Au vu des mauvaises critiques que ce jeu a reçues dans la presse je ne m'attendais pas à un chef-d'œuvre et pourtant Gun est un très bon jeu et surtout une très bonne surprise, en gros un excellent jeu de série B très recommandable, le genre de petite perle méconnue ou mésestimée que l'on aime découvrir en raclant les soi-disant bas fonds de la ludothèque d'une console (en l'occurence la Gamecube, en ce qui me concerne, mais le jeu est également sorti sur PS2, Xbox, Xbox 360 et PC). Je ne sais vraiment pas pourquoi ce jeu s'est chopé une volée de bois vert lors de sa sortie. Je cherche encore une explication même si j'imagine que le fait que le jeu soit sorti presque en même temps que la Xbox 360 tout en étant porté sur les consoles de la génération précédente, ait pu semer la confusion dans les esprits jugeant alors le jeu nivelé par le bas, loin de la révolution attendue pour une nouvelle console plus puissante. Mouais, je n'en sais rien.
En tout cas, Gun sur Gamecube est un très bon jeu. Il a déjà le mérite de l'originalité car le western est un genre peu présent dans les jeux vidéo, mais il a surtout l'immense qualité de posséder une atmosphère immersive au possible, très réussie et fidèle à l'image que l'on peut se faire d'un univers western. Cela implique quelques clichés, mais des clichés utilisés de manière jouissive, car on se retrouve avec une compilation de moments dantesques où à l'évasion d'une prison succèdent l'attaque d'un saloon ou bien encore la prise d'assaut d'un fort, le tout dans une ambiance endiablée avec des gunfights à l'intensité hallucinante, la violence étant assez démonstrative. Le jeu n'est pas particulièrement subtil mais alors qu'est-ce qu'il est défoulant et épique !
Pour ne rien gâcher le background renforce la cohérence de l'univers et le plaisir que l'on a parcourir les plaines de la carte. Celle-ci n'est peut-être pas immense mais je la trouve très inspirée dans son agencement, la structure des environnements offrant son lot de dépaysement et d'évasion, essentiels dans un tel jeu. La liberté dont on dispose est très plaisante, on peut choper le premier cheval sauvage venu pour fouler les plaines arides ou s'aventurer dans les canyons, rejoindre une des deux villes proposées par le jeu... On peut effectuer pas mal de quêtes annexes très intelligentes qui enrichissent encore plus l'univers, à l'image de la traque des bandits de grand chemin que l'on doit débusquer en se promenant sur la carte ou bien encore de la chasse au gibier, sans oublier le poker ou les missions du poney express.
Certes, malgré cela, le jeu se finit plutôt vite (et la fin est bien chiante, avec un des boss les plus emmerdants qui puisse exister). D'ailleurs j'imagine que la courte durée de vie a dû contribuer à plomber le jeu aux yeux de la presse qui en veut souvent toujours plus sur ce point (c'est le fantasme du rapport quantité/prix, il faut conseiller le lecteur en lui indiquant s'il en aura pour son argent, quelle que soit l'utilité de la remarque). Gun est un jeu qui ne dure pas plus de 15 heures et c'est tant mieux, c'est bref, intense, et plus important que tout, mémorable. L'atmosphère du jeu est tellement réussie que l'on conserve pleins de souvenirs en tête une fois la partie terminée, des images de grands espaces et de fusillades anthologiques que l'on a vraiment envie de revivre (Gun fait partie des jeux, finalement peu nombreux, que j'ai envie de me refaire, un jour ou l'autre ; c'est un signe qui ne trompe pas).
