Autant le dire immédiatement, Hunt the Night sait gérer ses influences et les mettre en avant dans package cohérent et rondement bien amené. Si je vous parle d’un mix entre Legend of Zelda (vu de dessus) et Bloodborne, vous allez me dire que l’on est face à un futur chef d’œuvre et vous n’aurez presque pas tord!
On retrouve toute cette ambiance de Dark Fantasy qui fera saliver les amateurs des jeux de From Software mais également de Berserk et de tant d’œuvres n’hésitant pas à mettre en scène l’absurde et le pire de l’humanité dans écran glauque et revêche.
Dans Hunt the Night , on se retrouve dans univers fantasmagorique mais désormais sous le joug de la Nuit. Nous sommes au 9e âge de l’humanité et après des centaines de générations de lumière grâce au sceau de la nuit, l’obscurité fait son éternel retour emmenant avec elle toute sorte de créatures maléfiques.
Un groupe d’humains se faisant appeler « les Stalkers » a du payer de son sang l’utilisation dudit sceau et ils sont désormais voués à disparaitre. On incarne Vesper, une des membres du groupe qui va tenter de sauver ce qui peut encore l’être de cette inexorable nuit qui s’abat sur cette terre désormais mourante et malade.
Seule contre tous, Vesper va devoir affronter mains périls et forger un nouveau destin à ses derniers proches. Elle sera pourtant aidée par Ombra, la part d’ombre qu’elle a en elle et qui souhaite corrompre son esprit.
Night of the Hunter
Hunt the Night n’est pas un souls-like mais il se permet toutefois d’emprunter un certain degré d’exigence au joueur qu’il soit chevronné ou néophyte dans son gameplay. Comme vous pouvez le constater sur les captures d’écran, il sera question d’un jeu typé rétro en 2D et qui se présente sous la forme d’une vue de dessus.
Si le choix a déjà fait des émules dans le genre à l’instar d’un Titan Souls ou de Morbid: The Seven Acolytes, il est rare de voir un gameplay aussi dynamique et nerveux pour ce genre de jeux. Vesper est très mobile grâce à un système de Dash qui consomme de l’énergie des ténèbres. Celle-ci se recharge très rapidement pour que l’on évite d’en abuser.
Hunt the Night nous offre plusieurs façons de combattre nos adversaires, on peut utiliser des armes de corps à corps mais également des armes à feu au nombre de 19 différentes. On aura le choix d’utiliser des hallebardes, des lances, des dagues, des épées mais aussi des fusil à pompe et autres arbalètes dotées de pouvoir différents.
Chaque arme aura forcément son utilité en fonction des situations et des adversaires que l’on va rencontrer. Les épées lourdes font, certes, de gros dégâts mais elles sont lentes et nécessiteront un positionnement parfait pour être maximisées.
Les dagues appliquant des débuff seront également très utiles mais elles demanderont d’être en mouvement constant autour de nos cibles. Grâce au système de dash, c’est souvent la meilleure approche à avoir en tout début de partie mais il sera impossible de survivre tant que l’on ne maitrisera pas tout son arsenal!
Les armes à feu utiliseront plus ou moins de munitions qu’il ne sera pas possible de recharger soi-même. Il faudra marcher sur des zones spécifiques dans les niveaux nous permettant de recharger. Ce système est extrêmement malin car il empêche les joueurs les plus pleutres de ne jouer qu’à distance et force la prise de risque à tout moment.
Par le pouvoir de la nuit, je te punis!
Forcément qui dit Action-RPG implique de fait des améliorations possibles et autres achats dans des boutiques chez Frightmazon ! Il sera possible de récolter du noctilium en tuant certaines créatures mais aussi en ouvrant des coffres disséminés un peu partout dans les cartes de Hunt the Night.
Cet noctilium sera fort utile ensuite pour acheter des pouvoirs secondaires à nos armes mais aussi pour gagner un peu plus de vie comme tout bon Souls-like qui se respecte. Sachant que le prix des upgrades est exorbitant, je vous conseille de n’acheter que ce dont vous aurez besoin tout en privilégiant un type d’arme.
