~ Doki Doki ~
Gros fan de Katawa Shoujo, je n'ai pas hésité à tester ce visual novel gratuit sur Steam, sur-noté par les utilisateurs, conseillé (et déconseillé étrangement...) par un ami à moi.
J'en parle à mes proches puis lance le jeu sans trop comprendre l'avertissement âme sensible puis j'atterris dans le menu le plus kawaï que j'ai jamais vu. Quatre filles trop mignonnes, un "Doki Doki" qui met la pêche et un piano fougueux.
Me voilà alors dans un club de littérature à choisir qui je veux draguer à l'aide de choix de mot-clés pour former des poèmes qui plairont à une des quatre prétendantes.
Je suis bien.
Je suis à l'aise à parler de gâteaux, de livre et de vivre des situations bien plus qu'érectiles.
Mais quelque chose sonne faux. Les phrases de la présidente du club Monika sont parfois incohérentes et me conseille, par exemple, de sauvegarder la progression. Ses poèmes sont étranges...
Car oui, Doki Doki Literature Club! est un jeu qui te place dans une zone de confort soporifique pendant presque 3 heures de jeu. Jusqu'à la rupture.
Car oui, la base de tout bon jeu/film d'horreur est de savoir placer le spectateur/joueur dans une zone de confort qui le fait oublier d'être dans de l'horreur. DDLC te prévient au début et ne ment pas.
C'est lorsqu'on arrive au point de rupture avec la pendaison de Sayori (Gros coup de flippe qui m'a fait fermer mon ordi portable) que l'on commence à creuser la profondeur du jeu. On réalise qu'on n'a pas été un joueur mais un spectateur. On ne pouvait rien faire pour éviter l'inévitable
Ensuite, on est en sueur parce que le rapport de force entre le jeu et nous-même est renversé. On sait que le jeu peut nous sauter à la gueule à tout moment.
On a un sentiment d'échec de ne pas parvenir au résultat de drague voulu (Et que le jeu feint de nous amener). Alors, on se retrouve effrayé par chacun de nos clics de souris.
Et enfin, on arrive à la partie "meta" du jeu où on découvre que Monika est un personnage conscient de son existence en tant que PNJ d'un visual novel. Et même pas une option de drague pour le joueur. Monde cruel.
Elle se venge donc du jeu en tuant ses concurrentes pour finir avec le joueur. Flatteur mais j'ai d'autres projets de vie que de sortir avec un personnage imaginaire.
Et c'est justement ça qui rend le jeu pertinent : l'attachement du joueur pour des personnages imaginaires créés et inventés pour plaire au mâle lambda. De ce fait, la véritable horreur est l'implication que l'on place dans l'irréel.
Au final, on se retrouve à détruire Monika en allant dans les fichiers-mêmes du jeu (Tellement meta, je kiffe tellement). Celle-ci nous fait croire en une fin fairplay où elle n'existe pas mais, bien rancunière, efface le club de littérature et laisse le joueur avec son morceau de piano faussement joyeux.
On laisse ainsi un grand vide derrière nous. L'impression de ne pas avoir eu la fin que l'on souhaitait. Le club de littérature est un lieu où le bonheur ne peut pas être trouvé.
J'appelle alors mes proches, auxquelles j'ai parlé du jeu, pour leur dire qu'il faut réellement avoir le cœur bien accroché pour jouer à Doki Doki Litterature Club.