Venant de terminer Half-Life premier du nom, je me décide à continuer l'histoire de Gordon Freeman là où je l'avais laissée, c'est-à-dire je ne sais trop où (la fin du premier jeu étant assez... curieuse).
Me voilà donc, m'éveillant dans un tram (référence évidente au début du premier jeu), en route pour Cité 17, ville sous l'emprise de la dictature du Cartel. Et c'est là que j'aimerais poser mon premier point positif : on y croit. On croit à la terreur que fait régner la milice, on croit aux combats enragés dans toute la ville, on croit à l'ambiance de l'attaque d'une prison de haute sécurité. Car c'est d'abord dans l'immersion que Half-Life excelle, non seulement en coupant très peu le jeu, et en nous laissant quasiment tout le temps le contrôle de notre personnage, même pendant les phases de dialogue (entre les autres personnages, Gordon n'étant pas très loquace, ce qui n'est pas pour me déplaire), en faisant que son histoire se déroule en non-stop (La première partie du jeu se déroule sur deux jours, puis une semaine passe sans pour autant que cela soit une ellipse -vous verrez- puis la seconde partie se déroule en quelques heures)mais également dans tous les événements qui se déroulent autour de nous : on court dans le canal asséché pour échapper à la milice, mais on entend leurs conversations, la voix des hauts-parleurs qui nous demande de nous rendre, au-dessus de nous passent des vaisseaux, on entend au loin les tirs des canons... On sent que l'univers du jeu n'est pas limité qu'au joueur, mais qu'autour de lui, au loin, se déroulent d'autres histoires, d'autres vies.
J'ai apprécié également les changements d'ambiance : on passe de la ville oppressée en course poursuite effrénée en hydroglisseur, en ville fantôme habitée seulement par des zombies, en guérilla urbaine... Chaque nouveau chapitre est un changement d'environnement qui apporte du renouveau permanent au jeu.
Les phases en véhicules apportent du nouveau également, mais elles ont malheureusement tendance à s'éterniser, ce qui casse un peu le rythme du jeu.
Je passerai rapidement sur le moteur de jeu (Source, pour ne pas le nommer) qui fait largement le taf et qui est très bien mis à profit avec le pistolet anti-gravité, qui permet de se battre en lançant des tonneaux enflammés ou des cartons à la tête de vos adversaires.
Dernier ajout remarquable par rapport au 1er épisode : le commandement de troupes. Cependant, si cela est plutôt bien fait la première fois (tu jettes l'appât à fourmilions sur l'ennemi, les fourmillions attaquent l'ennemi), lors du combat urbain, mes coéquipiers avaient la fâcheuse tendance à me bloquer le passage, ce qui peut être assez gênant, surtout qu'on ne peut même pas leur tirer dessus.
Quelques points négatifs cependant, et je vais commencer par celui qui m'a le plus dérangé : l'ajout d'une "barre d'endurance" à notre personnage, qui n'ajoute rien au gameplay, si ce n'est de l'ennui. Dans HL1, on pouvait sprinter avec la lampe torche allumée indéfiniment, ici non, car la lampe-torche consomme de la batterie (pourquoi pas après tout, pour rajouter un peu d'angoisse dans les lieux sombres), mais courir enlève de la batterie aussi ?! Et évidemment, nager sous l'eau consomme de l'énergie également, ce qui fait que vous devrez vous passer de la lampe-torche pour les phases sous-marines (heureusement, elles ne sont pas nombreuses et sont très courtes).
Quelques énigmes et phases de plate-forme sont aussi assez peu évidentes, puisqu'on a toujours un doute sur "est-ce que c'est prévu que je puisse monter là ? Nan, ça peut pas être ça", et puis on se retrouve bloqué pendant dix minutes...
Gros défaut également, car même si l'immersion est impressionnante comme mentionné plus tôt, le doublage français des personnages est... comment dire... assez pourri, il faut le dire. Car même si Philippe Monnet (Dr Wallace Breen) joue assez bien le dictateur convaincu d'avoir sauvé son espèce, Ozioma Akagha, qui interprète Alyx Vance (qui est quand même un des personnages les plus importants du jeu), ne joue pas mal, puisqu'elle ne joue pas du tout, ce qui nous sort de l'ambiance assez durement. Mais le souci c'est que la grande majorité sont doublés avec très peu d'émotion, ce qui gâche parfois l'ambiance ou le drama de certaines situations. Après vérification, le doublage original a l'air d'être de meilleure qualité, je vous conseillerais alors de jouer en VOST.
Pour conclure, on a là un jeu assez impressionnant pour l'époque, très immersif, avec beaucoup de variations de gameplay et d'environnements (énigmes, combats, plate-formes...) mais qui est un peu ralenti par quelques défauts qui peuvent être assez gênants.