Pionnier un jour, pionnier toujours
Doom 3... Putain.
J'adore les FPS. C'est vraiment le genre de jeu où je prends mon pied quand c'est bien foutu. Ce sont les jeux qui me rendent le plus frénétique, le plus flippé, le plus plein-de-choses. Mais pour cela, il faut qu'ils soient réussis. Attention, quand c'est du caca, je me fâche tout rouge. Hein Rage ? Hein que j'étais pas content ?
Lorsque Doom 3 est arrivé, drapé de la gloire de ses épisodes d'antan, j'avais peur. J'ai parcouru le premier et le deuxième épisode avec un fanatisme non feint et je me disais "Est-ce que cet épisode va réussir le pari d'entrer dans l'ère de la modernité ? Mais en même temps, est-ce une bonne chose ? Ce serait pas cool d'avoir un gros jeu old-school qui tâche ? hein ?"
Au bout d'un moment, j'ai arrêté de me poser des questions et j'y ai joué. Ah la la quelle émotion.
Première partie : un marine perdu sur une base martienne où il se passe des trucs chelous. On voit des gens qu'il faut même pas dégommer ("HE MAIS C'EST QUOI CES GENS ? ILS NOUS PARLENT ET TOUT !!! JE VEUX JOUER A DOOM MOI, PAS A VERSAILLES !!!!!!!!11!!1!) qui servent à poser l'ambiance et à expliquer un peu le scénar. C'est plutôt réussi et durant les premières minutes de jeu, j'ai retrouvé des relents très agréables de System Shock 2. C'est flippant, sombre, on a peur... Doom 3 a mué vers un FPS horrifique réussi où les jeux de lumière servent à merveille cette ambiance oppressante. Le mécanisme de ne pouvoir prendre que sa lampe OU son pistolet est, bien qu'un peu gauche, une bonne idée. Des couloirs, des couloirs, des couloirs, un peu d'extérieur (trop peu à mon goût d'ailleurs) on avance, on a peur. Il y a des messages, des codes, Doom 3 se pare d'une petite histoire qui pète pas des briques mais qui a le mérite de rester à la fois classique et efficace.
Et puis au bout d'un moment, il se passe un truc. L'arsenal grandit. La peur disparaît. Les ennemis arrivent par pelletées. On entre en Enfer, pour de vrai. La frénésie du Massacre avec un grand M est à nouveau là : Doom 3 est redevenu Doom. Traverser un couloir d'un Enfer sombre et glauque en courant comme un boeuf une tronçonneuse à la main pour découper du démon, ça n'a pas de prix.
Le jeu a effectivement l'intelligence de ne pas essayer de continuer à nous faire peur alors que notre héros dispose d'un lance-roquettes, d'un mini-gun, d'un BFG etc. Doom 3 sait redevenir bourrin à l'ancienne quand on est stuffé comme un bourricot. Et là moi je dis bravo ! Transition réussie.
Doom 3 remplit donc ses paris à la perfection. Flippant au début alors qu'on est quasiment à poil, le jeu évolue en même temps que nous pour nous proposer quelques dernières heures finales extrêmement jubilatoires.
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