Distraint 2 se plaçant directement à la suite de Distraint premier du nom ce dernier va se voir odieusement spoilé. Partez donc avant qu'il ne soit trop tard : abandonnez tout espoir vous qui entrez en ces lieux troubles emplis de révélations.
Résumons brièvement les faits. Price est, comme de nombreux protagonistes de jeux d'angoisse, un être lambda mais empli de traumatismes. Agent immobilier, Price a la lourde tâche d'annoncer aux locataires qu'ils doivent abandonner leur logement et trouver à se loger ailleurs. Une tâche ingrate qui lui pèse surtout après avoir du mettre dehors une pauvre vieille dame qui mourra à l'hospice, juste après avoir demandé à le voir une dernière fois. Jusqu'au bout, la vieille femme ne lui oppose aucun reproche. Price se détruira lui-même, le jeu se concluant sur une scène violente : l'homme place l'embout d'un fusil de chasse dans la bouche, fondu en noir, bruit de détonation.
Distraint 2 reprend exactement durant cette scène. On abandonne le monde réel troublé par les tourments de Price (qui lui faisaient voir des éléphants prêts à le tuer) pour la psyché de notre héros. Un vieil homme, Raison, sera votre guide : vous devez trouver Espoir afin de cesser cette boucle d'auto-destruction. L'avancée sera l'occasion de croiser d'autres entités comme Cupidité.
Contrairement au précédent opus, celui-ci se veut davantage tourné vers la lumière là où Distraint était une plongée dans l'enfer d'un homme dévoré par son métier, épuisé par les affres du capitalisme grotesque de ses employeurs. Price va, ici, devoir remonter dans ses souvenirs jusqu'à déverrouiller celui qu'il avait enfermé, incapable de mener son deuil.
Celui de la mort de ses parents. Eux-même victimes d'une crise financière, obligés de changer de maison, ils ont souhaité récupérer un jouet oublié par leur fils dans la maison précédente : un éléphant en peluche. Les raisons de l'accident de voiture expliquent la culpabilité de Price ainsi que certaines scènes comme l'éléphant tentant de le tuer ou encore les échanges avec ses parents décédés.
Si Distraint n'est pas le plus marquant des jeux indépendants, Jesse Makkonen propose des thématiques intéressantes avec l'anthropomorphisation d'entités comme la Raison, l'Espoir ou le Réconfort chacun dépositaire d'un petit caractère. Le second volet apporte un épilogue plus doux et plus positif au récit de Price. La traduction française permet de profiter de la narration, point fort de l'opus. Le gameplay est dans la droite lignée du précédent volet : du point and click mais sans l'humour à la Lucas Arts.