Qu’attendre de ce 3ème sound novel de 07th Expansion ? Après les horreurs du « Sanglot des cigales » et euh, la réflexion d’Umineko sur le roman à mystère, tout-en en étant un lui-même et entrecoupé de sorcière et démons qui s’amuse à torturer joyeusement des humains, va-t-on continuer sur cette vague post-moderne ?
Et bien non ! On de retour sur des bases plus simple. Higanbana étant à la base un light novel adapté en manga et à nouveau adapté en visual novel, il s’agit de faire peur et de prendre aux tripes le lecteur jusqu'à ce qu’il se prenne les genoux à deux mains et hoche la tête en fixant le vide.
La musique reste en grande partie de Dai, et elle est bonne. Je veux dire qu’elle colle bien et est supérieur à bien des visuals novels. Mais on est quand même assez loin des meilleurs morceaux de ses précédents jeux, d’autant que beaucoup de morceaux ne semblent pas follement originaux si on a joué aux précédents. Graphiquement, on a toujours des photos floues pour tout background, et des personnages qui peuvent plaire si on a des goûts pour le bizarre, du genre d’un mélange improbable entre le douanier Rousseau et Jacques Tardi.
Donc concentrons-nous sur l’histoire. L’action à lieu dans un grand lycée. Tellement grand que les Youkais (des démons japonais quoi) qui l’habitent, pensent qu’un huitième ne serait pas de trop. (les établissements scolaires traditionnels japonais abritant 7 malédictions, du moins c’est ce qu’on finit par croire si on lit trop de shonen) Hors justement il y a une jeune fille qui est harcelée par ses camarades, du moins elle l’était jusqu'à ce qu’un prof prenne sa défense. Hélas, c’était pour tomber de Charybde en Scylla ! Puisque ce dernier décide de profiter d’elle régulièrement dans les toilettes, des indiscrétions font même de ce qui se passe dans ses toilettes une légende. Les Youkai, dont la terrible Higanbana, se disent alors que ce serait l’occasion de lui donner le titre de 8ème Youkai, mais à qui donner ce titre ? Au prof ou a la victime ?
C’est pas d’un optimisme fou, hein ? Et encore, c’est la parti amusante de ce conte.
Higanbana –la première nuit- c’est donc 7 histoires de cet acabit qui vont se dérouler dans ce démoniaque lycée. Des histoires de Youkais qui s’arrachent les âmes de victimes d’harcèlements avec chacun leur technique de chasse. Ces techniques ne conduisent que rarement à détruire physiquement la proie mais bien plus souvent à la détruire mentalement, son âme en étant alors que plus délicieuse au moment du drame.
Mais ne croyez pas que les lycéens sont les seuls à avoir des problèmes. Il y a en réalité bien plus que 7 Youkais, mais seul 7 on un rang. Cela fait rager beaucoup de démons qui pense mériter bien mieux qu’un simple rôle de sans grade. Et ils sont prêt à toute les ignominies pour avoir leur place, quitte à enfreindre les règles infernales. Que ces bisbilles méphistophéliques puissent retomber sur les pauvres mortels cherchant juste à suivre des cours de math et de chimie, voilà qui n’ai pas vraiment dans leurs préoccupations.
Ce n’est pas un secret que Ryūkishi07 sait raconter des histoires d’horreur comme peu d’autre. Et ici il ne faut pas espérer ici la bouffé d’air frais comme pour les derniers épisodes d’Higurashi, chaque épisode commence de façon terrible pour être à peine supportable à la fin. On pourrait juste, je pense, reprocher un très léger manque de soin au niveau de la réalisation ; dût sans doute au fait que le visual novel n’est qu’une adaptation. Et aussi un message moraliste un peu trop appuyé par moment (le harcèlement c’est mal ! Parlez-en à vos amis si vous en être victime !!!) Mais si vous avez le cœur bien accroché et déjà dévoré les deux sanglots, c’est évidemment à ne pas manquer.