Gungrave G.O.R.E.
4.1
Gungrave G.O.R.E.

Jeu de Iggymob et Prime Matter (2022PlayStation 4)

Vous pouvez retrouver mon avis avec illustrations sur mon blog.

Si cet épisode est sorti cette année, la licence Gungrave existe depuis 2002 avec la sortie du tout premier jeu, plaçant les bases du périple de Grave. Tueur à gages au service de la magie, Brandon Heat est assassiné. Ramené à la vie, mais ayant perdu la mémoire, il prend le nom de Grave et continue la mission qu’il s’est octroyé de son vivant : protéger Mika, sa fille adoptive. Une conviction qui l’amène à rejoindre « El Arcangel », un groupe qui vise à éradiquer SEED, une substance contaminant le monde entier. Le jeu a droit à une suite, en 2004, avec Gungrave : Overdose, amenant Grave à se confronter au SEED, trois ans après les évènements du premier opus. La licence connaîtra une déclinaison en anime présentant le passé de Grave en tant que Brandon, qui sera diffusé de 2003 à 2004, et un opus en VR en 2019 qui place Grave dans une énième mission bonus. Voir une aussi vieille licence revenir en avant fait vraiment plaisir et permet de changer des Naruto, One Piece et Dragon Ball qu’on voit beaucoup plus que d’autres licences mangas/animes dans le domaine jeu vidéoludique en Europe. Rappelons d’ailleurs que le chara-design de la licence est le fruit de Yasuhiro Nightow, auteur de Trigun (ce qui explique les gros calibres et les cercueils).


Développé originellement par Red Entertainment, la licence a été confiée à Iggy Mob pour ce nouvel épisode, promettant un retour au style du jeu des années 2000. Un pari risqué car un gameplay peut mal vieillir tant les habitudes des joueurs évoluent rapidement, tout comme leurs attentes.


Un gameplay moins casse-gueule que prévu

Si Soulstice s’est largement inspiré de Devil May Cry, Gungrave G.O.R.E prend aussi bien des éléments de gameplay du beat them all que du rail shooter. Si les beat them all peuvent donner l’impression d’un effet couloir, cet effet est décuplé au sein de Gungrave G.O.R.E. Non seulement à travers la construction des niveaux qui ne laisse aucune place à la fouille, mais aussi via la présence d’une flèche imposante montrant au joueur où il doit se rendre. Sauf que difficile de se perdre au sein des niveaux (voire impossible), puisque le chemin est tout tracé. La présence de cette flèche m’a donné l’impression de jouer à un Time Crisis mais sans le rail m’obligeant à avancer.


Sur la trentaine de niveaux, Grave va aussi bien traverser une ville gangrénée par le crime qu’une jungle ou une base militaire. Concernant la variété des ennemis, on tombe dans la fameuse duplication avec des coloris différents, ce qui est toujours dommage à souligner comme astuce pour masquer le manque de variété.


Le gameplay reste un des meilleurs points de Gungrave G.O.R.E, mais que je conseille de découvrir en difficulté Normal. En Facile, le jeu peut être effectué en mitraillant simplement les touches de tir, tant le jeu devient laxiste en termes de dégâts. En Normal, le titre propose plus de subtilité même si, évidemment, rien n’est parfait.


Grave n’étant pas un athlète agile, ses mouvements demeurent lourds, même si on n’approche pas l’effet camion de 38 tonnes dont était auréolé War de Darksiders. On est donc loin de la vivacité de Dante de Devil May Cry, le jeu cherchant à souligner l’aspect armoire à glace de Grave et sa nature de mort-vivant. Pour autant, cela ne signifie pas que le personnage ne dissimule rien sous sa veste en cuir. Son passif de tueur à gages se ressent dans ses capacités que ce soit pour effectuer des tirs avec son duo de Cerberus et les attaques au corps à corps. Des compétences viennent s’ajouter à l’aide d’un arbre dont les éléments sont à acquérir via des points que ce soit une pluie de balles s’enclenchant en atteignant le combo 50, tourner sur soi-même pour renvoyer les missiles, repousser les ennemis pour éviter le corps à corps, etc. Des ajouts qui permettent de varier les approches et ne pas se contenter de mitrailler la gâchette R2 pour progresser.


Grave possède, en plus d’une barre de santé, une conférée à la barrière. Si celle-ci se vide complètement sous les coups adverses, ces derniers touchent directement la vie du personnage. Afin de regagner en protection, Grave doit achever ses ennemis à l’aide de R1 quand cela est possible, ou qu’il ne subit plus de coup pendant un laps de temps. J’aurais d’ailleurs voulu davantage d’animations différentes pour ce coup finish.


