Blood for the Blood God

Dwarf Fortress est le jeu qui ne vous pardonnera jamais rien. Jamais. Rien. Développé pour sa plus grosse partie par un seul génie nerd et son frère, et uniquement grâce aux donations de sa fan base hystérique (on parle d'une communauté plus hargneuse encore que celle de Fallout), c'est un mélange de RPG et de jeu de gestion-tactique, par ses deux modes de jeu principaux.
Il est d'une certaine façon ressemblant dans son principe à Dungeon Keeper, à mon sens seul jeu comparable. Dans le mode gestion-strat donc, pour simplifier, après avoir attribué des compétences et un équipement de départ à une bande de nains, on les emmène en vacances à la campagne. Ils doivent survivre. Se faire un abri, se trouver de la bouffe, fabriquer de quoi se défendre, se meubler, s'habiller, en clair : "Be fruitful and multiply". Chassez les marmottes pour manger leur viande et tanner leurs peaux, extrayez des minerais et des pierres précieuses du coeur de la montagne, massacrez les gobelins assiégeant votre forteresse, inventez un système d'irrigation à base de portes et de pompes et de moulins à eau pour vos fermes de champignons, tout ça complètement saouls (les nains ont tous une dépendance innée à l'alcool), recouverts de vomi, et au bord de la crise de nerf parce qu'il n'y a PAS DE TABLES DANS LA SALLE A MANGER... Les mécanismes sont plus aboutis et recherchés que dans la plupart des jeux du genre -si il est possible de dire que DF appartient strictement à un genre- mais réclament beaucoup, beaucoup, beaucoup d'efforts d'adaptation. La même chose va pour les graphismes, volontairement mis de côté pour se concentrer sur le gameplay. Cependant, la récompense c'est des heures de FUN. Et vous découvrirez vite ce que je veux dire quand je parle de FUN.