Qu'il est bon d'être mauvais!
Je crois que je détesterai EA toute ma vie pour avoir étouffé Bullfrog et ses licences.
C'était le temps où Peter Molyneux ne promettait pas monts et merveilles pour décevoir à tous les coups ses fans, et l'on se souvient de Populous pour son rôle marquant dans les simulations.
Pour Dungeon Keeper le principe est simple et génial : le méchant c'est nous.
Fini le temps des chevaliers vaillants qui explosent du streum, ici on construit notre donjon plein d'horreurs allant étriper du héros.
Je me souviens des premières minutes de jeux, les lutins qui font toutes les tâches ingrates peuvent recevoir la chose la plus jouissive : des claques. J'ai passé des moments interminables à claquer, juste pour le plaisir, après une journée de cours bien frustrante.
Dès que mes pulsions meurtrières ont été satisfaites, je me suis tournée vers les actions possibles. Et c'est assez basique dans le sens où on creuse, on récolte l'or et on construit.
Il faut loger les monstres (antre), les nourrir (poulailler) et stocker l'or. Les choses sympas commencent dès que l'on ouvre le passage aux créatures, notamment avec leur humeurs.
Eh oui! tout où presque va tourner autour du bien être de mes protégés. A peine je récolte durement mon or, je vois qu'il y a un jour de paye. Et leur côté difficile ne s'arrête pas là, ils veulent assez de nourriture et de place pour dormir, le tout en marchant le moins possible.
La première simulation de fonctionnaires.
Mais bon je gère facile pour le moment, j'ai des mouches et des scarabés, et 3 salles. Mais dans les niveaux suivants, je gagne des salles comme la salle d'entrainement et la bibliothèque.
La première booste mes gars moyennant finance et la deuxième permet de trouver des sorts (le sort possession façon FPS est bien trouvé). Chaque nouvelle salle apporte son lot d'actions et de nouveaux arrivants.
Et justement, les ennuis commencent avec les nouveaux monstres qui peuvent ne pas s'entendre avec les anciens : les araignées tuent les mouches, les vampires provoquent les sorciers,...jusqu'à la mort de l'un des deux. Donc comme des gosses devant la télé, il faut les séparer régulièrement et si possible qu'ils aient chacun leur chambre, car s'ils sont mécontents de quoi que ce soit ils s'énervent.
Heureseument, ces contraintes ne sont pas frustrantes et apportent un côté original dans ce jeu de stratégie classique.
De toute manière, dès qu'il s'agit de tuer l'adversaire, tout le monde est uni dans le carnage. J'ai pris un malin plaisir à torturer/emprisonner/refiler la peste/transformer en poulet tout intrus dans mes souterrains. Et plus le jeu avance, plus les possiblités sont nombreuses.
Pour apporter un peu de variété, j'ai pu affronter un maître de donjon comme moi, qui s'amuse à m'insulter tout en espérant mettre à sac mon repaire. Sous certaines conditions aussi, j'ai eu accès à de nombreux niveaux secrets avec des objectifs comme :
- battre le record de récolte d'or
- exterminer tous les lutins
- tuer de toutes les manières possibles les monstres avec des pièges
- ...
Je ne parle même pas des messages cachés des développeurs, où des fax que je pouvait recevoir de mon adversaire s'il était branché.
Ce qui m'a fait adhérer totalement à ce jeu, c'est cet humour permanent et la découverte de nouveaux pièges/sorts/ennemis/créatures. Le seul souci reste un côté un peu répétitif, mais vu le prix qu'il coûte désormais, ce jeu culte se doit d'être joué et rejoué.