Excellente démo technique pour mauvais jeu.
Me voilà devant vous pour un exercice ô combien périlleux : vous expliquer pourquoi je considère ce jeu « culte » comme l’une des expériences les plus ennuyantes que j’ai pu faire dans ma vie de joueur. Rien que ça.
Pourtant cela commence plutôt bien : je suis fan des Portal, et par extension, je me suis énormément documenté sur le background dense et riche des Half-Life, non sans une certaine passion tant cet univers me donnait de quoi me satisfaire. Forcément, il était temps de jouer concrètement à ces jeux, pour vivre cet univers de folie en direct.
Le problème, c’est qu’en fait le jeu s’en tape complètement. Le scénario est une injure au monde du jeu vidéo, tant il ne sert à rien et n’existe pas : les trois quarts du jeu consistent à retourner là où on était censé arriver au départ, et tout ce qui suit n’est qu’une série de mésaventures qui nous poussent à nous ballader à droite à gauche. Autrement dit, pas d’objectif, pas de but, mais juste un binoclard qui se fait réveiller pour vagabonder à droite à gauche histoire de tuer le temps avant le final.
Je vous vois déjà venir : un jeu, ce n’est pas qu’un scénario voyons, c’est aussi des phases jouables, des batailles enragées et nerveuses, des énigmes riches et qui font travailler notre cerveau si beau et complexe. Il n’en est rien. Approximativement 90% des phases de jeu sont UNIQUEMENT là pour promouvoir leur moteur physique surpuissant pour l’époque, et oh mon dieu, que c’est lourd. C’est d’autant plus lourd qu’on est en 2013, et que forcément plus rien ne m’impressionne dans ces mécaniques. Sans ce côté prétentieux et égocentrique, le jeu perd un charme fou, et l’on se retrouve à se ballader dans un level-design mal conçu où l’on a souvent l’impression de transgresser les limites du jeu pour avancer, alors que non, il est tout à fait prévu de faire telle ou telle séquence de plateforme injouable sur des cartons pour avancer. Et je n'évoquerais même pas la bataille finale d'un ennui incommensurable où l'on doit gérer une IA qui passe son temps à nous bloquer le passage ...
A côté de ça, la moitié de la durée de vie est défendue par des phases en véhicule rigolotes deux minutes, mais qui s’éternisent épouvantablement au point de nous en rendre malades. Dommage, parce qu’au moins elles permettaient d’apprécier la seule qualité du soft selon moi : les graphismes plutôt charmants et ayant plutôt bien vieillis, il faut le reconnaître.
Au final vous allez rire, mais la seule séquence de jeu qui m’a plu est la séquence finale où l’on ne joue pas (la séquence sur rail entièrement contemplative). C’est vraiment râlant à vrai dire, car ils ont quand même eu pas mal de bonnes cartes, par exemple Alyx, le gameplay plutôt nerveux (mais utilisé dans des gunfights tellement omniprésentes que ça en devient endormant), des doublages de qualité (mais pas exploités puisque pas de scénario), et un background très riche.
Je sais que ça va paraître excessif, mais pour avoir joué à des démos techniques assumées comme Linger in Shadows, je place ce jeu au même niveau. La différence, c’est qu’au moins ces démo techniques ne duraient pas six longues heures répétitives et sans récit …
Désolé pour les Half-Life-fans qui se sentiront outrés par cette critique, je garde énormément de sympathie pour Valve, Steam continuera à me dépouiller de toutes mes richesses, Portal 2 restera dans mon top 10 jeux vidéos jusqu’à ma mort, mais non, pour moi Half Life 2, c’est nul.