I Am Alive par Leopold_Stotch
Ou l’histoire du mec qui tombe dans le filtre centrifugeuse d’un aspirateur Dyson : poussière et nausées.
I am Alive (IaL) c’est : un survival dans un contexte post-apo, de la poussière partout, des choix cornéliens et un gameplay mêlant escalade et négociation. Normalement.
Empruntant grandement à The Road (post-apo-on-sait-pas-trop-pourquoi, poussière omniprésente, manque de ressources, population plus qu’hostile et atrocités du genre humain), IaL nous propose un contexte peu original mais sympathique, un scénario franchement as terrible, mais une l’ambiance plutôt bien retranscrite. Que ce soit clair, ce n’est pas grâce à de fabuleux graphismes et une géniale direction artistique, non. La direction est plus que banale et les textures sont floues à partir de 3m (in game). "A oui mais c’est normal, c’est à cause de la poussière". Non. C’est l’excuse pour cacher de vilaines textures et de vilains décors. Ce n’est pas non plus grâce à sa gestion des particules (comme on aurait pu l’attendre d’un jeu se déroulant dans la poussière), il n’y en a quasiment pas. En fait, je cherche encore ce qui m’a poussé à écrire ça. Peut-être pour les lumières plutôt bien rendues.
Coté gameplay IaL reprend le principe d’escalade tel qu’on le retrouve dans un Prince of Persia (la trilogie les sables du temps) ou un Uncharted, auquel il ajoute un système d’endurance bien pensé. En effet celle-ci vous servira à rester suspendu et courir mais déclinera également lorsque vous respirerez dans la poussière. Une fois que votre jauge d’endurance est vide, c’est au tour de votre capacité maximale de diminué en même temps que votre barre de vie.
Pour remonter tout ça vous glanerez ici et là des ressources permettant de reprendre de l’endurance, de la vie et même de regagner l’endurance max perdue suite à une escalade un peu longue (ou mal jaugée). « Ici et là » oui tellement les ressources sont disséminées partout, parfois même de manière improbable. Mais surtout, elles sont trop nombreuses pour un survival.
Enfin IaL contient une part d’affrontements. En effet on nous l’a assez démontré, suite à une catastrophe il ne reste souvent que des ordures. Vous en croiserez pas mal. Le jeu propose la négociation avant l’action. Le comportement des ennemis et d’ailleurs assez bien fait. On regrettera tout de même le fait qu’à chaque fois ces affrontements se déroulent de la même façon tout au long du jeu. Il est utile de précisé que les combats au corps à corps sont une sorte de qte vous demandant de marteler une touche. Impossible de donner un coup simple si le jeu ne vous propose pas (syndrome « appuyez sur x »).
Mais du coup pad en main ça se déroule comment ? Mal, voir très mal. Tout est approximatif. Que les décors soient ratés et moches passe encore. Les affrontements tous identiques et rigides aussi. Mais que l’escalade soit buguée, non. C’est quand même l’élément central du jeu. Il est donc impardonnable de se retrouver bloqué durant une phase d’escalade parce que le gameplay est « à peu prés terminé ». Voir son endurance et sa jauge de vie chuter parce que notre personnage refuse de franchir un passage sans raisons peut transformer le plus docile des agneaux en xénomorphe sadique. Il en est de même pour les affrontements quand au lieu de pousser l’ennemi dans le vide/un feu on se met à l’attaquer en duel, laissant tout loisir à ses petits copains de venir nous foutre des coups de machette dans le dos. Alors que la négociation est basée sur le fait de se débarrasser d’un ennemi pour impressionner les autres et qu’ils se rendent.
Le jeu n’est même pas réellement dur (beaucoup de ressources, même en mode survie) mais ses approximations de gameplay vont créer une difficulté artificielle. En fait le point positif c’est justement que c’est cette fausse difficulté qui crée tout l’intérêt du jeu, voir même qui justifie l’appellation de « survival ». Savoir que l’on peut rester bloquer à n’importe quel moment sans raisons, c’est à vous glacer les sangs au pied de chaque mur à escalader. Brrr.
Même vendu a prix raisonnable uniquement en dématérialisé on ne peut s’empêcher de ressentir un léger foutage de gueule a cause du manque de peaufinement des « détails » de la part des développeurs. Ah pardon, si les détails sont travaillés : tous les personnages féminins ont le soutif apparent et la jupe déchirée (??) et leurs seins bougent quand elles se déplacent…
Et pour finir, I am Alive est un de ces jeux qui donne la nausée, façon grand huit sur un bateau perdu dans une tempête du siècle. Sans doute à cause d’un fov trop étroit, d’un flou de mouvement baveux et d’énormément de tearing (aucun problème niveau configuration pc). Mais ça ce n’est peut-être que mon oreille interne. Ça m’a rappelé le premier Medal of Honor sur playstation.
En fait I am Alive c’est une énorme frustration. Une simulation de ragequit parfaitement maitrisé et qui vous demandera énormément d’efforts pour ne pas fracasser votre clavier contre votre écran.
tl;dr ? Vous préférez une lecture avec respiration en images ?
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