Hunt the Night nous permettra de débloquer un hub central où se regrouperont les derniers survivants après avoir éliminé le tout premier boss du jeu. C’est là que l’on pourra entreposer les 5 fragments du sceau que l’on devra reconstituer pour sauver le monde. Et comme de bien entendu, il faudra tuer les 5 boss du jeu pour en arriver là!
On disposera également d’une autre corde à notre arbalète, il s’agira de pouvoir des ténèbres que l’on pourra choisir et qui se rechargeront automatiquement après utilisation en plus ou moins de temps en fonction des dégâts qu’ils occasionneront aux ennemis.
Dans un esprit d’équilibre, ces compétences sont à utiliser avec parcimonie et en prenant bien en compte le fait que certaines nous garderont immobiles pendant leur incantation ce qui fera de nous une excellente cible à éliminer pour à peu près tout ce qui bouge dans les terres dévastées que l’on va traverser au cours de notre périple.
Hunt the Night ne fait d’ailleurs pas les choses à moitié en ce qui concerne le challenge que l’on va affronter pendant plus d’une dizaine d’heures. Dès la première apparition des créatures de la nuit, on va très vite comprendre que foncer dans le tas est la meilleure façon de passer de vie à trépas.
We need a little patience
Hunt the Night nous oblige à respecter même les plus simples ennemis. Il sera toujours préférable d’analyser leurs pattern et de réagir en fonction des différentes menaces que l’on aura face à nous dans CHAQUE situation.
Comme le gameplay de Hunt the Night est ultra nerveux et que le dash est presque disponible tout le temps, il va falloir gérer notre positionnement en permanence et notre timing car de très nombreuses créatures attaquent à distance et à intervalles réguliers.
Pour éviter de voir les joueurs virevolter partout sans se soucier du danger, Hunt the Night a pensé à rajouter des pièges et autres trous partout où il le peut afin de nous rendre la vie encore plus difficile qu’elle ne l’est déjà en temps normal!
Fort heureusement tomber dans un trou ne nous tuera pas sur le coup mais on perdra un peu de vie et l’on réapparaitra dans une zone dites sûre soit dans la même zone soit plus loin. Comme on meurt très vite dans Hunt the Night, autant vous dire qu’il est préférable de ne pas tomber trop souvent.
En revanche il est parfois préférable de tomber plutôt que de prendre un coup d’un adversaire, la perte de vie est souvent moins importante. C’est à jauger en temps réel et cela nécessite un excellent decision-making qui rend Hunt the Night encore plus intéressant à jouer.
Il ne sera presque jamais possible de tuer un monstre en un coup même avec une arme lourde en début de partie, il faudra de fait apprendre leur timing d’attaque pour donner quelques coups et ensuite partir en sécurité. Vous vous doutez bien que les boss ne respecteront pas cette règle et qu’il faudra jongler entre leurs différents pattern après les avoir mémorisé.
Chaque combat de boss dans Hunt the Night est unique et il faudra toujours faire quelques essais avant d’espérer pouvoir les éliminer. J’ai vraiment beaucoup aimé ces combats qui se sont avérés très difficiles mais toujours équitables pour peu que l’on ne bourrine pas là encore!
Puzzle Trouble!
Hunt the Night n’est pas qu’un simple jeu d’action difficile avec l’homme (ou la femme ou autre), il fera aussi la joie des amateurs de puzzles Silent Hill style! Il faudra parfois même lire les notes du Lore pour espérer comprendre ce que le jeu attend de nous sur certaines énigmes.
J’ai eu quelques soucis avec la traduction sur une des premières énigmes et j’ai eu un mal fou à comprendre ce que Hunt the Night attendait de moi avec cette histoire de Roi, de nouveau né, de pucelle et d’étranger. Du coup sans vraiment comprendre la logique, je me suis retrouvé à faire une liste des différentes combinaisons possible avant d’arriver à mes fins.
