Keeper, your Dungeon is emptier than your head
Après un Dungeon Keeper excellent malgré quelques défauts vraiment, mais vraiment minimes, Bullfrog récidive en 1999 et nous propose une suite de très très bonne facture, et cette fois en vraie 3D. Adieu les sprites, ici on a le droit à des models assez bien faits et à un monde à l'aspect encore plus torturé.
Le premier changement majeur de Dungeon Keeper 2 comparé à son aîné est la vitesse du jeu : Dungeon Keeper était rapide, Dungeon Keeper 2 est beaucoup plus lent. Même si parfois j'avoue préférer cette lenteur sur certains aspects, je regrette quand même la vitesse frénétique du premier et ses combats à se tordre de rire. Autre chose, les Démons Bileux ont vraiment perdu leur charme. C'était beaucoup plus marrant de les voir péter dans tous les sens super vite, maintenant ils sont extrêmement lents et se battent comme des pieds, quand ils daignent se battre.
Un autre truc que je regrette c'est la disparition des créatures comme les Hellhound ou les Dragons, remplacés par des Salamandres ou d'autres créatures humanoïdes. On perd un peu du côté inhumain, mais c'est du chipotage. Les démons cornus en tant que créatures sont absents, mais il est possible d'invoquer Horny, le démon cornu suprême via un talisman dans la campagne. Le fait que la salle d'entraînement ne monte les créatures qu'au niveau 4 est assez décevant, aussi.
La campagne se joue comme celle du premier Dungeon Keeper, c'est-à-dire que chaque royaume consiste à éclater la face du Seigneur pour lui voler la gemme de portail, ou bien de réduire en miettes les gardiens rivaux qui se mettent en travers de votre chemin. Les niveaux sont très bien faits, surtout la mission 16, Creep, que je considère comme étant la meilleure du jeu et un exemple de level design absolument brillant. Comme pour le premier, le jeu est bourré d'humour, les noms des royaumes sont toujours aussi niais (Smilesville, etc) et il est évidemment toujours possible de donner des baffes à ses larbins pour les faire bosser plus vite. Chaque niveau est entrecoupé d'une cinématique humoristique (cinématiques que je ne trouve, à titre personnel, pas très drôles, alors que le jeu en lui-même est toujours aussi marrant).
Au niveau des améliorations, l'arrivée du Mana pour lancer les sorts est la bienvenue, car avant ils coûtaient de l'or, et ils coûtaient cher. Le casino est aussi un ajout très sympa, et je préfère le fonctionnement de l'atelier de Dungeon Keeper 2 par rapport à celui du premier. Le sort d'éclair a aussi été nerfé, car dans le premier il était vraiment trop puissant. Les Imps gagnent aussi des niveaux en accomplissant leurs tâches plutôt que dans les salles d'entraînement comme c'était le cas dans le premier.
Les graphismes sont vraiment bons et l'éclairage est très beau. Les effets sonores sont de très bonne facture, même si tout ce qui était cris de guerre était plus drôle et convaincant dans le premier Dungeon Keeper. Les musiques ne sont pas en reste et celles-ci sont dynamiques, crées par Mark Knight. Elles sont totalement dans le ton du jeu, et le thème des combats est vraiment jouissif et parfois même stressant.
Bref, Dungeon Keeper 2 est la très bonne suite d'un jeu qui frôlait lui-même l'excellence. Il est dommage qu'il soit beaucoup plus lent et que certains changements soient assez décevants, mais Dungeon Keeper 2 reste un jeu auquel je prend un grand plaisir à rejouer.