Dragon Quest III a appris des erreurs de ses prédécesseurs. Après un premier opus un peu trop simplifié de toutes parts et un second opus dont la courbe de difficulté explosait vers la fin, Enix choisit de nous proposer un titre profond, immense et jamais trop injuste en terme de combats. Et nous offre du coup une alternative crédible au premier Final Fantasy (sorti tout juste trois mois auparavant), qui avait déjà su rectifier la plupart des errements des premiers Dragon Quest.
Première chose qui marque en passant du jeu de Square à celui d'Enix : Akira Toriyama sait vraiment insuffler une identité propre aux jeux Dragon Quest. Qu'est-ce que les sprites sont sympathiques et lisibles grâce à lui ! Le jeu se paie même le luxe de commencer sur une cinématique techniquement réussie (pour son support, évidemment) qui plante l'histoire. Les musiques sont cool, et on reprend très vite ses marques quand on vient de DQ II.
Première énorme amélioration : un sort de voyage rapide qui vous permettra de vous rendre de ville en ville sans avoir à traverser les immensités peuplées de monstres que vous avez déjà traversées. Vu que l'encounter rate est toujours extrêmement élevé, ça fait vraiment du bien de pouvoir revenir en arrière sans se farcir trop de combats.
Le jeu est également beaucoup plus fluide que DQ II dans sa progression, avec des indices bien plus nombreux et bien plus évidents sur la marche à suivre. En gros, armé de votre fidèle carnet et de votre fidèle crayon vous n'aurez quasiment pas besoin de soluce si vous faites fonctionner vos neurones. Quasiment, car les développeurs ont quand même tenu à mettre deux ou trois trucs franchement improbables, ce qui est fort dommage vu la fluidité du reste du jeu.
Les combats sont encore mieux que dans le deuxième jeu, avec des monstres plus agréables à vaincre et une panoplie de sort qui a été très largement étendue. Un système de changement/d'évolution de classe a même été introduit, et vous offre la possibilité de personnaliser un peu plus vos héros.
Le jeu est d’une taille absolument folle, et n’impose aucune séance de farming artificielle. En utilisant un sort pour repousser les ennemis faibles, et en explorant chaque nouvelle zone qui s’offrait à moi sans recourir à une soluce, j’ai fini le jeu avec un niveau largement suffisant pour occire le boss final.
Autre qualité : l’histoire (et le design) qui sait intelligemment s’articuler autour de celles du premier et du second Dragon Quest, en proposant des liens qui seront de plus en plus plaisants à découvrir.
Finalement un des plus gros défauts de cet opus c’est le manque de carte du monde intégrée au jeu. C’était vraiment une des forces du premier Final Fantasy et revenir à un jeu dépourvu de cet outil est vraiment pénible.
Mais ne boudons pas notre plaisir, ce Dragon Quest III est largement aussi bon que son concurrent, réussit à se forger sa propre identité, et clôt de fort belle manière la première trilogie de la série.
15/20