Le premier spin-off, et surtout le principal de la licence Might & Magic qui deviendra avec le temps plus célèbre que la série mère, A Stregic Quest propose les bases de ce que va devenir la saga. Un mélange de jeu stratégique et de RPG qui révèle une véritable profondeur mais qui n’est pas accessible au premier venu tant la difficulté atteint des sommets.
Le soucis, c'est l'IA, cheatée comme c'est pas permis. Entre le harcèlement constant en t'envoyant des troupes non-stop pour te piquer tes bases, le fait que les héros ennemis se retrouvent avec des unités puissantes rapidement au point que je me suis demandé si elle ne trichait pas (et on me souffle dans l'oreille que c'est presque une constante dans la série) et cette optimisation dans les déplacements pour te faire courir d'un bout à l'autre de la map histoire de gagner du temps, j'ai pété un plomb plus d'une fois.
Paradoxalement, l'IA est aussi redoutable en map qu'elle est complètement à la ramasse en combat. On se retrouve toujours avec le même schéma, à savoir qu'elle attaque en priorité les troupes pouvant faire des dégâts à distance ou pouvant voler, même si pour cela elle ira se suicider contre une paire d'unités puissantes avec ses péons de base. Mettre l'auto combat devient du coup une mauvaise idée vu que ça part dans le même délire.
Question héros, il y en quatre, avec des types d'unités différentes. Et toutes ne se valent pas. Si vous prenez le héros canon de l'histoire, vous vous retrouvez avec les paysans/soldats faiblards et vous vous faites défoncer dès la seconde mission si vous ne déplacez pas votre personnage vers un château possédant un autre type d'unité. La stratégie la plus viable restant alors de capturer une bâtiments avec lequel on peut fabriquer les dragons alias l'unité la plus puissante pour ensuite pouvoir faire basculer le jeu en easy mode tellement ça change tout.
J'ai recommencé ma partie à zéro à mi-parcours parce que je ne pouvais même plus progresser avec les culs-terreux pour prendre un héros permettant de tout raser une fois les dragons débloqués. Et même là, c'était pas la joie quand tu te fais aggro en même pas une semaine par un adversaire avec des troupes déjà bien nombreuses.
Ce déséquilibre improbable vient quand même bien gâcher un jeu proposant un gameplay génial faisant le mix entre gestion, stratégie et évolution des héros. On se retrouve vite à passer des heures à faire sa conquête de territoires et ressources. On retrouve diverses références à la série mère via le lore. Cela a graphiquement pris un coup de vieux, quoique la map possède un charme certain, à contrario des combats au tour par tour avec leurs sprites aux animations bien raides. Et perso, le jeu a planté une paire de fois, l'émulation via DosBox n'étant pas des plus stables (zéro soucis sur tout les opus Might & Magic jusqu’ici). Ça manque aussi d'une vrai bande-son, parce que bon, une poignée de pistes qu’on mange en boucle, tu finis par couper le son, surtout qu'elle ne m'ont pas emballé plus que ça.
Du coup, mi-figue mi-raisin, entre l'amour et la haine même tant le jeu a su aussi bien m'emballer que me faire sortir de mes gonds. Ne serait-ce que proposer quelque chose d'équilibré aurait permis d'avoir un jeu nettement plus plaisant. J'appréhende pour les opus suivants si aucun effort n'a été fait pour améliorer l'équilibrage.