Final Fight Double Impact (ps3/Xbox 360)

Capcom, société phare du jeu vidéo arcade et salon, est connue pour la production de licences de qualité mais également pour leur recyclage. On ne compte plus les versions estampillées d'une
même série (au hasard Street Fighter II) et de compilation des meilleurs Hits de l'éditeur. Aujourd'hui, après moults adaptations et parutions dans des compiles, Final Fight est de retour sur
psn et xbox live pour le plus grand plaisir des fans de beat'em all (ou pas). Devons-nous accueillir le divin enfant les bras ouverts ou devons-nous placer un parpaing dans son landau ? C'est ce que
nous allons essayer de voir.

Pour rappel, Final Fight est un titre sorti pour la première fois en 1989 sur borne d'arcade CP system. Ce jeu fut très populaire en son temps voire considéré comme une des références du scolling fighting. Comme toute licence à succès signée Capcom, il connaitra un peu plus d'une dizaine d'adaptations, de qualités inégales, sur les divers supports des deux dernières décennies. Il aura évidement droit à des suites et ses protagonistes apparaitront dans d'autres titres de l'éditeur nippon (dont la fameuse série des Street Fighter).

Capcom, qui aime surfer sur les tendances, a décidé de prendre la vague de l'engouement pour le retro gaming en nous offrant deux titres qui vont venir titiller notre nostalgie pour les salles d'arcades
obscures qui sentaient bon le tabac froid. Car oui, même si ce jeu s'appelle Final Fight double impact, ce n'est pas un seul titre mais deux qui seront adaptés sur le psn ou le xbox live. Et ce titre mystère qui n'apparaît pas dans le titre n'est autre que Magic Sword. Titre sorti également sur CP System en 1990 et peu connu en France, il peut être considéré comme le Golden Axe version arcade de l'éditeur.

Ce jeu se présente sous la forme d'un scrolling horizontal et c'est seul ou à deux que vous devrez nettoyer les 50 étages de la tour de Drokmar pour en déloger le vilain sorcier de la mort qui tue siégeant en son sommet. S'inspirant d'un univers Heroic Fantasy, vous aurez droit à plusieurs classes de héros (mages, guerriers, voleurs), et trouverez de nombreux trésors, armes, artefacts mais aussi de
nombreux pièges mortels. Vous pourrez également croiser huit types de compagnons de routes qui feront office de « pets » dirigés par l'ordinateur. Il faudra alors faire un choix car c'est un seul
compagnon par joueur qui pourra vous suivre dans ce périple. Cependant pas de panique, on croise énormément de portes de prisons contenant des alliés potentiels dont vous aurez vite eu l'occasion de tester l'ensemble des possibilités. Le bestiaire quant à lui regroupe un mélange de créatures plus inspirées d'un Castlevania que d'un Seigneur des anneaux. Le jeu est d'ailleurs très action et on se retrouve vite submergé par des vagues incessantes d'ennemis ce qui peut donner l'impression de jouer à un Shoot'em up.

Pour ce qui est de la prise en main, rien de bien sorcier, un bouton pour frapper (épée ou magie) et un bouton pour sauter. Même le dernier des calmars dont le système nerveux est composé d'un axone unique saura s'y retrouver. Cependant, bien que la réalisation datée reste assez jolie pour l'époque, on ne peut pas en dire autant de la lisibilité de l'action qui, pour peu que vous décidiez de jouer avec un ami, deviendra vite brouillonne faute d'un trop grand nombre de personnages et d'effets affichés à l'écran. On pourra même noter certains ralentissements lors des pics d'actions.

Parlons maintenant de Final Fight ! Comme dit plus haut vous aurez à faire à un bon vieux Beat'em all bien old school's. Le scénario tient sans surprise sur un timbre poste. Mad Gear le bad guy de service
décide de kidnapper Jessica qui n'est autre que la fille du maire Mike Haggar. Ce dernier, qui au passage avait décidé de bouter les voyous hors de sa ville, va demander l'assistance de Cody bagarreur émérite (le petit ami de la donzelle en détresse) et de son super meilleur pote de la vie Guy le super ninja héritier du « Bushinryu Ninpo ». Jeux culte et véritable défouloir, Final Fight n'a plus rien
à prouver. Vous parcourez les villes en scrolling horizontal en frappant une multitude de voyous et les possibilités offertes par le gameplay sont assez variées pour l'époque.

Chacun des trois protagonistes aura un style de combat qui lui est propre. Cody est le plus équilibré, Guy bouge vite comme un ninja
et possède le fameux coup de pied de Ryu et Haggar, dont les coups sont lents mais puissants, est un véritable lutteur maîtrisant des prises de catch dignes d'un Zangief. Enfin comme dans tout jeu de scrolling fighting, certains éléments du décor sont destructibles (cabines téléphoniques) et vous aurez droit à quelques armes blanches : couteaux, épées, barres de fer, etc.

En bref, il s'agit là de deux bons défouloirs très plaisants pour jouer entre amis avec une bonne bière. Cette compilation propose une réalisation très soignée et plusieurs rendus graphiques : arcade, lifté ou dégueulasse. Même la BO est modifiable : musique remixée ou d'origine. Enfin, si vous êtes un être asocial et sans amis vous pourrez toujours jouer sur internet. C'est moins sympa qu'entre potes mais c'est toujours mieux qu'un plaisir solitaire.

Bon soyons francs ! Cette compilation de deux titres Arcade vendue environ 10 euros vaut-elle la peine d'être achetée ? Et bien je répondrais par un laconique et désinvolte : « BOF » !!! Proper Games, société occidentale Ecossaise à qui Capcom a confié cette adaptation, a réellement réalisé un très bon travail au niveau technique. Multitude d'options d'affichages et de musiques,
possibilité de jouer à plusieurs via internet ou en local, bonus à débloquer (comme un épisode miteux de street fighter en dessin animé où apparaissent les protagonistes de Final Fight)... et pourtant on ressort de ce jeu avec un goût amer dans la bouche. Pour commencer, même si ces deux titres sont très joliment retranscrits, leur durée de vie cumulée ne dépassera pas les 4 heures maximum. C'est bouclé en deux coups de cuillère à pot comme dirait ma grand-mère et c'est très insuffisant comme dirait ma copine après nos ébats sexuels. Pour un prix similaire vous trouverez des supers compiles sur psp ou ps2 avec tout un ensemble de jeux du même éditeur (si c'est cet éditeur qui vous branche). Mais là où le bat blesse c'est que ce jeu n'apporte aucun challenge. Les petits gars de Propers Games ont jugé pertinent de bloquer les deux titres sur crédit illimité. Et il n'existe aucun moyen de modifier ça, ce qui est très ironique quand on voit toutes les options proposées. Il vous sera pour ainsi dire impossible de mourir. Quoi qu'il arrive, vous vous relèverez sans cesse comme Seiya contre Poséidon. Comble du comble, je me suis surpris à rechercher des codes sur internet pour désactiver ce mode« god ».

Bref, je ne vous conseillerais ce jeu que si vous êtes un collectionneur acharné ou un masochiste patenté aimant se faire arnaquer. Sinon passez votre chemin et préférez une autre version moins complète mais proposant un vrai challenge.

Conclusion.

Si le prix est assez élevé pour une compilation ne proposant que deux titres, on peut reconnaître à Proper Games d'avoir fait un excellent travail tant la réalisation est proche de l'arcade. Dommage
que leur travail soit entaché par un intérêt de jeu brisé par un crédit illimité. Manque de temps ou maladresse assumée, cette décision restera comme un mystère irrésoluble et dépassant toute logique. Un titre tout à fait dispensable.