Si ce titre culte a une moyenne aussi basse sur SensCritique, c'est seulement pour une raison : la difficulté. Une difficulté à double titre : d'abord parce que souvent on ne comprend pas exactement ce qu'il faut faire. La plupart des gens, dont moi pendant très longtemps, ont essayé ce jeu et se sont vite arrêté, faute de savoir précisément quoi faire. Bon, on oublie aussi souvent que la notice existe et qu'on était censé s'en servir à l'époque. Le deuxième aspect de la difficulté, c'est que même une fois qu'on a compris toutes les mécaniques du jeu, ce dernier exige tout simplement une maîtrise hors du commun. Et en particulier à la fin, où cette difficulté dépasse l'entendement, et je pèse mes mots. C'est l'un des jeux les plus difficiles qu'il m'ait été donné de jouer (il devrait avoir une place confortable dans le top des jeux les plus difficiles). Le mois dernier, j'ai fait Ecco 2 que je trouvais incroyablement difficile, eh bien j'étais jeune et ignorant : le premier de la série est bien pire... Et dire qu'il y a des gens qui considèrent que Ghouls'n Ghosts est un jeu très difficile. Ha ha ha.
Mais restons en là pour la difficulté et faisons un petit voyage — fort à propos — dans le passé. C'est enfant, au milieu des années 90 que j'ai découvert Ecco, avec plusieurs amis chez un autre ami qui le possédait. Ce jeu nous a immédiatement fasciné. Le simple fait de pouvoir contrôler un dauphin était non seulement une idée originale et jouissive, mais le résultat était une merveille : le fait de pouvoir se mouvoir n'importe où, à la vitesse que l'on souhaitait, de sauter en arc de cercle hors de l'eau, en faisant des sauts périlleux, la sensation de liberté qui découlait de tout ceci, c'était vraiment grisant. Nous nous disputions donc pour la manette. Pour autant, nous n'avions pas vu grand chose de l'aventure elle-même.
J'en étais à peu près resté là pendant des années. Il y eut bien quelques tentatives sur émulation, mais comme je le disais plus haut, faute de comprendre, je n'étais pas allé bien loin. Ce n'est que récemment que je me suis résolu à voir vraiment ce qu'Ecco avait dans le ventre. Le hasard a fait que j'ai commencé par le second opus, car c'est celui que j'ai trouvé en premier à l'achat. Il m'a agréablement surpris, plus que je ne le pensais. Je me suis alors résolu à acheter et faire le premier.
Les graphismes sont beaux. Pas autant que le second mais le jeu se défend très bien à ce niveau là. Les musiques contribuent parfaitement à l'ambiance, mais ont assez peu d'intérêt en dehors du jeu... dans le second il y a un peu plus de thèmes marquants, néanmoins le bilan reste tout à fait positif dans l'ensemble. La maniabilité est si particulière qu'elle n'est pas évidente à évaluer : elle est bonne, d'autant qu'il y a moins de problèmes de collisions contre des rochers que dans le second, en revanche certains mouvements comme par exemple certains sauts sont plus difficiles à faire. La durée de vie est l'un des points forts (comme pour le second) : les niveaux sont nombreux et vastes. Idéalement, il vaut mieux jouer à la version Mega-CD, car la difficulté est un peu moindre et les musiques sont meilleures.
Mais Ecco est un jeu si particulier que je ne sais si le paragraphe qui précède est la meilleure manière d'en parler. Au delà de cette petite revue des différentes caractéristiques à travers lesquelles on juge généralement un jeu vidéo, Ecco c'est avant tout une atmosphère. Une exploration en profondeur, à travers des tunnels sous-marins et des poches d'air (deux choses qui hélas ont disparus dans le second), avec le sonar, avec une certaine adrénaline, et avec une intrigue qui rend l'aventure surprenante et passionnante. On regrette d'ailleurs que contrairement à sa suite, il n'ait pas été traduit en français. Ecco n'est pas une simulation sous-marine, c'est un jeu d'aventure. Et il est difficile d'en parler tant il ne ressemble à aucun autre jeu du genre, tant l'expérience qu'on vit avec ce jeu est unique et ne souffre aucune comparaison, si ce n'est avec sa suite.
Ce que j'ai envie de dire au monde avec cette critique, c'est que Ecco va bien au delà du : « Cool on contrôle un dauphin ! Bon, jeu suivant. », mais pour le comprendre, il faut l'approfondir, ce que finalement, trop peu de gens ont fait. Ce jeu exige une énorme patience et une énorme persévérance, mais finalement il nous récompense plutôt bien de ces efforts. J'ai aimé ce jeu comme j'ai aimé sa suite, un peu pour les mêmes raisons. Les deux épisodes se complètent assez bien et on regrette que le troisième opus qui devait conclure l'histoire n'ait jamais vu le jour.
Je terminerais en disant la même chose que pour Ecco 2 : il ne s'agit pas d'un titre culte pour rien.