Shankha of Mana Profile

Indivisible m'avait tout se suite séduit lorsque j'avais joué au prototype proposé par le SEN Store il y a de ça 1 an. Une jolie bande son, un système de combat énergique, pour ne pas dire physique et une direction artistique splendide.

Lab Zero Games n'est pas une grande société de développement de jeux vidéo, mais l'équipe a quand même su bien s'entourer. La bande originale a été composée par Monseigneur Hiroki Kikutan, le génie trop rare derrière Secret of Mana. On sent d'ailleurs de manière évidente, tout le bagage culturel des développeurs. Ils n'ont pris que le meilleur. Un système de combat qui n'est pas sans rappeler Valkyrie Profile, des phases de plateforme 2D à défilement horizontal à la Megaman. Le côté Metroivania en plus. Sauf qu'ici, pas besoin de farmer pendant des heures pour améliorer vos armes et équipement. Et c'est un soulagement que les développeurs n'étirent pas la durée de vie du soft avec ça. À vrai dire, Il n'y a même pas de quêtes annexes. Disons peut être 2 contrats de chasses pour recruter 2 nouveaux personnages que vous terminerez en quelques minutes.
Parlons justement des 20 personnages au total qui constitueront votre équipe et qui vous aideront à parfaire votre stratégie lors des combats. Tous très différents et hauts en couleurs, ils offrent un véritable vent de fraicheur extraordinaire dans le monde du jeu vidéo actuel (et je saluerai le personnage de Razmi pour son humour noir qui fait mouche à chaque fois).

Il est impossible de s'ennuyer lorsqu'on joue à Indivisible. Le système de combat se fait au tour par tour alternant entre phases d'attaque pêchues (jouissive de violence) et phases de défense où une fois de plus, vous devrez garder l’œil ouvert afin de parer les coups sur le bon timing afin de remplir votre barre d'Iddhi. C'est ici même que toute la partie stratégie fait son entrée, puisque plus vous réussissez ces actions, plus vous serez en mesure d'explorer tout le potentiel de vos personnages, qu'il s’agisse de sorts de soin, d'altérations d'états ou encore de déchaînements de coups. Ce qu'il faudra bien choisir de faire. Car lorsque l'on joue à Indivisible, il n'y a pas d'objets à ramasser non plus, et vous ne pourrez pas soigner votre équipe en dehors des combats. Les phases de combats sont si dynamiques que vous aurez l'impression de jouer à un Action-RPG. En d'autres termes, ne vous attendez pas à un jeu reposant.

La partie défauts maintenant. Il y en a peu. Ils sont 3. Mais ils sont gros. Le jeu est bourré de bugs et vous pourrez rester bloqués vraiment bêtement. Deuxièmement les cinématiques animées réalisées par le studio Trigger, plus connu pour avoir réalisé Gurren Lagan et Kill La Kill par exemple, sont à la fois le point fort et le point faible d’Indivisible. Beau dans ses phases d'exploration, oui, mais bien que sympathiques, elles sont parfois un poil brouillonnes à mon goût, ce qui laisse un amer sentiment de travail bâclé, négligé. Le 3e défaut désormais. Je pourrais vous écrire que c'est la difficultés du soft. Hélas non, la difficultés d'un jeu n'est pas un critère qui pourra altérer ma note. Bien au contraire. Indivisible est très dur par moment mais ce qui est un défaut, selon moi, c'est avant tout que ces enchaînements de techniques ne fonctionneront pas à tous les coups. Ou refuseront de fonctionner. Comme c'est dommage... Il faudra vous retenir de jeter votre manette contre le mur le plus proche et vous armer de toute votre patience... votre sagesse... souffler un bon coup et simplement tout recommencer ॐ Om̐.

Les qualités d'Indivisible à présent : La musique est un vrais plus. Frisson garantis. J'ai vraiment retrouvé le plaisir de rejouer à un Secret of Mana ou un Odin Sphere. Je jouais le sourire aux lèvres juste pour l'ambiance sonore procurée par cette petite madeleine de Proust qui fleurait bon le RPG oldschool. Ensuite, le character design est sublime (Bonjour Thorani). Les monstres comme les personnages jouables sont vraiment très beaux. Jouer avec des sprites aussi fluides, aussi soigneusement animés, est un véritable plaisir pour les yeux. Puis le scénario quand à lui est simple, mais il efficace. Okay, ne vous attendez pas à la complexité scénaristique d'un Lunar, car ici, le twist final n'est pas d'une grande originalité. Toutefois l'idée d’exploiter le folklore hindoue est une bien riche idée. La partie qualité peut paraître bien concise face à la partie défauts, je vous l'accorde. Autrement, Indivisible est un jeu que je recommande sincèrement. Surtout aux amateurs de Castlevania ou Ori, car les puristes amateurs de JRPG risquent de ne pas tous y trouver leur compte.

Voilà qu'au moment où j'écris cette critique, on peut lire que le studio Lab Zero ait dû fermer ses portes à cause de l'échec commercial d'Indivisible. Cependant l'éditeur 505 games prépare un nouveau titre intitulé "Eiyuden Chronicle: Hundred Heroes" Et il s'agirait d'un véritable hommage à la saga Suikoden. Quoi qu'il en soit, il est toujours agréable de voir que les RPG japonais façon à l'ancienne inspirent, encore et toujours et qu'ils sèment leur petites graines à travers le monde.