Que faire après la vengeance ?
Si l'on prend l'ensemble des épisodes de la saga, épisodes PSP compris, on se rend aisément compte que le scénario n'est pas si anodin que ça dans God of War. Ca reste simple mais évocateur: meurtrier de sa famille, tel Heracles, Kratos sombre vraiment dans une folie destructrice au fil de son Odyssée après l'échec de sa tentative de purification par la soumission aux dieux (l'équivalent des 12 travaux purificateurs d'Heracles/Hercule une fois encore). Kratos en a conclu que les dieux sont inutiles, voire néfastes pour l'Homme et décide de tuer tout ce qui bouge et qui est censé régir le monde.
Le Spartiate se bat donc pour sa liberté, autant que pour sa vengeance, dans un élan nihiliste que seul un beat'em all pouvait sans doute aussi bien retranscrire. Il y a donc une cohérence totale entre le fond et la forme et justifie le manque d'innovations de la série. Dans cet ultime épisode, je n'ai pu m'empêcher de ressentir un certain malaise (tout en prenant mon pied, paradoxal !) face à la vacuité des massacres qui s'enchaînent au niveau du panthéon... Cet état de fait trouve un écho à la fin, alors que Kratos use enfin de sa liberté, non pas pour se pardonner mais pour accomplir un acte qui nous force à jeter un regard neuf sur tout ce qui s'est passé auparavant.
Une série jouissive donc, tant sur le plan du gameplay que de la technique, et beaucoup moins "vaine" que maints blockbusters actuels. Une époque du jeu vidéo s'achève...ou du moins est censée s'achever avec ce God of War final.