EDENGATE The Edge of Life est un mix de jeu d’aventure et de walking simulator développé par HOOK dans un contexte de pandémie mondiale liée au COVID et qui s’en inspire pour raconter une histoire originale. Il sera ici question d’explorer la ville d’Edengate a la recherche de réponses aux questions de Mia, la protagoniste de l’histoire.
Un peu à l’instar de The Walking Dead, Mia Lorenson jeune scientifique de son état se réveille seule dans un hôpital abandonné. Elle a les pires difficultés à retrouver des sensations au niveau de ses membres et doit enlever un cathéter de son bras sans trop savoir ce qu’il s’est passé.
La situation est d’autant plus complexe à appréhender car tout semble fonctionnel autour d’elle que ce soit au niveau électrique ou encore les infrastructures techniques. Après quelques premiers pas hésitants, elle se beaucoup de questions mais trouve très peu de réponses pour le moment. Qu’a t-il pu se passer pour qu’elle se retrouve seule au monde?
EDENGATE The Edge of Life nous propose une situation de départ qui ressemble très fortement à un jeu d’horreur psychologique comme SOMA ou encore les Silent Hill mais on va vite comprendre qu’il n’en sera rien. Ne vous attendez pas à voir des monstres et autres créatures sortant d’un univers digne de H.P. Lovecraft, le jeu mise plus sur l’intimiste et la suggestion qu’autre chose.
On est assez vite plongé dans une ambiance pesante sans que l’on ressente pour autant de menace si ce n’est l’apparition d’un jeune garçon nous invitant à le suivre et on sait tous que c’est une excellente idée de suivre une présence fantomatique, souvenez vous de FEAR!
En fouillant un peu dans l’hôpital, on va retrouver des éléments de notre passé prenant la forme de souvenirs liés à certains objets. En les touchant, une partie de notre mémoire va revenir nous permettant ainsi de découvrir qu’un événement tragique a eu lieu exterminant en grande partie l’humanité telle que nous la connaissons.
L’histoire de EDENGATE The Edge of Life se dévoilera également grâce à des points d’intérêts disséminés un peu partout dans les différentes zones du jeu. Soit elles seront bien visibles soit il va falloir aller fouiller un peu partout dans des endroits insolites. Sachant qu’il y en peu à trouver et qu’ils sont assez faciles à trouver, on ne perdra pas trop de temps à jouer les chasseurs de trésors ou de succès Steam facile.
ALone in the Pharm
EDENGATE The Edge of Life nous propose ainsi une expérience plus ou moins sur rails comme c’est souvent le cas avec la plupart des jeux dits Walking Simulator. On a très peu de liberté de mouvement dans des niveaux cloisonnés mais loin d’être claustrophobiques. Après toute une première partie dans l’hôpital, on se retrouve finalement assez vite dans les rues pour tenter d’aller trouver d’autres réponses et autres souvenirs.
On se déplace de façon plutôt fluide dans des environnements complètement laissés à l’abandon et partiellement détruits par des sortes de tentacules photosensibles qui apparaissent de temps en temps juste histoire de nous bloquer la route et nous remettre sur le droit chemin.
Il n’est pas vraiment question de mourir dans EDENGATE The Edge of Life, il n’y a pas de menace et on se rend juste compte que s’approcher trop près des tentacules thermiques augmentent la température et semblent provoquer un certain inconfort mais on ne sera jamais confronté à un Game Over ici. Tout juste et grâce à une aide visuelle, on comprendra qu’il faut s’en éloigner.
Après avoir découvert non sans une certaine satisfaction la partie exploration vient ensuite la partie remue méninge du jeu. Autant être honnête, les puzzles du jeu ne sont pas un réel challenge et on ne passera pas plus de 10 minutes sur chacun. Soit tout est expliqué dans une note présente aux alentours soit ils sont d’une logique implacable.
Un autre aspect du jeu m’a fortement interpellé, il s’agit de l’aide dite naturelle de la résolution de certaines énigmes. En plus des indices facilement trouvables, Mia a la fâcheuse tendance de nous donner la solution en la laissant réfléchir toute seule. S’il s’agit d’une tendance des dernières productions comme God of War: Ragnarök ou encore A Plague Tale Requiem, je dois bien avouer que je trouve cela particulièrement pénible.
Déjà que la durée de vie du jeu est limitée (normal vu la taille du studio et le budget), si en plus on nous donne les solutions sans même réfléchir c’est fort dommage. Après c’est un avantage pour tous ceux qui ne veulent pas fondamentalement réfléchir dans leur jeu narratif. Cela n’enlève toutefois pas grand chose au jeu mais je tenais à le signaler.
Ghosts of the Past
EDENGATE The Edge of Life propose ainsi 2-3 heures de jeu avec une progression très balisée et quasiment une seule façon de progresser. On se déplace certes librement mais les interactions avec le décor ou les objets sont mis en exergue par une balise visuelle fort visible.
On saura donc à chaque moment là où l’on doit se rendre et quel élément du décor est utilisable soit pour le déplacer soit pour monter dessus et ainsi accéder à la suite de notre périple. On notera qu’il y a pas mal de transitions de zones par la biais de passages étroits dans lequel Mia devra se faufiler lentement.
Astuce pour optimiser les temps de chargement ou simple possibilité pour le jouer d’admirer Mia sous toutes les coutures? Je vous en laisse seuls juges.
Les décors ne sont certes pas très variés mais j’ai beaucoup aimé leur cohérence avec de vrais appareils médicaux dans l’hôpital, beaucoup de zones de la ville qui semblent presque réelles avec leurs tags et leur environnement urbain fort réussi. On a pas l’impression d’être dans une sorte de ligne droite artificielle et c’est un bel exploit vu la belle variété proposée.