Gungrave G.O.R.E est un titre bourrin ne lésinant ni sur l’hémoglobine, ni sur le nombre d’ennemis venant se jeter littéralement sur vous. Sur Playstation 5, la gâchette est sensible ce qui empêche de marteler cette dernière. Néanmoins, certains niveaux se montrent plus subtils en approche que simplement avancer et tirer dans le tas. Ainsi, l’un d’eux se déroule sur le toit d’un train et vous devez atteindre la fin du niveau en un temps déterminé sinon c’est le game over. De même, dès le second boss, la confrontation vous apprend à exploiter d’autres éléments que le tir simple, comme l’esquive (affiliée à la touche carré).


Concernant les boss, ceux de base sont souvent de gros bourrins dont on doit faire attention pour éviter de voir notre vie fondre comme neige au soleil. Les boss liés au clan Raven possèdent, eux, des mécaniques qui leur sont propres ainsi que plusieurs phases. Le jeu est généreux sur ce point (du moins en Normal, je n’ai pas testé en Difficile) : si vous mourez, vous recommencez la phase en cours et non depuis le début. Les boss du clan Raven peuvent être retors, réclamant d’étudier les mouvements de l’ennemi pour pouvoir réagir correctement.


Un visuel qui manque d’ambition

Techniquement, Gungrave G.O.R.E souffle le chaud et le froid. Si les cinématiques sont de très belle facture avec un sens du détail qui fait plaisir, le contraste est d’autant plus fort avec les phases de gameplay. Pour une raison inconnue, la modélisation des visages des personnages féminins est en dessous de leurs collègues masculins. La peau manque de texture, conférant un aspect de poupée lisse aux traits trop tirés. Lorsqu’un zoom est opéré sur un personnage, un flou se fait voir, donnant l’impression que la texture est totalement absente et des traits brouillés. Quant aux décors des niveaux traversés, ils demeurent très vides, en dehors des ennemis à affronter. Clairement la direction artistique du titre n’est nullement le point qui va vous laisser une empreinte indélébile dans la mémoire.


Si Grave reste muet comme une tombe, Mika vient combler le silence. Support de Grave et lui fournissant les directives de la mission, la voix de la jeune femme se fait entendre directement depuis le micro de la manette. Mika est un être enjouée (peut-être même trop). Si jamais l’entendre vous insupporte trop, vous pouvez couper la radio. Notez que nombre d’autres sonorités sont relayées par le micro tels que le bruit des balles tirées, des douilles utilisées. D’ailleurs aucune musique ne marquera votre esprit tant les échos du combat prennent le dessus sur le reste.


Sans dévoiler d’éléments importants, le titre propose quelques moments où vous incarnez d’autres protagonistes que Grave avec des gameplay différents, afin de varier un peu le plaisir.


En dehors de l’histoire découpée en missions que vous pouvez relancer à loisir dans la difficulté de votre choix (facile, normal et difficile et autres à débloquer), le titre propose un résumé de la licence ainsi que le laboratoire. Accessible aussi après avoir conclu un niveau, ce dernier n’est autre que l’arbre de compétences où vous injectez les points gagnés en concluant les niveaux. Tout comme Devil May Cry, votre score final prend plusieurs critères en compte tels que le temps mis, votre vie restante, le nombre d’ennemis vaincus, etc. D’ailleurs vous pouvez, à tout moment, récupérer les points dépensés, dans leur intégralité, afin de les répartir autrement. Un élément bien pratique si jamais vous coincez sur un niveau et choisissez de modifier vos aptitudes afin d’adapter votre approche. L’équipement de Grave peut aussi être modifié. Si certains sont purement cosmétiques, d’autres possèdent des capacités qui faciliteront votre progression.


Aparté sur les trophées

La liste de Gungrave G.O.R.E est à l’image du titre : décomplexé et appelant à la destruction massive. En plus de réaliser l’histoire dans les trois difficultés proposés, il faudra cumuler un certain nombre d’adversaires occis, conférer à Grave toutes les améliorations possibles ou encore utiliser certaines capacités. Heureusement tout ce que vous gagnez se cumule, ce qui permet d’aborder la difficulté supérieure avec un joli bagage de compétences.


En conclusion

Gungrave G.O.R.E n’est pas le jeu le plus marquant de l’année 2022 mais ne mérite pas, non plus, d’être considéré comme le pire titre sorti. Personnellement, j’ai eu plus de mal à arriver au bout de Dying Light 2 (voir le test) que de Gungrave G.O.R.E. Techniquement, le jeu mériterait davantage de retouches et d’une direction artistique plus développée, afin d’être à la hauteur des cinématiques. Le contraste est bien trop saisissant pour être ignorée. Son gameplay propose assez d’éléments pour varier les approches, et plus l’on progresse, plus les niveaux se révèlent plus subtils que prévus. Si j’ai préféré Soulstice dans son approche du beat them all, Gungrave G.O.R.E demeure un divertissement qui remplit son office.

So-chan
6
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le 4 févr. 2023

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So-chan

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