Hitmarathon : 5/6
On finit l'année en se permettant une petite anachronie, puisque je note ce spin-off sorti en 2014 (et réédité en 2016) avant Hitman Absolution, sorti en 2012. Rien de bien méchant du point de vue du scénario puisque cette aventure en est totalement dénuée et consiste en un enchaînement de missions qui ne sont liées entre elles par aucun contexte.
Il s'agit également du premier jeu de Square Enix sous le label GO, que je fais plus de deux ans après avoir testé les versions Lara Croft et Deus Ex.
Forcément, cette première mouture a un peu essuyé les plâtres sur plein d'aspects. En choisissant une présentation encore plus minimaliste que ses petits frères (les personnages sont représentés par des figurines inanimées), les animations et les graphismes sont beaucoup moins poussés. L'esthétique est léchée et classe, tout comme 47 finalement, mais ça fait parfois un peu cheapos, je pense que les arrière-plans auraient gagné à être animés par exemple. Cette sensation est renforcée par le fait que je joue au portage PC du jeu, alors que la version originale sur téléphone cachait certainement mieux sa misère grâce à son petit écran.
Pensé pour être joué sur smartphones, le jeu est relativement court. Il contient certes plus de 80 niveaux (répartis dans 7 chapitres), mais la plupart peuvent se torcher en une ou deux minutes. Je mentirais si je disais qu'aucun ne m'avait posé problème, reste que j'ai bouclé le jeu en 4h, en ayant accompli les deux tiers des objectifs secondaires.
Si le jeu contient plus de niveaux que les moutures Lara Croft et Deus Ex, il n'est donc pas significativement plus long. Heureusement, il brille sur d'autres aspects.
En effet, comme pour ses petits frères, Hitman GO parvient à extraire la substantifique moëlle de sa série et à la comprimer au maximum pour la transformer en jeu tour-par-tour. On retrouve ainsi avec joie la possibilité de se déguiser, d'utiliser un projectile pour attirer l'attention d'un garde, les bons vieux snipers et Silverballers, et surtout un gameplay à base d'infiltration où il vous faudra abattre une cible en bout de parcours sans vous faire repérer par les gardes en patrouille. Le jeu ne brille pas par sa quantité d'ennemis assez limitée, mais chacun d'entre eux a des comportements différents qui sont correctement exploités sur la durée.
Je pense même que la série Hitman se prête mieux à ce genre de gameplay que Tomb Raider, et surtout Deus Ex. L'observation et la planification sont deux des mamelles de la série, et on les retrouve ici certes sous une autre forme, mais toujours aussi amusantes !
Pas grand-chose à dire sur la bande-son, qui est composée principalement de bruits ambiants, mais qui lors de chaque niveau final d'une mission nous gratifie de l'Ave Maria, devenu un thème iconique de la licence depuis Blood Money. C'est pas forcément très bien implémenté et l'effet de surprise s'estompe dès le deuxième niveau qui l'utilise, mais ça offre au moins une certaine cohérence musicale avec la série-mère.
Il faut également préciser que deux des 7 chapitres sont des remakes de missions vues dans Blood Money et Hitman 2, à savoir la mission de l'opéra et celle de Saint-Pétersbourg. Ca a été une très bonne surprise de les découvrir et de dénicher les références aux jeux originaux dans les niveaux et les arrière-plans. J'ai tellement tourné dans l'opéra il y a quelques semaines que je peux vous affirmer qu'il a été parfaitement recréé dans cette esthétique minimaliste ! Et les derniers niveaux de Saint-Pétersbourg sont ceux qui m'ont occasionné les plus gros maux de crâne de tout le jeu, ce qui est assez amusant vu qu'ils adaptent une des missions les plus simples d'Hitman 2, mais soit !
Finalement, Hitman GO est une expérience agréable, à défaut d'être mémorable. Ma préférence va toujours à Tomb Raider GO, dont certains niveaux me hantent encore aujourd'hui et qui avait le challenge le plus relevé des trois, mais 47 se défend tout de même bien et a su essuyer les plâtres de cette formule.
J'aimerais beaucoup voir un quatrième épisode de cette série, que ce soit une suite d'une des licences déjà exploitées ou une toute nouvelle. Mais vu que les droits doivent désormais être partagés entre IO Interactive, Square Enix et Embracer, et que l'âge d'or du jeu mobile est derrière nous, je pense qu'on ne la reverra pas de sitôt. Tristesse, surtout que Deus Ex GO a disparu des magasins depuis deux ans et que le Studio Onoma a mis la clé sous la porte à la même période…