Nous sommes de nos jours dans une ère bien étrange du jeu vidéo.
Et par bien étrange j’entends le sens positif du terme tout simplement car le marché a rarement été autant inondé de variété : les petits jeux indépendants côtoient les grosses productions et les expériences solo triple A se vendent aussi bien que les jeux dits «services» qui semblent désormais être légion. C’est dans ce contexte d’un marché saturé de jeux en ligne se recopiant les uns les autres que déboule en un instant un jeu qui va le dépasser tous : Fortnite.
L’histoire du jeu et son envers du décors est assez intéressant mais je vais la raccourcir pour pouvoir vite fait passer au jeu en lui-même car il en vaut le détour. Fortnite au début, c’était quoi? C’était un jeu en ligne de PvE (joueurs contre jeu) basé sur la coopération entre les joueurs et sur un système de construction assez bien pensé. Seulement, en dépit d’une longue campagne de communication, le jeu n’a pas très bien marché faute à une trop longue attente et à un marché saturé de jeux multijoueurs et largement dominé par quelques titres sur ce terrain dont l’un qui va particulièrement bien tirer son épingle du jeu : PlayerUnknown BattleGround. Au sujet de celui-ci je vous recommande l’excellente vidéo de Simon Puech pour comprendre comment ce jeu est fait et pourquoi il a autant marché, mais ce qui va nous intéresser nous, c’est l’influence qu’il a eu sur Fortnite.
Après le léger bide du jeu , il fallait bien trouver quelque choses à faire pour sauver les meubles, et c’est là qu’intervient la mode soudaine mais explosive du Battle Royale. Très rapidement, le sous-genre PvP (joueur contre joueur) du BR implique une opposition d’un certain nombre de joueurs, généralement une centaine, qui sont largués sur une carte d’une certaine taille et qui doivent s’entretuer tandis que le terrain de jeu rétrécit pour favoriser une fin rapide, fin qui consiste en la victoire du dernier survivant (ou de la dernière équipe avec au moins un membre en vie). Se reposant alors sur la hype PUBG, Epic Games décide de sortir un mode BR pour son dernier titre mais comble de la surprise, celui-ci est GRATUIT… enfin Free2Play parce qu’il y a quand même un max de micro-transactions mais là n’est pas le sujet hum hum et là, c’est la consécration : le jeu passe de 80 000 à plus de 3 millions de joueurs quotidiens dépassant PUBG et devenant le jeu le plus joué du moment (l’étant toujours à cette heure). Le web est alors inondé de Fortnite : Twitch, Youtube, Facebook et c’est sans parler de son multisupport presque total (PC, PS4, Xbox One, Mobile et même Gameboy Color). «Mais pourquoi un tel succès?» allez-vous me dire! Eh bien c’est en fait plutôt simple à deviner.
Quelques raisons sont bien entendu évidentes, à commencer par la gratuité du jeu (ce qui aide pas mal il est vrai, notamment quand la principale concurrence est à une trentaine d’euros) ainsi que sa présence sur quasiment tous les supports possibles. Le jeu a aussi bénéficié d’une importante communication au fur et à mesure de son succès.
Mais trêve de blabla, parlons du jeu en lui même. Celui-ci appuie sa différence du reste du genre par un élément très bien pensé, la construction. Ainsi, là où d'autres titres comme PUBG axaient l'évolution du talent d'un joueur sur le tir, devenir bon est beaucoup plus accessible sur Fortnite ou c'est cet aspect qui permet de se rapprocher du sacro-saint top 1. Et c'est d'ailleurs sa principale force : sa simplicité et son accessibilité. Pas besoin de centaines d'armes, d'une île gigantesque, d'un gameplay ultra diversifié et de paramètres hors du commun pour créer un jeu avec une telle durabilité. Et c'est ainsi que les parties s'enchaînent et les heures aussi, divertissantes même pour les joueurs moins bons (comme moi, dont le seul et unique top 1 a été fait en équipe de 20 donc pas comptabilisé). Sans oublier qu'il est même jouable sur des configs plus modestes donc aucune excuse pour ne pas s'y essayer!
P.S : Je sais que vous ne lirez pas ça, développeurs du jeu, mais SORTEZ UNE P@#! DE VERSION SWITCH VOUS N'AVEZ AUCUNE EXCUSE
Edit : Eh ben ça y est, la voilà la version Switch!