Jusque-là fidèle aux consoles Nintendo, la série évolue sur deux supports diamétralement opposés à partir de la fin des années 90. D’un côté, la Playstation qui propose une expérience proche des épisodes 16 bits et, de l’autre, la N64 dont les capacités techniques permettent de nouvelles perspectives en trois dimensions. Cette dernière initiative se révèle d’ailleurs être une réussite: la critique est encourageante et la cartouche s’écoule à 200 000 exemplaires de par le monde. Konami, préférant mobiliser ses efforts pour la firme de Kyoto, entreprend donc d’adapter ce même concept sur la console de Sony en confiant toutefois le projet à une équipe différente et malheureusement inexpérimentée. Le verdict sera sans pitié : le résultat est évidemment catastrophique, au point de s’imposer comme le pire épisode de la série.


Comme à son habitude, le cadre se déroule dans une époque Edo remplie d’anachronismes. Cette fois, la menace se caractérise par la famille Ayashi, composée d’une mère et de ses trois jeunes enfants, dont l’objectif n’est pas forcément clair tant le jeu est court et le scénario expéditif. A vrai dire, nous ne ferons ici face qu’à cinq niveaux extrêmement brefs dont la majorité se terminent en moins de 5 minutes. Pour éviter une fin précipitée, les développeurs ont bien sûr trouvé une parade délicieusement originale: imposer de traverser les mêmes niveaux de nombreuses fois puis les parcourir en sens inverse après avoir vaincu le boss. Pour vous donner une idée, le premier sera parcouru huit fois, dont quatre dès le début de partie. Qui dit mieux ?


D’un point de vue technique, c’est également une sévère déculottée. La caméra est exécrable, le clipping omniprésent et un brouillard opaque qui ferait passer la N64 pour une console HD agresse le joueur en permanence. Pire, le level-design est absolument incohérent : les différents environnements n’ont aucun liens logiques et l’on se retrouve la plupart du temps à bondir sur des espèces de plates-formes grossières dont la présence ne trouve aucune justification. Même le déroulement des évènements ne s’explique pas. Pourquoi Sasuke doit-il parcourir une fête foraine ? Comment fabriquent-ils un remède pout soigner Goemon avec du métal et une étoile mer ? Autant de questions qui resteront, Dieu merci, sans réponse.


Certains choix sont également douteux. Le gameplay, par exemple, prend désormais la forme dun beat’em all de piètre qualité. Les cœurs ont été remplacés par une jauge de vie plus en phase avec le genre et vous voilà amené a brutaliser vos adversaire avec différentes combinaisons de touches. l’idée aurait pu être intéressante si cet aspect avait été suffisamment travaillé, ce qui ne sera bien entendu pas le cas. Les ennemis de base sont de toute façon bien trop longs à vaincre, à tel point que l’on se contentera purement et simplement d’éviter l’ensemble des affrontements du jeu. Les projectiles consommant des ryo ont été supprimés et vos personnages ne disposent plus que d’une seule arme principale. Douche froide.


Des points positifs, il en existe heureusement.
On pensera aux dialogues entièrement doublés et de qualité, grâce a un très bon casting. De plus, chaque personnage possède désormais son Impact et il faut bien avouer que, à défaut d’être trop simplistes, les batailles en méchas sont plutôt réussies et dynamiques. Malheureusement, cela ne suffira absolument pas à justifier le moindre investissement de votre part.


A fuir comme la peste.

-Wave-
2
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Les plus grosses déceptions et Les pires jeux vidéo

Créée

le 28 août 2015

Critique lue 273 fois

-Wave-

Écrit par

Critique lue 273 fois

Du même critique

Fire Emblem Fates
-Wave-
10

Le sort fait les parents, le choix fait les amis

Celui qui a le choix a aussi le tourment Deux familles que tout oppose se livrent une guerre sans fin. D’un côté, le clan Hoshido représenté par Ryoma, un samourai respectant le code moral du...

le 31 oct. 2015

23 j'aime

10

Master of Reality
-Wave-
10

Critique de Master of Reality par -Wave-

Lorsqu'il est question d'aborder Black Sabbath, nombreuses sont les personnes à glorifier Paranoid. Ceux-là auront raison. Pour ma part, j'ai découvert le groupe britannique par l'intermédiaire de...

le 16 août 2012

18 j'aime