La façon dont j'ai découvert la série des Etrian Odyssey est assez étrange quand j'y pense. En été 2013, j'avais été absolument émerveillé par Persona 3, qui signa mon entrée dans le grand club des fans d'Atlus. Suite à ceci, en septembre de la même année, un beau jeudi, je naviguais sur l'Eshop de la 3ds et je vis le logo d'Atlus sur un certain Etrian Odyssey IV: Legends of The Titan. Intrigué, je regarde la fiche du jeu sur l'Eshop, je me dis que ça pourrait (on en est encore au stade du "pourrait") me plaire. Il y a une démo, je la télécharge pour vérifier si c'est fait pour moi.
Mon début sur ce jeu fut assez désastreux: arrivé à la guilde des aventuriers et devant constituer une équipe, je n'avais à l'époque aucune idée de ce qu'était un bind ou leur importance, ou celle des altérations et des buffs entre autres. Comme un idiot, j'ai même constitué une équipe de 4 membres au lieu de 5. Quant à l'étape cruciale du premier passage au magasin, j'ai privilégié les armes, et acheté des protections de façon équilibrée sur mes personnages, au lieu des armes pour ceux qui en avaient besoin et des protections optimisées pour les personnages de la ligne avant. Vous l'avez compris: à ma première excursion, je me suis très vite fait laminer.
Après avoir réalisé que j'avais dû me planter quelque part, j'ai décidé de recommencer du début. Après pas mal d'hésitation, je finis par constituer une équipe composée d'un Dancer, d'un Fortress et d'un Landsknecht à l'avant, et d'un Runemaster et d'un Medic à l'arrière. Cette fois-ci, tout se passe bien mieux, ma première rencontre avec un des fameux F.O.E. est un succès (comprenez "je l'ai évité"), je suis arrivé au bout de la 1ère caverne et j'ai récupéré le matériau tant convoité. Ayant beaucoup apprécié cette première aventure, je me dis que j'achèterai bien le jeu plus tard.
Et ainsi, environ deux mois plus tard, après avoir fini Pokémon X, je décide de faire le pas. J'achète le jeu, je constitue la même équipe, j'arrive au point où je m'étais arrêté dans la démo, je continue.
Et là, ce fut le drame. La révélation.
Révélation de quoi? C'est simple: EO4 était un concentré de tout ce que j'aimais dans le jeu vidéo.
Tout d'abord, il avait un système de combat tout simplement monstrueux de profondeur. Chacune des 10 classes a son propre gameplay, 2 classes ayant le même rôle de DPT physique n'auront aucunement la même façon d'être jouées ou d'être utilisées en synergie avec leurs coéquipiers. Car voilà ce qui est le plus important: la synergie. Une des classes, le Landsknecht, base même tout son principe là-dedans: les skills "_ Link" infligent des dégâts supplémentaires à un ennemi dans le même tour où le skill est lancé quand les coéquipiers du Landsknecht attaqueront cet ennemi (d'où l'importance de monter le buff "Vanguard" permettant d'avoir la priorité dans les tours), ou encore le skill de classe passif montant les dommages infligés et la précision des attaques alliées sur l'ennemi attaqué, encore dans le même tour uniquement. Pour un autre exemple, le Dancer possède des buffs lancés sur lui-même agissant sur toute la ligne où il est situé, que ce soit des soins à la fin du tour, des augmentations d'attaque ou de défense, ou la possibilité de suivre les attaques des alliés avec une autre attaque. Et vous aurez aussi remarquer que le mot "buff" revient assez souvent, c'est car le gameplay tourne aussi autour d'eux, un personnage non boosté ne sera pas vraiment efficace contre un boss qui peut vous balayer à la moindre imprudence.
On y vient d'ailleurs: Etrian Odyssey, c'est dur. Très dur. Même pour les combats normaux, vous devrez faire gaffe à bien utiliser vos personnages comme il faut, votre Fortress devra tanker, votre Nightseeker devra infliger des altérations histoire de mitiger les dommages infligés par les ennemis ou simplement utiliser un skill d'attaque, pareil avec les binds à la place des altérations pour le Sniper. Si vous avez l'habitude de spammer les attaques de base dans les combats ordinaires, perdez-la vite, vous êtes dans un jeu d'Atlus après tout.
Mais également, dans Etrian Odyssey, vous êtes un explorateur. Par conséquent, un boulot incroyable a été fait pour contribuer à ce sentiment. Tout d'abord, ça passe par un level-design exemplaire, avec des donjons aux mécaniques plus ou moins inventives, des classiques damage floors au donjon se basant entièrement autour d'une mécanique de chaleur qui fera que l'eau sera ou non gelée, vous permettant d'avancer, ou que des blocs de glace géants vous bloqueront le passage.
Ça passe ensuite par une ambiance à laquelle contribue énormément la bande-son de Koshiro, mais aussi les descriptions très pointilleuses du narrateur durant les évènements dispersés ça et là dans les donjons, ou encore la mécanique de cartographie: Etrian Odyssey est sûrement la seule série ou vous avez un sentiment d'avoir réussi quelque chose après avoir passé 10 minutes pour arriver à une impasse sans rien dedans, juste parce que vous aurez complété une portion de cette fichue carte.
Bon, par contre, niveau scénario c'est pas la joie. Ça se corse un peu une fois le 3e labyrinthe passé et on a un background intéressant dans le post-game, mais ça reste quand même le vide scénaristique pendant la 1ère moitié du jeu.
Et évidemment, avec ces histoires de post-game, vous avez surement compris que EO4 vous résistera très longtemps: disons une bonne cinquantaine ou soixantaine d'heures pour le jeu principal et vingt ou trente pour le post-game (où vous vous ferez massacrer si vous n'exploitez pas le système de combat bien comme il faut).
Enfin voilà, j'ai essayé de communiquer l'amour que j'ai pour cette série mais je réalise bien que c'est assez compliqué, tant elle est atypique et elle-même compliquée. Et ils m'ont eu, ces salauds de chez Atlus. Maintenant je suis un gros fan d'une autre de leurs licences, pourquoi faut-il que leurs jeux soient aussi bons?