Never Mind the Bollocks, Here’s... The Dustborn

Dustborn est un jeu punk, et pas seulement parce qu'il nous fait incarner un groupe de punks (ce qui serait une bonne raison en soit) non il est surtout punk dans l'esprit : provocation et humour ravageur, c'est un jeu qui s'assume totalement.

Donc il faut mettre les pieds dans le plat, oui le jeu est ouvertement politisé et oui il est queer-friendly, comme je le disais c'est assumé. Et ces deux points importants lui valent déjà un déferlement de haine sur les réseaux sociaux et une opération de review bombing.

Ce faisant ses détracteurs, en se comportant en bullies immatures, illustrent parfaitement la critique qui est faite d'eux dans le jeu... ironie douce-amère s'il en est. Parce que oui parmi les nombreux thèmes du jeu il y a justement les réseaux sociaux et leur utilisation pour créer des effets de groupes en répandant des fakes news ou en saturant les espaces de contenus anxiogènes. On est en plein dedans !

Mais si les néoconservateurs on parfaitement raison de voir leur jeu comme un ennemi (il l'est explicitement) il se trompent dans les grandes largeurs quand il s'agit de le critiquer. Au final leurs attaques sont assez décevantes, c'est juste la soupe habituelle qui hurle au « wokisme » et vire rapidement complotiste, ce qui est assez ridicule quand on parle d'un jeu d'un genre relativement de niche d'un tout petit studio édité par un label dédié aux indépendants.

Mais il serait temps de parler du jeu en fait ! Dusborn c'est quoi ? C'est un hybride entre un graphic novel et un jeu d'aventure, ce qui le rend proche de jeux comme The Walking Dead ou Life is Strange. Ce n'est donc pas vraiment un jeu d'action. Alors il y a quelques combats, un peu d'exploration, une pincée de mini-jeux, ... Mais le cœur de Dustborn c'est ses dialogues, vous aller manger des tonnes et des tonnes de dialogues. Et la bonne nouvelle c'est qu'ils sont très bien écrits, très punks !

Est-ce que je vous ai déjà dit que Dusborn était un jeu punk ? Il me semblait bien...

Niveau écriture c'est très intéressant, il y a un côté rentre-dedans et provoc' au premier abord et si on gratte un peu la surface on se rend compte qu'il y a aussi pas mal de sous-texte avec d'autres thématiques qui sont moins directement évidentes. Et c'est fait avec beaucoup d’humour et d'auto-dérision. Pour ce qui est des vannes le jeu n'est pas binaire (tu l'as ?) c'est pas « méchante droite ridicule contre gentils queers propres et parfaits » au contraire ça chambre pas mal et les personnages présentés sont rarement monolithiques.

Ce jeu est pour vous si :

1 - Mon introduction ne vous a pas déjà rebuté.

2 - Vous aimez les jeux centrés sur l'histoire, et particulièrement quand il s'agit d'explorer un univers dystopique et plein de mystères.

3 - Vous aimez les jeux à personnages, parce que c'est clairement les relations entres les personnages qui vont rendre Dusborn passionnant. Chaque personnage est complexe et vous aurez l'occasion de faire évoluer votre relation avec lui (ce qui passe par beaucoup de dialogues, le jeu est bavard).

4 - Vous n'êtes pas allergiques aux QTE, il y en a mais c'est à la cool je vous rassure.

En guise de conclusion je dirai que que Red Thread Games illustre une nouvel fois son talent pour forger des univers et raconter des histoires, je n'ai pas pensé à le caser plus tôt mais c'est le studio à l'origine de Dreamfall Chapters, le troisième opus de ma série de jeux d'aventure préférée.

Si vous connaissez et que vous avez aimé alors je vous recommande d'autant plus Dustborn, vous verrez l'esprit est assez proche même si c'est un univers totalement différent.