Forza Motorsport 2 par Spacewolf1
Dès l'intro, Forza nous mets les points sur les i : ici on est là pour faire la course avec de "vrais" voitures qui en ont sous le capot.
Un garage utile... ou presque
Forza 2 étant le challenger de Gran Turismo, il se doit d'avoir un garage digne de ce nom. Comme le laisse supposer l'intro, les développeurs ont choisi de ne proposer que des voitures à caractère plus ou moins sportif ; exit donc les voitures de monsieur tout le monde. Ce choix se ressent sur les marques accessibles au commun des mortels (Toyota, Nissan, Renault, Peugeot...), mais également dans les "voitures de l'élite" (Porsche, Ferrari, Lamborghini...). Et oui, dans Forza on a le droit à des voitures prestigieuses !!! Si le plateau est bien plus restreint que dans un GT, la qualité n'en est que meilleure : grosses sportives "modernes" (Skyline, Supra, 350Z, RX-7, Corvette, Viper, Enzo...) côtoient des sportives de légende qui ont écrit l'histoire de l'automobile (GT40, 330P4, F40, GT500...). Et à côté de ces voitures "de série" on retrouve des voitures de course dont la Peugeot 905, les Audi R10, la Toyota GT-One... Moins catalogue que GT, la répartition est également bien équilibrée puisque l'on n'est pas très loin du 1/3 pour chaque région ; d'ailleurs l'intro ne montre que 3 voitures : la sportive la plus emblématique (pas forcément la plus performante) de chaque région. Mais si cette sélection évite l'effet catalogue d'un GT, elle n'évite pas pour autant l'effet "36 fois la même voiture", en particulier pour les voitures de course où vous aurez, par exemple, une dizaine de Porsche 911 ou une dizaine d'Audi R10 ne se différenciant que par leur décoration !!! Enfin, on regrettera quelques grandes absentes (Mazda 787B, Jaguar XJR9 LM, Renault Maxi 5...).
Arcade, carrière
On distingue 2 modes de jeu : arcade et carrière. En arcade, les dégâts ne sont qu'esthétiques et vous ne pouvez pas modifier votre voiture. On peut également décomposer le mode arcade en course simple et contre la montre. Si dans le premier vous pouvez choisir votre véhicule (les voitures adverses variant suivant votre choix), dans le second le véhicule vous est imposé (et le circuit dispose d'un temps de référence à battre). Rien de bien difficile ici, néanmoins vous aurez pas mal de voitures à débloquer, notamment en finissant premier ou en battant le temps de référence.
C'était l'entrée, place maintenant au plat principal : le mode carrière. Ici vous commencez par choisir votre région (Europe, Asie, US) ; attention car selon la région vous aurez des véhicules bloqués et la rareté de ces derniers variera (une Volkswagen est plutôt commune en Europe mais elle l'est moins au Japon). Après on achète sa première voiture et c'est parti pour l'aventure !!! Votre évolution se fera simplement en enchaînant course et championnat. A chacune vous gagnez de l'expérience (correspondant à vos gains) et c'est cette expérience qui débloquera les épreuves. Et c'est là que l'on observe la grande finesse de Forza : vos gains dépendent certes de vos performances, mais également des réglages de difficulté (dégâts, IA, usure...), des aides à la conduite activées (ABS...) ainsi que de la rareté de votre véhicule ! Au fur et à mesure du gain d'expérience, vous allez monter en niveau (niveau max = 50) ; à chaque nouveau niveau vous débloquerez de nouvelles voitures/championnats/séries. Tous les 5 niveaux, un constructeur de votre région vous offrira gracieusement une voiture. Mais l'expérience concerne également vos véhicules ! En effet ces derniers disposent également d'expérience et peuvent monter en niveau (5 au max), mais que peut bien apporter cela dans une simulation ??? En fait, à chacun de ces niveaux, vous gagnez de la réduction (10%) sur des pièces pour améliorer vos véhicules. Pour débloquer toutes les réductions il vous faudra donc posséder un véhicule de niveau 5 chez chacun des constructeurs du jeu... Mais ce n'est pas tout puisque ces réductions sont cumulatives (50% au max). Par exemple, si vous possédez 1 Ferrari de niveau 4, vous aurez -10% sur les pneus Bridgestone, mais si vous avez au moins 5 Ferrari de niveau 4, vous aurez alors -50% sur ces pneus ! Exit aussi les laborieux et inutiles permis de la concurrence ; votre expérience vous débloquant compétitions mais également voitures, l'évolution dans Forza suit une logique implacable et redoutablement efficace.
