ambiance plus que réussite; mais surtout pour ses personnages.

Les characters de Dies Irae sont tout simplement éblouissants, vivants. Chacun dispose d'objectifs précis, de défauts adéquats, et de paradoxes et complexes totalement nécessaire pour ne pas sombrer dans le stéréotype. On dit que l'être humain est fait de paradoxe, et Masada a su parfaitement capter, capturer une certaine forme de complexité de l'âme humaine. Rassurez-vous donc, l'on se détache rapidement des stéréotypes de base (à part pour quelques uns) pour voguer vers une complexité parfaitement qualitative.

Concernant l'histoire en général, l'on suit donc une battle royale entre des Nazis voulant exécuter un certain rituel magique, notre héros se retrouvant entre cette bataille et devant finalement y prendre part pour sauver l'humanité et ses intérêts. Je ne vais pas en révéler plus, car même si la finalité est bien évidemment devinable, l'important reste le chemin et l'épopée créée par Masada, qui a su donner du style et une ambiance particulière à ce format classique. Prévenons quand même que la plume de Masada est complexe, usant de nombreux mots de vocabulaire variés, métaphores et langage cryptique. (Ce n'est pas pour rien que Dies' avait la réputation d'être intraduisible en Anglais jusqu'alors) En plus de proposer des Nazis en guise de personnages centraux, l'univers autour de la magie utilisée - l'Ewigkeit - , est extrêmement détaillé, explicite et donnant une sorte d'authenticité originelle. Les multiples références historiques et philosophiques agrémenteront la chose. Mention spéciale pour les incantations qui sont tout simplement diablement stylées, chacune étant profondément liée au style et à l'histoire du personnage (Et je remercie TVTropes pour avoir les quotes principales des incantations)

Précisons également que l'entrée dans l'histoire se fait à chaud, on est rapidement déboussolé et c'est normal. Tout s'éclaire progressivement, mais le style riche, fleuri et cryptique ne s'estompe pas pour autant.

Concernant l'Art, il est de très bonne qualité sans pour autant être exceptionnel, les CGs étant très bien dessinées et présentes dans toutes les scènes majeures. Pour le Voice Acting, il est très bon, mention spéciale à la voix de Mercurius qui illustre à la perfection le personnage.

Après réflexion, j'ai décidé de ne pas parler des personnages de manière détaillée, étant donné que c'est le point central du VN, et que l'effet de surprise et de découverte sera d'autant plus garanti - selon moi -. Passons donc directement à l'OST. Elle fait partie du cercle très fermé des OSTs de VNs qui en plus de fournir une ambiance de qualité, peuvent être réécoutées en standalone un peu partout (Avec Umineko et Fata). Le seul reproche que je peux formuler envers celle-ci est qu'étant donné la longueur du VN (+50h) d'autres pistes n'auraient pas été de trop pour éviter des répétitions.

Continuons sur la lancée des défauts, en parlant d'un manque de dynamisme au sein des combats. Bien que Dies Irae surpassant Fate à quasiment tous les niveaux, ce manque de dynamisme, autant par les animations inexistantes (Si seulement ils avaient pu s'inspirer de Alternative, ah, si seulement.) que par la prose un peu longuette sur ce point-là. Cependant, les longueurs ne se concentrent pas uniquement sur les combats, et surviennent un peu partout. Également, certains épisodes romcom servant à détendre brièvement l'atmosphère peuvent être jugés trop longs.

En résumé, Dies Irae fait partie d'un des meilleurs VNs auquel j'ai joué, m'ayant définitivement marqué autant par sa prose, ses personnages que par son OST. Définitivement un Must-Read, en somme.

9.5/10