Empire: Total War par Foulcher
A l'époque, j'avais acheté Empire Total War presque les yeux fermés et très alléché par l'étendue de la carte du monde proposée. Après achat, je me suis rendu compte que c'était finalement un des seuls points positifs du jeu ne suffisant pas à le sauver de ses nombreuses tares.
Le premier problème du jeu est son optimisation. Des années après sa sortie, même avec une GTX 680 et un i7 3820 la carte du monde rame toujours autant. Bon le reste est fluide en ultra, mais quand même ça fait un peu tâche... A l'époque, avec un Q9650 et une 4870x2 (pourtant une configuration puissante), le jeu ramait notablement.
Ensuite, les unités manquent cruellement de diversité, d'autant plus que la cavalerie s'avère très faible, ce qui nous laisse les fusilliers et les quelques artilleries efficaces du jeu.
En plus d'une redondance certaine, cette absence de variété rend le jeu fade avec des nations sans personnalité. Cette impression est accentuée par le choix des nations jouables à forte majorité typée européenne.
Les batailles également m'ont ennuyé. Cela peut paraître surprenant, mais j'ai trouvé que les cartes étaient trop grandes. A quoi sert cette surface ? A pas grand chose aussi bien sur le plan tactique que ludique. Les batailles sont ainsi trop longues, molles et même pas profondes.
Ajoutez à cela le problème de variété et vous finirez par passer quasi-systématiquement par la résolution automatique.
L'ajout des batailles navales ne peut-être qu'une bonne chose puisqu'elles n'existaient pas avant (enfin si mais en résolution automatique). La mise en œuvre est correcte (même si on déplore l'absence de gestion du vent ou de la météo) mais voilà, forcément il n'y a rien de palpitant.
Les sièges sont tout simplement minables. Les villes se ressemblent toutes, les forts sont laids et on perd de la profondeur et du fun par rapport aux anciens épisodes. La période peut expliquer cela mais on joue à un jeu vidéo, alors...
Sur la carte de campagne, de très bonnes chose sont été ajoutées. Le commerce, les ressources matérialisées, le prestige, les protectorats, le concept de nations majeures/mineures, les révolutions et la technologie apportent une profondeur et une variété supplémentaire.
D'autres mécanismes par contre m'ont semblé peu intéressants dans leur mise en œuvre.
Les multiples petites villes alourdissent le jeu pour pas grand chose (pourquoi ne pas avoir mis de panneau général de construction ? l'interface n'est pas ergonomique et on se retrouve à passer beaucoup de temps à améliorer à droite à gauche des bâtiments en cherchant sur la carte manuellement).
Par ailleurs, les raids ennemis deviennent vite fatigants et pourtant peu pénalisant. Dans un jeu au tour par tour et donc asynchrone, un mécanisme de raids devient vite fouillis et irréaliste. Quand vous jouez au chat et à la souris avec 20 armées de 10 pauvre soldats qui mettent vos petits bâtiments à feu tout seul sans réaction possible en temps réel, l'expérience devient vite irritante. Ce genre de chose peut exister dans un titre comme Hegemony : Philip of Macedon, pas dans Total War...
Une autre chose manquante, et je m'en rends compte maintenant, est la survenue d'évènements historiques concrets au cours du jeu comme on le voyait dans les autres jeux (appel à la croisade, invasion mongole, etc.). Il ne reste ici que des textes alors que la période n'est pas dénuée d'évènements exploitables. Certes il y a les révolutions mais elles n'ont pas de véritable identité et d'impact ciblé.
Alors que retenir de cet Empire ? Mon avis peut sembler dépeindre un jeu catastrophique mais en réalité je n'ai pas mis en avant les qualités historiques de la série comme le soin graphique, l'esthétique et l'ergonomie générales, la qualité du système de combat, le côté jouissif du titre, etc. Ainsi, au final, Empire Total War demeure un jeu agréable apportant des nouveautés appréciables comme une grande carte, des technologies ou des batailles navales mais qui s'avère cruellement fade, peu enthousiasmant, peu varié en termes d'unités et de progression et très alourdi par des mécanismes qui n'apportent rien en termes de profondeur.