Comment détruire un empire galactique (en quatre nuits seulement.)

Afin de tester un émulateur MSDOS sur mon téléphone portable, j'ai voulu ré-installer Dune. Je connais le jeu depuis que je suis ado et je savais qu'il serait pas difficile à réinstaller, qu'il tenait sur une disquette, qu'il avait des beaux visuels et qu'il était entièrement jouable à la souris. (La condition Sine Qua Non pour me faire apprécier une transposition sur mobile.)

Et puis, en faisant une partie pour tester... de fil en aiguille j'y ai repassé plusieurs heures. Deux ou trois jours plus tard, j'avais fini le jeu. Et c'était vachement bien.

La vie est un long tutorial :

J'ai redécouvert à quel point ce jeu était immersif. A partir d'une histoire entre celle du film de David Lynch et le roman, les mecs de chez Cryo nous baignent peu à peu dans une simulation à mi-chemin entre le jeu d'aventure, le jeu de gestion et le jeu de stratégie militaire.

Et le pire, c'est que le récit de Frank Herbert offre un chemin tout tracé afin de nous faire un TPS. Vaguement inspiré des récits à la Lawrence d'Arabie, on suit la vie de Paul Atréïde, fils d'une grande famille qui va peu au peu, au contact de l'épice dont est composé la plaenète Dune (dont sa famille est censée superviser la collecte) acquérir des pouvoirs psychiques, puis devenir au contact des autochtones, un grand chef de guerre.

Du coup, on est toujours guidé et jamais largué : le jeu nous laisse tout début explorer le palais (explication du background et du centre de commande) avant d'aller prendre contact avec les Freemen, les hommes du désert (première manipulation de péons dont les spécialités vont être acquise au fur et à mesure de l'aventure) d'explorer la planète afin de trouver des Sietch des villages, permettant une phase exploration cumulé à de l'agrandissement de la carte. Puis on de négocier des objets à donner aux freemans (permettant une gestion des objets et des ressources).

Petit à petit, les personnages secondaires servant de guides de jeux disparaissent (violemment dans le cas du père de Paul) laissant sans qu'il en ai conscience, le joueur avoir de plus en plus de pouvoir décisionnel sur son environnement. Peu à peu Paul gagne des pouvoirs et notre pouvoir de télépathie se propage de plus en plus loin nous permettant de guider des unités sur tout le territoire.

Tout est bien pensé et s'imbrique assez bien avec l'histoire. Bon, ok, ils ont exclus des trucs comme des personnages secondaires (bye bye la gamine malsaine) l'expulsion du palais (histoire de ne pas désorienter le joueur en le faisant quitter son poste de travail.) Et il y a un des bugs qui me le plus fait hurler de rire dans l'histoire du jeu vidéo.

Un bon début pour apprendre le TPS :

Bref, mine de rien, de petite mission en petite mission, on en arrive à la partie "stratégies de guerre" où l'on doit

Dans mon souvenir cette partie concluait le jeu, mais mine de rien, elle dure presque aussi longtemps que le reste du jeu. C'est là que Dune est diablement malin, petit à petit il a entrainé le joueur, même novice, dans un jeu à la Age of Empire. Je pense qu'à l'époque, c'était le premier jeu de ce genre auquel je jouais et je pense que je le conseillerais pour un novice du genre qui n'aurait pas peur de se frotter à des graphismes dépassés.

Notamment parce que le système de combat est assez simplifié avec quatre types d'armes et des unités qui attaquent de façon uniformes. Après, cette partie n'est pas sans problème et on sent que le jeu essuyait les plâtres d'un genre qui allait gagner en complexité.

Ainsi, l'impossibilité d'envoyer toute les unités en même temps a causé pas mal de dommage, certaines unités arrivant avant d'autres et se prenant le feu de l'ennemie dans la tronche parce qu'elles étaient seules. Et surtout, c'est un peu au pif,

Une direction artistique hors pair :

Graphiquement le jeu possède toujours son charme, même s'il y a un partie "uncanny valley" indaignable avec des personnages reprenant tels quels la photo des acteurs du film mais leur ajoutant des haussement de sourcils ou des tics verbals qui font vraiment bizarre. Après, c'est assez joli mine de rien et ça fait le taf. Et puis l'animation des vers qui sort du sable est toujours très coole. Après, le fait d'y rejouer sur téléphone portable a peut-être évité l'effet "bouillie de pixel."

Et CETTE MUSIQUE DE FOU !! Même avec une vieille carte sound blaster (réémulé sous Dosbox) elle est stylé et offre un dépaysement garanti.

Bref. Même si cette critique est teinté de nostalgie... je trouve que Dune possède toujours un charme indéniable. Faites Dune : il est en abandonware, il est beau et il reste une expérience agréable et pas trop longue.

PS :
C'est pas pour dire du mal de James Cameron encore une fois, mais l'histoire d'un mec qui débarque sur une planète à la base pour extraire un minerai, fini par rejoindre le clan des autochtones guerriers au point de devenir leur semblable (y compris physiquement) devient leur chef suprême en arrivant à dompter un animal sauvage qui lui sert de monture et fini par chasser ses semblables de la planète....

... ça vous rappelle pas un truc ?