EDENGATE The Edge of Life sait aussi faire varier sa trame narrative entre la recherche (traque?) de cet enfant qui provoque l’apparition de ces tentacules et les moments plus intimistes entre Mia et ses collègues de travail ou son compagnon. Addict à son travail, Mia semble avoir oublié de penser aux autres et ne vit que pour ses recherches.
La retrouver à l’hôpital n’est pas anodin et après avoir terminé le jeu une fois, on parviendra à déceler des indices sur ce qui s’est passé avec Mia et le monde qui l’entoure. Certains dialogues sont bien écrits ou même touchants, il y a une belle qualité d’écriture même si celle-ci est diluée parfois dans de l’abscons et carrément du mélo de bas étage.
J’ai également apprécié la galerie qui nous permet de revoir tous les souvenirs et autres objets marquants de l’aventure dans une sorte de galerie de peinture dont on pourra sortir une fois que toutes les toiles aient été vue et comprises par le joueur. C’est aussi à cet endroit, en dehors du jeu et présent dans le menu, que l’on pourra voir ce qu’il nous manque comme objet et là où il se trouve pour aller le dénicher.
Nightmare on text Street
Techniquement, EDENGATE The Edge of Life est plutôt bien réalisé avec une bonne utilisation de l’Unreal Engine et une fluidité plutôt bonne sur une configuration moyenne (Geforce 1060) en 1080p. C’est plus compliqué en 4K avec pas mal de ralentissements et des temps de chargement assez longs que ce soit lors des transitions invisibles ou lors des chargements dits normaux.
Le jeu est intégralement en français et le résultat est plutôt convaincant sans trop de fautes mais tout de même avec quelques textes qui dépassent de certaines zones. J’ai d’ailleurs trouvé le doublage anglais excellent avec de bons acteurs de doublages et une bonne implication dans le ton ou dans la manière de décrire ce qui se passe pour Mia.
On a même droit à un passage où elle se demande pourquoi elle se parle toute seule ce qui est sympathique tant on a l’habitude d’avoir un protagoniste bavard sans réelle raison autre que de nous accompagner et tenter de nous impliquer dans la narration. C’est plus réaliste ici et on se demande si on ne ferait pas pareil dans telle situation.
Tout n’est toutefois pas parfait dans ce EDENGATE The Edge of Life. Au niveau des gros problèmes, on notera un souci avec la gestion de la résolution de l’écran du jeu. Si on a le malheur d’essayer de la modifier dans le jeu, celle-ci explose en vol et se retrouve automatiquement avec des valeurs erratiques ce qui nous empêchera même de pouvoir la remodifier dans le jeu.
Si on essaye de relancer le jeu en espérant que la résolution sera réinitialisée, le résultat sera identique que précédemment avec l’impossibilité de la modifier. Fort heureusement, il existe une solution inhérente à tout jeu utilisant l’Unreal Engine. Sortez Notepad++ ou Sublime Text si vous êtes développeur, il est temps d’aller éditer des fichier INI!
Il va falloir vous rendre dans ce répertoire: « C:\Users\Votre nom d’utilsiateur\AppData\Local\Edengate\Config\WindowsNoEditor » et éditer le fichier suivant: GameUserSettings.ini
[/Script/NRG.NRGGameUserSettings]
ResolutionSizeX=2560
ResolutionSizeY=1440
Dans cette zone précise, il faudra indiquer la résolution précise de votre écran. Enregistrer le fichier et relancer le jeu. Et voilà, cela fonctionne désormais.
C’est la seule solution simple que j’ai pu trouver avant l’arrivée d’un patch éventuel donc n’oubliez pas qu’il est possible que cette manipulation ne soit plus nécessaire au moment où vous lirez ce test.
Il faut également noter qu’il y a aussi quelques problèmes d’activation de scripts lorsque l’on est proche d’un élément faisant avancer l’aventure, il m’est arrivé de devoir faire un aller-retour afin de débloquer le script et ainsi avancer entre 2 murs par exemple.
Mention spéciale également à la bande son de Laryssa Okada (Manifold Garden) qui est vraiment excellente et qui est en vente sur Bandcamp.
Le jeu est censé exploiter les sauvegardes sur le Steam Cloud mais je n’ai pas réussi à le faire fonctionner à l’heure actuelle ce qui m’a obligé à terminer le jeu 2 fois sur 2 configurations différentes. Rien de bien grave et il y a là aussi fort à parier que ce soir déjà réglé. Il y a par ailleurs 10 succès Steam faciles à débloquer. Avis donc aux amateurs!
le jeu est entièrement jouable à la manette et il gère directement l’inversion de l’axe des Y à mon grand bonheur. Je n’ai, en revanche, pas testé la configuration clavier-souris mais je suis certain qu’il va falloir basculer son clavier en QWERTY afin de jouer convenablement au jeu.
EDENGATE The Edge of Life est un jeu que je trouve fort sympathique avec une belle présentation, une histoire bien ficelée et une bande son au top. Malgré les gros soucis techniques et la faible durée de vie, j’ai vraiment passé un agréable moment à découvrir les tenants et les aboutissants de cette aventure.
Ajoutez à cela un tout prix prix et vous obtenez une chouette surprise que je recommande aux amateurs de jeux narratifs bien fait et qui font réfléchir. Le contexte de pandémie mondiale et très bien exploité et Mia est une protagoniste intéressante avec laquelle on peut s’identifier aisément.