Vengeance et terroristes aliens
"Ils vont payer le prix pour la mort de mon père"
Voilà les dernières paroles de Jay, fils du chercheur qui était responsable d'une colonie spatiale établie dans le système solaire Silius, avant de se mettre en route.
On prend le contrôle de Jay vêtu d'une sorte de scaphandre futuriste et on s'élance sur les toits de ce qui semble être des ruines de la colonie spatiale. En arrière plan, un spectacle de désolation, un champ de ruines envahi de robots envoyés par les terroristes et un ciel noir teinté d'un voile bleuâtre.
On esquive assez aisément les bombes qui tombent du ciel mais traverser cette zone dangereuse sans être blessé est très difficile. Il faut sauter pour éviter les mines, se baisser pour ne pas toucher des lasers.
Le rythme de la musique vous entraîne, vous foncez avec conviction, vous laissez vos doutes de côté, et il vaut mieux; exposé comme vous êtes, il n'y a pas de demi tour possible!
Journey to Silius est un jeu du genre run'n gun rapide se déroulant dans un univers SF.
Le déplacement est rapide, le scrolling est à sens unique, la musique dynamique, et le tout donne un bon feeling.
Des munitions et de la santé sont lâchés aléatoirement lorsque vous tuez des ennemis - de la même manière que dans Batman par Sunsoft également -, ainsi la difficulté n'est jamais exactement la même d'une partie à l'autre. Bien sûr, à force de jouer, avec la maîtrise vous pourrez vous passer de ces items dans les premiers niveaux; mais celà veut également dire qu'il n'est pas facile de rattraper une erreur.
A propos des munitions, votre gun de départ n'en épuise pas, ce sont uniquement toutes les armes secondaires ( machine gun, laser gun, rocket launcher...) qui vont drainer cette jauge. Ces armes sont fournies après chaque combat contre un mid-boss.
Assez franchement, à part pour les combats de boss les armes secondaires sont dispensables, votre laser gun est déjà assez puissant pour éclater tout ce qui est en vue dans tous les niveaux du jeu.
Et puis, comme les munitions se trouvent de manière aléatoire, il vaut mieux les économiser pour les boss.
Le graphisme est plutôt joli pour un jeu de la machine, la connotation SF est très visible et assez classe. Le level-design, sans être surprenant est assez varié pour les 3 premiers stages, et plutôt décevant pour les 2 derniers (moins inspiré et long). La bande-son est une petite merveille, signée Naoki Kodaka, et avec ses imitations de synthèse FM et ses délicieux glissandos, elle est parfaitement dans le thème.
On ne peut que regretter que l'histoire de fond du jeu ne soit pas plus développée ingame. Avec de tels visuels assez évocateurs, un gameplay efficace et une bande-son magnifique, il ne manquait que ça, une histoire. En plus le pitch de départ, bien qu'un peu kitsch, est quand même je trouve plutôt passionnant et intriguant. La conclusion du jeu est en comparaison toute simple et il n'y a aucune cinématique ou transition textuelle explicite entre les niveaux.
Dommage quand on connait la capacité des gars de Sunsoft à nous faire de belles petites cutscenes, sur Batman par exemple. M'enfin, reste que l'intro est assez classe, et que l'écran titre a une musique qui déchire.
Journey to Silius, a des défauts (comme des boss pas très mobiles ou un level design fainéant sur la fin), mais c'est un titre envoûtant, avec un gameplay nerveux et une ambiance post-apocalyptique efficace. Perso, j'adore.