Fatum Betula fait partie de ces jeux sur lesquels on tombe dessus complètement par hasard. Proposé à un petit prix, je l'ai personnellement récupéré avec une promotion qui a monté le prix du jeu à 1 euro. A ce prix, impossible de ne pas donner sa chance à une oeuvre qui semble si étrange et pourtant originale.
Le jeu prends des allures d'un jeu Playstation 1, avec ses graphismes et ses assets tout en polygone, ainsi que ces textures toutes pixelisées. Le jeu se trouve même être dans un format 4:3 désuet, mais qui apporte un certain charme au jeu. Malgré tout, le développeur en la personnes de Bryce Butcher à fait un réel effort dans la composition colorimétrique de ces environnements, qui malgré la technique complètement dépassée, révèle un certain charme, une certaine élégance indéfinissable. C'est moche, mais c'est si beau. Si vous étiez un joueur dans les années 90, il est fort probable que l'aspect du jeu vous ramène à vos souvenirs où l'on se trouvait face à un écran cathodique un samedi matin, seul avec la console. Dans son ensemble, le jeu colle parfaitement à la définition de bizarre ; "Qui est inhabitule, qu'on s'explique mal". S'il s'agit d'un mot galvaudé tant il est utilisé sur internet pour tout ce qui sort un tant soi peu de l'ordinaire dans une culture internet détestable où l'on cherche constament le "what the fuck" pour se moquer gratuitement sans chercher à comprendre, à chercher du sens, le mot colle pourtant parfaitement à ce Fatum Betula.
Dans tous ses éléments, le jeu va constamment essayer de nous plonger dans un sentiment d'inquiétude. Pas de peur, car ce n'est pas du tout l'objectif du jeu, mais plutôt à nous mettre dans un malaise persistant. Cela va être souligné par plusieurs thèmes musicaux qui évoquent dès les premières notes les compositions d'Akira Yamaoka, compositeur attitré de la saga des Silent Hill, avec ces compositions qui sont bien loins des percussions guerrière et des violons stridents. On se retrouve plutôt avec une ambiance éthérée qui se marie parfaitement avec l'ambiance générale du jeu.
Mais sinon, qu'est-ce qu'on doit faire dans ce foutoir ? On incarne un anonyme qui semble prendre conscience dans ce qui nous évoquerait une église, qui, une fois face à une monstruosité qui ne montre pourtant aucune animosité nous enjoint à trouver une fin au monde. Une fin que l'on atteindra en nourissant un arbre, qui représente l'existence avec un grand E, grâce à une potion que l'on obtiendra au fur et à mesure de nos pérégrinations dans cet univers si particulier.
Il faudra alors se promener dans ce monde (qui est très petit), trouver des objets et accomplir des quêtes qui vous seront confiées par des personnages à l'allure grotesque que l'on rencontrera au cours de notre voyage. Les quêtes sont très emblables à ce qu l'on pourrait trouver comme quête secondaire dans The Legend of Zelda: Link's Awakening, où il faut trouver un objet, à échanger avec un PNJ qui nous offre un autre objet et ainsi de suite, mais dans une expérience plus condensée, étant donné que ce jeu ne comporte qu'une petite poignée de PNJ. Comptez d'ailleurs entre 30 minutes et 1 heure pour terminer le jeu une première fois selon votre niveau de perspicacité, et le double pour débloquer toutes les fins. C'est très court, mais ce n'est pas un mal car si je devait relever un défaut du jeu, c'est que les quêtes requiérant de faire plusieurs aller-retour, on s'imprègne finalement assez vite de l'environnement du jeu qui efface tout doucement ce sentiment de malaise pourtant si efficacement induit au joueur dès les premiers mouvements, pour nous laisser avec un sentiment de confiance.
Les fins proposées sont toutes aussi grotesque que tout le reste du jeu, finalement, comme la mort. Le jeu mets en garde, et je le souligne également, qu'il faut absolument éviter ce jeu si vous êtes épilleptique ! Car l'un des passages du jeu révèle une skybox (le ciel infini dans un environnement de jeu en quelque sorte) aux couleurs criardes, avec tout le décors qui se mets à bugguer dans des fractales impossibles à décrire. Si Fatum Betula n'est certainement pas un incontournable de la scène du jeu vidéo indépendante, il s'agit malgré tout d'une petit pépite pour tout ceux qui auraient la volonté d'essayer une expérience inédite, avec un propos et une esthétique aussi bizarre qu'elle est assumée. En fait, en découvrant ce jeu, il semblerait qu'il ne s'agisse que d'un morceau du projet collaboratif du nom de Haunted PS1 demo disc, qui complile plusieurs effort collaboratif sous la forme d'expérience rétro-PS1, aux ambiances inquiétantes, fait par plusieurs game designer en herbe, dont on dirait que tous ces jeux sortent tout droit d'une creepypasta. Une oeuvre qui Nietzcshéenne qui ravira les plus curieux en somme.