Alec Bald Win (score final : ★☆☆☆☆)

N'étant pas un fan de la formule des anciens Hitman, j'avais grandement apprécié le reboot publié en 2016 : plus libre, plus ouverte et plus accessible.

Pourtant, bien que j'eusse apprécié ladite nouvelle formule, le titre m'avait tout de même déçu sur certains points et la formule me semblait quelque peu stagner par moment.

Du coup, en lançant ce Hitman 2, j'osais espérer que la plupart des défauts allaient être, du moins partiellement, réglés.


Ces problèmes, du moins au plus important, c'étaient les suivants :

  • Le scénario. Pour le coup, c'est un secret pour personne, le scénario du premier Hitman n'est absolument pas intéressant. Chaque cinématique de fin de niveau n'était là que pour nous annoncer la suite et il n'y aurait pas eu de scénario que ça n'aurait pas changé grand-chose. Certes, ce n'est pas forcément pour cela que l'on joue à Hitman, mais les précédents opus tentaient tout de même de faire quelque chose de leurs côtés.
  • Le doublage. Point un peu plus gênant, mais pas non plus handicapant. Le problème du doublage, c'est qu'il cassait complètement l'immersion par moment. J'ai beau apprécier Sapienza, voir notre cible parler en anglais avec un accent plus ou moins douteux, puis voir les deux gardes du corps qui l'accompagnent passer d'une voix à une autre... autant je ne recherche pas forcément l'immersion dans un jeu vidéo, autant je pense que plus d'efforts auraient pu être fournis de ce côté-là. Bien évidement, je n'ai jamais rien eu à reprocher à Jane Perry et David Bateson, les doubleurs de Diana et de l'Agent 47.
  • Des chapitres inégaux. Bon, pour le coup, pratiquement tout le monde s'accorde sur le sujet : les niveaux n'étaient pas tous aussi qualitatifs. Paris et Sapienza s'en sortaient bien mieux que le Colorado et Marrakech.
  • Des ficelles plutôt grosses. Si Hitman arrivait à se renouveler en proposant de nouvelles situations au fur et à mesure des chapitres, on comprenait très vite comment le titre était structuré, comme il fonctionnait : rendant l'expérience de plus en plus prévisible. Pour le dire autrement, si le titre arrivait à renouveler ses situations, il n'arrivait cependant pas à renouveler ses propres codes. Associé au précédent défaut, cela rendait le jeu de moins en moins intéressant au fil des heures.

Maintenant, il est temps de rentrer dans le vif du sujet avec mes gros sabots : Hitman 2 ne corrige presque aucun des défauts cités juste au-dessus.

Le scénario est un poil plus volubile, mais passe encore une fois son temps à nous teaser la suite, et le minimum a été fait concernant les cinématiques.

On se retape exactement les mêmes défauts au niveau du doublage : rien n'a changé de ce côté-là.

Les différents chapitres sont certes un peu moins inégaux, mais les ficelles étant toujours aussi grosses, le titre finit par perdre en intérêt sur la longueur.

À partir de là, que dire de plus ? Le gameplay du premier Hitman fonctionnait et cette suite fait exactement la même chose… en un poil mieux cependant. C'est donc très simple : ceux qui ont aimé le reboot aimeront sa suite, et inversement.


Il me semble tout de même important de noter quelques points cruciaux.

Premièrement, il ne faut pas oublier que IO Interactive a énormément galéré pour développer cette suite. Square Enix s'étant séparé du studio au début du projet, IO Interactive a été dans l'obligation de licencier 40 % de ses employés afin de poursuivre le développement de leur jeu. Difficile alors de trop leur en vouloir concernant la faiblesse des cinématiques et le manque de gros changements au sein de l'œuvre.

Ensuite, bien que les chapitres soient plus qualitatifs, cette suite possède « un gros niveau » en moins par rapport à son prédécesseur : on passe de 6 à 5 si on s'en tient au nombre de chapitres inclus dans le titre original. À noter aussi qu'au niveau du contenu supplémentaire, qu'en plus de pouvoir jouer à l'intégralité des niveaux du premier volet à partir de ce Hitman 2, que les extensions sont globalement de meilleures qualités que dans le premier.

Afin, il me semble toujours important de préciser que le titre est très bien optimisé, que ça tourne constamment à 60 ips avec pratiquement tout à fond, et qu'un test de performance est intégré au launcher du jeu.

Par contre, au niveau des musiques, je n'ai entendu aucun changement et Jesper Kyd manque toujours autant.


Maintenant, quitte à donner mon avis sur l'intégralité des chapitres du jeu sans pour autant divulgâcher l'expérience, sachez que j'ai grandement apprécié le second niveau, se déroulant en Colombie, que je placerais presque à côté d'un Sapienza qualitativement parlant tant celui-ci se révèle complet et ouvert.

Le premier « gros » niveau, celui de Miami, est impressionnant, surtout quand on voit le nombre de PNJ affichés à l'écran. On comprend immédiatement pourquoi IO a énormément communiqué sur celui-ci.

Bombay est, lui aussi, impressionnant, ouvert, que ce soit en termes de possibilités ou de superficie… malheureusement, c'est le seul niveau sur lequel je rencontre un bogue m'empêchant de compléter l'intégralité des défis.

L'île de Sgàil m'a beaucoup fait penser au chapitre de Paris du premier opus, mais se révèle moins impressionnant que ce dernier : je dois dire que j'ai été déçu quand je me suis rendu compte que c'était le niveau final du jeu original.

Whittleton Creek est le moins ouvert des cinq morceaux du titre original, mais se révèle très proche de la structure des anciens Hitman dans l'esprit : loin d'être un mauvais niveau malgré le fait qu'il n'impressionne pas autant que les autres.

Enfin, je placerai les niveaux des deux extensions, à savoir la banque de New-York et l'île Haven vers le bas du classement, notamment parce que je les ai trouvés moins complets que les autres. Sachez cependant qu'on est quand même au-dessus du DLC Patient Zero du premier opus.


Bref, encore une fois, rien de neuf sous le soleil, j'ose espérer que l'Agent 47 a pris de la crème solaire (lolilol)… et encore une fois, difficile de blâmer IO Interactive vu les déboires qu'ils ont rencontrés afin de nous fournir un produit final aussi qualitatif. Produit final qui, mine de rien, aurait très bien pu ne jamais sortir. Finalement, force est de constater qu'on est quand même loin des démarches cyniques que l'on retrouve un peu partout dans l'industrie quand il s'agit de faire des suites. À partir de là, il n'y a plus rien à ajouter : jouez à Hitman 2 !

MacCAM

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