Ils remboursent les manettes jetées contre les murs chez EA ?
Qui dit "nouvelle cuvée de FIFA" dit "nouvelles envolées footballistiques manette en main", "nouveaux moments de gloire et de plaisir", mais par-dessus tout "nouvelles raisons de s'énerver contre un soft qui a l'art de cultiver les maladresses les plus frustrantes qui soient".
Lors de son arrivée dans les bacs, le jeu souffrait d'une lenteur gênante qui tranchait radicalement avec les attaques fulgurantes vues dans FIFA 13. Loin d'être forcément un défaut, cela permettait de davantage se concentrer sur la construction de ses actions plutôt que de jouer le contre et la vitesse. Néanmoins, défendre devenait beaucoup plus compliqué dans la mesure où les joueurs étaient devenus lourds, lents, voire aussi réactifs que Doc Gynéco. Puis le patch 1.02 est arrivé, et à nouveau le gameplay s'orientait vers la nécessité d'aller très vite vers l'avant d'autant que, problème récurrent de FIFA oblige, les L1 + triangle fusent à tout va et stéréotypent le jeu d'une bien vilaine manière. L'ennui est que ce retour aux origines ne se fait pas sans dégâts, les joueurs manquant encore et toujours de réactivité à l'instar du précédent gameplay. Il en résulte dans l'état un mixte de FIFA 13 et de FIFA 14 qui rend ce dernier moins abouti que son aîné sur le plan de la défense, de la projection vers l'avant, ou même de la précision des passes - notamment les passes à ras-de-terre en face du gardien adverse.
Autre problème des plus gênants, la difficulté contre l'I.A. est complètement disproportionnée. Maintenant, une équipe en Pro - notamment sur FUT - peut vous causer les pires difficultés, d'autant que la tendance à voir l'arbitre siffler très peu les fautes est incroyablement élevée, générant ainsi une vive frustration à se voir se faire bousculer à tout bout de champ par l'IA sans qu'il n'y ait ni faute ni biscotte. Allez construire vos actions quand votre adversaire virtuel peut vous bousculer à sa guise et comme bon lui semble alors que vous devez de votre côté mitrailler (et encore, le mot est faible...) la touche rond pour lui reprendre la balle... Terriblement énervant. Surtout que FIFA est un jeu outrageusement scripté, ce qui rend la tâche compliquée lorsque vous pressez d'une certaine façon les touches de votre manette mais que vos joueurs font (bien trop souvent) tout autre chose. Des scripts par ailleurs pas si bien programmés étant donné la facilité à voir nos attaquants en position de hors-jeu au lieu de se replier efficacement.
Dernier point qui pose problème, les poteaux et les transversales. Pour ma part, et je crois savoir que c'est un constat indéniable, il n'arrive pas un seul match (oui, je dis bien : "pas un seul" !) où je ne vais pas taper sur les barres des cages. Si je jouais une équipe de L2 et que mon BU avait 60 en finition encore, je comprendrais. Mais là, je vous parle d'avoir un taux d'échec absolument ahurissant avec les Ibrahimovic, les Ronaldo, les Messi, les Bale et autres Van Persie. En somme, le pourcentage de tirs non-cadrés ou finissant sur les poteaux pour des joueurs ayant une moyenne générale de plus de 88 est probrement hallucinante ! Alors imaginez lorsque vous vous risquez à jouer avec des équipes plus faibles....
Alors certes, tout n'est pas noir : les menus sont bien plus ergonomiques, la partie sonore s'est encore améliorée (que ce soit au niveau des commentaires ou de l'ambiance dans les stades), et la possibilité de faire une saison en coopération avec un ami (le fameux mode Saisons coop) est des plus appréciables. Les joueurs virtuels sont toujours plus ressemblants à leurs homologues réels, et le multijoueur est toujours aussi bien fourni. Mais cette quantité de qualités, non négligeables s'il en est, ne suffisent hélas pas à faire passer la pilule, FIFA 14 finissant plus souvent par vous mettre sur les nerfs qu'à vous amuser. Et c'est bien là le problème sur lequel Electronic Arts devra plancher sous peine d'avoir des demandes de remboursement des manettes fracassées contre les murs.