Tuning et catégorie
En carrière vous pouvez également modifier votre véhicule. Et ici cela va jouer un très grand rôle : les voitures sont classées en catégorie (de E à A puis S et U, les véhicules de course disposant de leurs propres catégories R4 à R1). Votre véhicule dispose en fait d'un indice de performance et c'est cet indice qui détermine la catégorie de votre voiture. Comme vous vous en doutez, l'amélioration de votre véhicule va augmenter son indice de performance, ce qui pourra le faire changer de catégorie. Ainsi, vous pourrez avoir des Golf gonflées aux hormones jouant dans la même catégorie que des Porsche et Ferrari de série. Cette indice de performance obligera également la majorité des "petits" joueurs à revoir leur façon d'améliorer une voiture. En effet, les améliorations moteurs coûtent très cher en terme d'indice de performance et à indice égal, il y a lieu de faire de sa voiture une bête de course sans taper dans le moteur. On citera notamment les améliorations de pneus, souvent négligées par les joueurs, qui peuvent transcender un véhicule (amélioration prioritaire pour les "vieilles" muscle cars... avec un différentiel en bonus ;) ).
Mais la personnalisation de votre véhicule va plus loin avec l'atelier de peinture. Là-bas vous pourrez décorer et créer une décoration unique puisque l'éditeur gère rotation, taille, placement... de différents décos/stickers/formes primitives. Ajoutez à cela la gestion de pas moins de 1000 calques, la possibilité de copier/coller et la possibilité de sauvegarder des groupes de calques (pour les utiliser sur d'autres véhicules).
Un moteur et des pneus
Mais que serait une simulation sans un bon moteur physique ??? Celui de Forza peut se targuer d'être l'un des meilleurs sur console. Pourtant les développeurs ont décidé de l'axer principalement sur les pneus au lieu d'en faire un plus "global". En effet, le moteur prend énormément de paramètres pour les pneus : pression, température des pneus (milieu, vers l'extérieur, vers l'intérieur), usure, angle... mais tous ces paramètres évoluent et changent vraiment au cours d'une course, modifiant de manière importante le comportement de votre véhicule aussi bien en accélération, freinage, virage... rarement les courses d'endurance se sont avérées aussi réalistes niveau usure. Un moteur physique qui n'a rien à envier à un certain GT et qui s'avère même légèrement supérieur... mais tolérant encore des erreurs. Si cela permet de rendre (enfin) justice à certaines voitures (NSX, S2000 notamment), cela ne permet malheureusement pas de profiter des spécificités de certaines technologies comme l'ATTESA de Nissan ou le moteur rotatif de Mazda. A ce moteur (le moteur physique, pas le rotatif de Mazda :p ) s'ajoute un complément fort sympathique de la part des développeur : la télémétrie. Cette dernière vous permet d'analyser en profondeur le comportement de votre voiture (aussi bien en temps réel que lors d'un replay... ou lorsque vous engagez un pilote). Il va sans dire que la télémétrie permet des réglages très précis de vos voitures... enfin, si vous parvenez à comprendre toute cette masse d'informations (pression, force G, température...). Tant qu'on parlait des courses d'endurance, ces dernières s'avèrent encore plus bâclées que celles de GT !!! Et oui, ici, impossible de changer le type de pneus et encore moins de décider quelle quantité d'essence on prend !!! Ainsi, si l'aspect tactique des courses d'endurance à GT s'avérait bridé, ici il s'avère... nul.
IA et dégâts
Mais les grandes forces de Forza tiennent en 3 points : IA, gestion des dégâts et online. L'IA tout d'abord est très convaincante. Elle ne se contente pas de rouler sur un rail, elle réagit en fonction de votre conduite et un freinage tôt ne signifie pas qu'elle vous rentrera dedans. Plus fort encore, l'IA peut commettre des erreurs et ne fait jamais réellement la même course et, pour s'en convaincre, il suffit juste de regarder un départ où il y a régulièrement des chamboulements de classement. Et en niveau élevé on verra même les adversaires feinter des freinages et user d'autres stratégies compliquant les dépassements. Pour ceux qui ont joué au premier opus, on se souvient du "Drivatar" qui pouvait vous remplacer. Je ne vous expliquerai pas ici son fonctionnement précis car il a disparu (les anciens comprendront la grosse perte). Pour le remplacer, vous pouvez engager un pilote, ce dernier courra pour vous en échange d'une partie des gains (entre 60 et 100%). Naturellement, plus le pilote est bon, plus il demandera d'argent. Ces IA sont bien différentes dans leur comportement, certains ayant du mal dans le trafic, d'autres n'hésitant à faire de la tôle froissée... Une option bien sympathique en somme mais dont l'abus ne mène à rien, puisque votre expérience ne prendra que VOS gains (après le paiement du pilote).
