Si Link avait été scandinave

Il est temps de rendre hommage à un jeu si longtemps passé sous silence : Golden Axe Warrior sur Master System !

Ce spin-off de la série des Golden Axe, grande série de beat-them-all de Sega, se trouve être un clone pur et simple du premier Zelda sur NES. Préparez-vous ainsi à découvrir une carte à faire soi-même, à parcourir des villages incroyables et des donjons majestueux à la recherche d'objets ultimes. Bon, ici comme l'indique le titre, il va vous falloir trouver la fameuse hache d'or afin de devenir un véritable guerrier et de sauver le monde.

Bref, petite histoire d'abord, qui se trouve être à peu de choses près la même que celles des autres opus de la série. Le méchant Death Adder est de retour et domine le continent de Firewood. Pour le battre, un héros devra récupérer la hache d'or en trouvant 9 cristaux magiques. C'est ainsi que vous incarnez un petit machin (le truc bleu là) avec un casque à corne, tenant fermement son épée et son bouclier, sympathique barbare voulant remettre un peu d'ordre dans son pays (et surtout trouver la hache d'or). Le héros n'a donc pas la tronche de Link, mais les ennemis, blob, squelettes et hommes-cochons, font par contre fortement penser au bestiaire d'Hyrule. Il est d'ailleurs amusant de voir que les ennemis donnent des brioches ou des gigots comme vie et des cornes comme monnaie, remplaçant ces bons vieux rubis.

Côté gameplay, et bien deux boutons obligent, l'un ouvre l'écran d'inventaire, l'autre fait utiliser un objet. Le jeu étant sorti six ans après Zelda, on sent tout de même une certaine ressemblance au niveau du game-design :p. Les donjons sont quasi-identiques, avec les petites clés et l'objet plus ou moins utile du donjon à trouver, à ceci près qu'il n'y a pas de boussole ou de carte, cette dernière apparaissant au fil de l'exploration. Le boss donne bien évidemment un cristal et un cœur. Au niveau équipement, notre barbare pourra compter sur haches et épées, mais aussi sur une torche, un canoë, un grappin et même une cloche de glace :p. Le plus par rapport à Zelda, c'est la présence de magies (nécessitant des fioles bleues) de vent, de terre et de feu, magies rajoutées qui compensent le manque de maîtrise de l'arc de votre barbare.

Fait amusant, la hache vous permet de couper les arbres et la magie de la terre de détruire les pierres. On passe donc une partie de son temps à virer tout ça à la recherche de "caves secrètes", qui sont en très très grand nombre (vraiment), à tel point de friser le ridicule. Ces caves contiennent, comme dans Zelda, des magasins, des cœurs supplémentaires, des jeux de hasard ou encore des vieux qui vous font payer la porte :p. Dans la même optique, toutes les magies, nécessaires pour accéder aux donjons, sont dans des caves secrètes (moyennant finances ou objet...), mais leur recherche est vraiment harassante.

Tout cela est bien joli, et GAW aurait pu être un must même si plagié sur Zelda, si il n'avait pas tous ces petits défauts insupportables. Il faut certes se replacer dans le contexte de l'époque, mais certains éléments ont, je trouve, assez mal vieillis. Niveau gameplay, les contrôles sont tout de même un poil plus rigides que ceux de Zelda, provoquant souvent une mort stupide ; et le fait de trouver des caves dans chaque tableau devient très vite ridicule... Niveau réalisation, on notera d'abord les musiques, au nombre de trois et très répétitives : la "plaine de Firewood", les villages et les donjons, autant dire qu'on finit par les connaître ! Le design est quand même assez laid, tous les PNJ se ressemblent et ne sont que des dérivés du nain de Golden Axe, sauf les femmes et les enfants (quoique...), et si les ennemis passent encore, les décors piquent souvent les yeux. Oui, GAW est parfois capable de mélanger désert, foret et marais dans la même image ! On a aussi des villages (qu'on ne trouve pas dans Zelda), mais on n'y trouve que des auberges hors de prix, des magasins inutiles et des habitants déblatérant des paroles vides de sens (ou alors ils sont tous morts :p).

Bref, GAW est assez spécial. Certes de corps plus beau que Zelda, il n'en a pas l'âme. Mais une fois passés les musiques horribles, la difficulté assez relevée, le fait de perdre tout son argent en mourant, la recherche laborieuse des magies et la nécessité de dessiner soi-même la carte pour ne pas se paumer, c'est non sans un certain plaisir que l'on parcourt Firewood à pied, en canoë, en bateau ou en montgolfière :p.