Je ne suis pas Potterhead mais je dois avouer aimer le travail bien fait lorsqu’il s’agit d’une adaptation de la célèbre saga des Harry Potter; celle-ci n’en est clairement pas une, ou à la limite elle pourrait satisfaire le moins exigeant des simples curieux.
C’est bien simple, tout le long j’ai eu l’impression d’être dans un mod créé pour un TPS/FPS type Halo, Gears of War ou encore Call of : on remplace les gros flingues par des jolies baguettes et leurs statistiques par des noms de sortilèges. Le lance-patates devient le sortilège Confringo (probablement celui qui va devenir votre meilleur ami, comme je l’explique plus tard) et le M16 se retrouve dans les Expulso ou Stupéfix. Les mobs se réservent le droit d’user d’une gatling sous couvert d’un sort dont je n’ai pas encore déterminé le nom (J.K Rowling, si tu passes par là ce serait sympa de m’apprendre le sortilège qui permet d’envoyer des jolies salves rouges de petites lucioles à en faire palir de jalousie les blasters de Star Wars). Le gros problème c’est que le système de vie étant également pioché dans les jeux récents (l’écran se ternit à mesure que votre personnage est touché) on se retrouve dans des situations assez grotesques : Harry se paye une avalanche de Sortilèges Impardonnables sans sourciller, du moment que vous vous mettez dans des endroits safe quelques secondes histoire de souffler. Et oui ! Ne craignez plus aucun Avada Kedavra tant que vous avez du Mercurochrome sur vous !
Pour ce qui est des graphismes, on ne peut pas nier qu’ils ont évolué depuis le premier volet et encore heureux d’ailleurs, mais ce n’est toujours pas au niveau attendu pour la PS3 en 2011 (toutes mes excuses Bellatrix, je te trouvais plutôt charismatique dans les films mais là tu es très laide. Voilà). On pourrait éventuellement trouver un peu de réconfort dans le doublage des personnages, qui pour certains sont fidèles à la version française des films (et pour d’autres sont catastrophiques; oui Luna, oui Ginny, oui McGonagall, je pense à vous) mais étonnement j’aurais préféré qu’ils se taisent, tous : ils s’exclament de façon aléatoire pas toujours en lien avec l’action et au final il s’agit plus de couinements de chats étranglés qu’autre chose (je crois n’avoir jamais autant haï Ron). C’en est de même pour la lip sync qui correspond uniquement quand ça lui chante. Un petit point pour les musiques quand même, même si malheureusement la platitude du jeu ne leur laisse même pas une chance de relever complètement le potage.
L’IA? Tricoter avec des moufles donnerait certainement un meilleur résultat : on retrouve, comme pour beaucoup d’autres jeux, le problème des scripts qui s’écrasent. Il vous suffit d’aller un peu trop vite par rapport à la trame programmée pour que les PNJ s’affolent et se figent, comme tétanisés. Oui ok Hermione je sais, avoir un Mangemort collé au derche c’est pas la joie mais est-ce que tu pourrais te POUSSER de devant la porte s’il te plait? Non parce que le jeu ne peut pas continuer si je ne vais pas à ce point de contrôle ! Bien entendu ne comptez pas trop sur leur aide pour vous assister en combat : si deux minutes avant vous gériez à la perfection le sortilège Impedimenta (qui au lieu d’être une simple entrave devient un dégât de zone avec option verrouillage incluse, allez savoir pourquoi) avec Seamus Finnigan, il suffit que vous passiez dans une phase aux commandes de Neville pour que le premier devienne une véritable quiche lorraine, davantage capable de se gratter les trous de nez avec sa baguette que de vous défendre contre un ou deux mobs.
En parlant des combats, prenez bien en note que pour le coup chez Electronic Arts on ne cherche pas dans la diversité : les actions sont extrêmement répétitives, il ne s’agit que de dégommer des troupes de Mangemorts (et c’est là que le sort Confringo devient vite pratique) pour en arriver à des mid-boss plus ou moins originaux avec des patterns d’attaque extrêmement simplifiés (voire inexistant). Vous devrez passer également de longues minutes lors de phases d'un ersatz de Tower Defense (le côté fun en moins) quand il s’agira pour un acolyte de débloquer un passage tandis que vous repousserez les forces ennemies, et croyez moi c’est divertissant deux minutes mais ça lasse plutôt rapidement. Niveau gameplay je crois que même Adibou recèle de plus de ressources : il vous suffit de marcher sur un chemin tout tracé et lever votre baguette pour vous rendre l’accès plus pratique lorsque des vilains n’ont qu’un but, vous ramener aux mains de leur maître (ah, n’essayez pas de vous laisser faire du coup parce qu’en vrai ils mentent, ils veulent vous tuer pour voler la gloire à Voldemort, ces coquinous !) La grosse déception également revient à la prestance quasi nulle de ce dernier dans le scénario : il apparait à plusieurs reprises mais n’a pas réellement de poids et est bien loin de ce rôle d’anti-héros parallèle au personnage principal qui lui est dû dans les livres, ou les films.
D’ailleurs, puisqu’on en est aux personnages, vous l’aurez certainement compris on a droit à tout un panel de jolies têtes blondes : Harry, Ron, Hermione, Ginny, Seamus, Neville, McGonagall… Ils y passent presque tous (pas du tout) dans un ordre exigé par le jeu. Aucune interaction possible de votre libre arbitre puisque de toute manière nous ne sommes pas dans un monde ouvert mais excellement linéaire. Il n’y a pas de différence de compétences suivant celui que vous jouez, c’est simplement pour la beauté de l’idée. Bon, ok, je leur accorde qu’ils sont fidèles vis à vis des vêtements portés dans les films, mais alors par contre les Mangemorts sont a priori tous jumeaux, triplés voire quadruplés, à en croire que le Seigneur des Ténèbres à un gros faible pour la génétique lors de ses recrutements (gros pouce en l’air pour celui qui ressemble à deux gouttes d’eau à Dark Sidious, GG poto t’as bien choisi ton casting).
En termes de Succès à déverrouiller et d’items à collectionner, ça reste encore une fois très faible en plus d’être très facilement débusqués (un peu de challenge que diable!). Non, je dois l’avouer, rien n'émerveille vraiment dans cet opus, et pourtant ayant fait le tout premier j’aurais espéré un petit quelque chose (au final le premier était bien plus distrayant).