Le second point, la gestion des dégâts. Oui, bizarrement ici on peut exploser ses voitures (même les Ferrari/Porsche et autres voitures de compétition) alors que chez d'autres développeurs on n'a pas de gestion de dégâts car les constructeurs "ne veulent pas"... Enfin, revenons à nos voitures, puisque les dégâts peuvent véritablement changer une course. Entre la boîte de vitesse "HS", les suspensions mortes, le moteur qui perd sa puissance, la direction faussée, les freins qui freinent mal (ou plus), la perte des appuis aérodynamiques... vous allez apprendre qu'il ne faut pas jouer au bumper avec les murs ou vos adversaires. Les dégâts peuvent être flagrants (notamment la direction) ou bien plus subtils (comme l'aéro qui peut ne se voir que sur vos chronos parfois). On notera que cela ouvre également des stratégies très vicieuses en multijoueurs : votre adversaire qui vous colle a un moteur à l'avant ??? Un gros coup de freins et si vous perdez vos appuis arrières, votre adversaire perdra lui son moteur (voire la direction en prime) !!! Plus vicieux encore si la Ferrari de votre adversaire a un moteur à l'arrière et que vous avez du mal à le doubler : vous n'avez qu'à "rater" votre freinage pour réduire sa puissance (au risque de perdre votre direction :p ). Néanmoins, n'oubliez pas qu'il vous faudra payer les réparations après, facture qui dépendra également de la rareté du bolide (on peut arriver à des sommes faramineuses avec les R1).
Online
Enfin, la dernière force de Forza 2 (tout comme Forza 1) : le online. Ce dernier peut être divisé en 2 morceaux : les enchères et les courses. Les enchères permettent de vendre/acheter des voitures, améliorées ou non et disposant ou non de décorations personnalisées. Comme sur un site de vente aux enchères connu, il faut payer pour pouvoir mettre en vente et vous pouvez mettre en vente en "achat immédiat". On notera pour les artistes qu'il est possible de verrouiller les décorations, les acheteurs ne pouvant pas les copier/coller. Malheureusement, contrairement aux sites de vente aux enchères, il est impossible de mettre un montant max ; ainsi, si quelqu'un enchérit sur vous dans la dernière minute, on repart pour 3 minutes d'enchères supplémentaires et ainsi de suite !!! Mais le plus gros du mode online ce sont bien évidemment les courses et là, au choix : courses normales ou bien tournoi. Vous pouvez paramétrer le nombre de tours, restreindre le choix des voitures (catégorie, modèle), activer ou non les dégâts (décor, concurrents...). Vous pourrez courir soit avec les voitures de votre garage du mode carrière (et donc avec vos décos persos) soit avec les voitures du mode arcade que vous aurez débloquées. Chaque course terminée vous rapportera de l'argent, cette somme étant calculée principalement en fonction des concurrents (nombre, catégorie) ainsi qu'en fonction du nombre de tours du circuit.
Technique
Techniquement Forza déçoit. Si les modèles des voitures s'avèrent très beaux, détaillés et supérieurs à un PGR3, ils n'ont rien de transcendant. On regrette aussi l'absence d'une vrai vue cockpit... Mais on se réjouit de la déformation de la carrosserie, de la perte d'ailerons et autres pare-chocs. Oui, les chefs d'œuvre de Ferrari, on en fait des épaves et c'est peut-être pour cela que le reste n'est pas à la hauteur. Les circuits s'avèrent malheureusement peu nombreux, nous en avons de véritables et des imaginaires, encore une fois les développeurs ont privilégié la qualité (Nürburgring...) à la quantité. Si les tracés sont globalement intéressants, au niveau de leurs décors on oscille entre le beau/riche et le "vide". Néanmoins le nombre s'avère trop juste sur le long terme. Notons qu'il est possible de jouer ce Forza sur une configuration 3 écrans... mais pour cela il vous faudra connecter 3 consoles et disposer de 3 exemplaires du jeu (en plus des 3 écrans, naturellement). Pour l'aspect sonore, les bruitages sont du niveau d'un Gran Turismo mais pour ce qui est des musiques... la sélection est plus que moyenne et l'on préfèrera mettre ses propres CD.
Jouabilité
Le modèle physique est très poussé ; néanmoins, les aides au pilotage permettent aux débutants de bien se débrouiller. De longues heures de jeu seront nécessaire pour maîtriser les plus gros bolides sans les aides.
Graphismes
Les modèles des voitures sont superbes et les dégâts sont... réalistes en grande partie (juste que je ne comprends pas comment on arrive à rayer son capot sans faire de tonneaux). L'animation est bien fluide, néanmoins, et la sensation de vitesse est bonne.
Son
Si les bruitages sont de très bonne qualité, on préfèrera écouter sa bande son perso plutôt que les musiques de base.
Durée de vie
Finir le mode carrière vous prendra plusieurs dizaines d'heures, de même que les succès. Après vous aurez le multi, le online et l'atelier de peinture... néanmoins on regrette la faible variété de circuits.