Dynasty Warriors, un jeu qui a popularisé le très subtil genre du "j'défonce tout !", tout en proposant une version fantasmée de l'histoire de l'impérialisme chinois. Malgré ses aspirations, il réussit à apporter cette culture qui, pour nous, Occidentaux, souffle un vent de fraîcheur… enfin, pour ceux qui savent suivre !
Se plonger dans la guerre des Trois Royaumes n'est pas une mince affaire, car, oui, il y a énormément de lore, de personnages, de batailles stratégiques décisives et de trahisons. SEULEMENT, l’histoire avec un grand "H" ne change pas au fil des épisodes. Après avoir joué à pas moins de quatre opus de Dynasty Warriors, de l’ère PS2 à la PS4, ainsi qu’au mode Empire, l’histoire se digère petit à petit et c'est fastidieux.
Pour ceux qui souhaitent approfondir le lore, voici un lien vers la bande-annonce de la série sobrement intitulée Les Trois Royaumes : https://youtu.be/jVE9Cx5Cals.
Le gameplay de Dynasty Warriors 9 a plutôt déçu. En effet, l'aspect addictif reposait sur une action frénétique et un sentiment de puissance intense, qui ne décroît pas ou peu pendant les missions. La formule open-world fut une fausse bonne idée pour ce genre si particulier, cassant justement cette frénésie si caractéristique. Ajoutez à cela une bande-son anecdotique et une technique datée, et vous obtenez une recette fade, manquant cruellement de sel.
Heureusement, le genre s’est diversifié ces dernières années avec des jeux comme Hyrule Warriors sur Switch, qui offre un écho intéressant à la série originale. Bref, ce Dynasty Warriors Origins, sept ans après cette déception, porte une lourde responsabilité : redonner ses lettres de noblesse à l'action frénétique, tout en séduisant un nouveau public plus large. Y sont-ils parvenus ?
Une histoire repensée
Commençons par l’histoire. Si certains fans pourront trouver frustrant qu’elle soit scindée en deux, cela permet néanmoins de mieux distiller le récit, les enjeux et les personnages. On incarne ici un protagoniste souffrant de la plus grande maladie vidéoludique, mais aussi la plus pratique : l’amnésie. Paradoxalement, c’est une nouveauté pour la licence. Ce choix permet d’offrir une vue plus globale de l’histoire, au lieu de se focaliser sur le point de vue des multiples héros. Les bonnes décisions narratives rendent cette "origin story" plus accessible aux nouveaux venus.
Cependant, le ton du récit est très surréaliste : on vous accorde rapidement une confiance totale, et vous ne tardez pas à supplanter vos héros préférés, ce qui peut sembler étrange. Malgré cette maladresse d’écriture, l’histoire reste globalement compréhensible et efficace pour un public novice.
Technique et immersion
Sur le plan technique, même si on dirait que le jeu tourne sur PS4, il révèle tout son potentiel sur PS5, offrant des batailles grandioses et vivantes, qui compensent largement ses lacunes techniques. Les cinématiques et animations, parfois en retrait, trahissent l'aspect visuel mais une fois plongé dans la mêlée c’est beau, ça grouille et c'est spectaculaire.
Gameplay ajusté et enrichi
Le gameplay a bénéficié d’ajustements qui ne trahissent pas l’essence des jeux originaux, tout en le rendant plus technique et moins répétitif. Et ça fonctionne ! Les combats contre les officiers sont désormais plus intenses, grâce à un système de parade et d’esquive très satisfaisant. Les soldats ne sont plus passifs : ils attaquent réellement et disposent d’attaques de zone.
Fini aussi la chasse aux régénérations de vie : on peut désormais stocker des objets dans un inventaire de bataille, bien plus pratique. Les menus à outrance ont également été remplacés par une carte interactive, un peu à la manière d’Unicorn Overlord, qui offre une exploration sommaire mais rafraîchissante pour la série. Ces changements visent clairement à briser la monotonie inhérente au genre. Seul bémol, la lisibilité dans l'action est régulièrement confuse mais on s'y habitue.
Rejouabilité et choix
Le jeu propose une certaine rejouabilité, grâce à un système de choix narratifs,
à un moment donné, vous devrez choisir votre camp entre le Shu, le Wu et le Wei
ce qui attise la curiosité quant aux différents embranchements possibles.
Verdict
En résumé, ce come-back est une réussite, à savourer pour ce qu’il est : un défouloir qui, grâce à cet épisode, échappe à l’étiquette de "plaisir coupable". Avec un seul personnage jouable, Dynasty Warriors Origins parvient à surpasser ses aînés, grâce à une histoire plus digeste, un gameplay affiné et des batailles grandioses.
Foncez dans la mêlée, tête baissée !
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Dernier retour concernant le post-game qui s'avère comme à son habitude conséquent avec de nombreux ajouts ainsi qu'une autre manière de l'aborder. On comprend rapidement qu'on a juste effleuré la partie immergée de l'iceberg.