C’est la seule énigme qui m’ait réellement posé de gros souci car le reste est certes plus chiadé que les autres jeux du genre mais elles restent accessibles pour peu que l’on ne soit pas trop épuisé par les nombreux affrontements complexes ou que notre cerveau soit en pause.
La progression dans l’histoire principale de Hunt the Night est assez linéaire avec une seule vraie ligne directrice à suivre et toujours les mêmes endroits à visiter dans le bon ordre. Il sera très difficile de s’y perdre mais on remarquera à certains moments des sortes d’yeux maléfiques que l’on pourra choisir d’activer ou pas.
C’est là que Hunt the Night apporte une légère variété avec un système de chasses plus ou moins difficiles et qui nous rapporterons d’autant plus de ressources que la cible est dangereuse. On les retrouvera au bar de la taverne et on pourra en prendre une seule à la fois. Notre mission sera simple, trouver l’endroit où elle se trouve et activer le bouton pour accéder à une zone de challenge.
J’ai pour ma part commencé à éprouver quelques difficultés à partir de la 5ème cible. Non seulement elle était bien accompagné mais après un échec lamentable, ma sauvegarde a décidée, elle aussi, de périr sans que je puisse recharger ma partie.
Fort heureusement j’ai toujours gardé une sauvegarde dans une Dropbox vu que les sauvegardes avec le Steam Cloud ne sont jamais activées avant que le jeu ne sorte officiellement en magasin. J’ai d’ailleurs eu confirmation que le souci était déjà réglé et qu’il ne devrait pas faire son apparition maléfique pour le 13 avril!
Can’t stop the reading
En matière de souci que j’ai pu rencontrer avec Hunt the Night, il y a eu tout d’abord des problèmes de traductions pas toujours très claires mais, plus problématiques, quelques gros soucis d’interaction entre le bouton A de ma manette Xbox One et des objets placés à certains endroits stratégiques dans les niveaux.
Il m’est arrivé assez souvent de Dasher sur un de ces objets, de vouloir partir de là et malheureusement d’enclencher le texte lié à l’objet. Mes ennemis étant assez peu fairplay, ils n’ont pas hésité à m’attaquer pendant ce laps de temps! Y a plus de respect ma pauvre dame.
J’ai également trouvé l’utilisation d’Ombra au niveau de son gameplay, notre alter égo côté nuit assez limitée et au final dispensable. Même si les dialogues sont excellents, ces phases n’apportent pas grand chose au final à un package déjà bien garni.
J’ai aussi éprouvé quelques difficultés au début pour bien gérer la vue et me repérer dans les décors. Les passages ne sont pas toujours très mis en avant et on peut passer à côté d’une zone juste parce que la texture de la montée n’est pas assez explicite.
Techniquement, Hunt the Night est somptueux avec une réalisation en 2D façon pixel art au top, une bande son discrète mais signée par Hiroki Kikuta, compositeur de Secret of Mana et une direction artistique léchée qui rend parfaitement hommage à ses illustres inspirations.
Le jeu est disponible en français mais j’ai pu détecter quelques soucis de débordement de textes sur les interfaces et quelques traductions que l’on va qualifier de limite. Il vous faudra plus d’une quinzaine d’heures pour en voir la fin de Hunt the Night ce qui est plutôt très bon pour ce genre de production.
Rajoutez à cela plus de 22 succès Steam à débloquer mais qui sont encore désactivés au moment où j’écris ces lignes. Tout devrait rentrer dans l’ordre pour la sortie officielle du jeu.
Hunt the Night est un jeu difficile, exigeant mais qui propose un challenge passionnant qui fera le bonheur de ce genre de production. Concernant les autres typologies de joueurs moins accroc à la difficulté, préparez-vous à être frustrés et à vous armer de patience et d’abnégation pour tirer la quintessence de ce véritable bijou vidéo-ludique.