La république bananée

Si la licence Just Cause n'a jamais été considéré comme une grande licence, que ce pour moi ou tout simplement pour la majorité des joueurs, force est de constater, qu'à l'instar d'un Saints Row, qu'avec ce troisième opus les développeurs auraient enfin pu prendre conscience de ce qu'ils avaient entre les mains.
Car si Volition a compris qu'il ne pouvait pas concurrence Rockstar avec son GTA et s'est donc lancé, à raison, dans la quête du fun à tout prix, du WTF à chaque instant, quitte à peut-être un peu trop dérapé avec le néanmoins très bon Saints Row IV ; à l'inverse, Avalanche Studios s'est contenté ici de nous pondre un Just Cause 2 bis, qui reprenait déjà pas mal de son aîné — mais en bonifiant la formule cependant.
Le calcul est donc simple, si vous avez joué à Just Cause 2 vous serez sans doute en terrain conquis, que ce soit lors des missions principales sans aucun intérêt et qui n'apportent rien à la saga ou lors des attaques de camps ennemis, elles aussi calquées sur le 2, et sans grande difficulté dans les deux cas… reste tout de même les défis qui sont sans nul doute le plus grand intérêt du titre, puisque plus varié que le reste du jeu en plus de nous fournir des améliorations en fonction de notre réussite dans cesdits défis.
Encore une fois, les développeurs auraient gagné à prendre conscience de ce qu'ils avaient entre les mains et assumer le délire fun et bac-à-sable jusqu'au bout quitte à trahir (si on peut parler de trahison) les origines de la saga. Les missions principales se contentent de nous présenter l’avènement d'une guerre civile sans intérêt contre un énième dictateur sans aucun charisme et accompagnées de cinématiques nous narrant une histoire indigne d'une mauvaise série B — à vrai dire, il est assez difficile d'imaginer où les développeurs ont voulu nous mener tant ce scénario semble se prendre au sérieux lors de certains passages et ne pas aller assez loin dans ses rares moments de folie. Ces mêmes missions principales nous faisant enchaîner les mêmes types de missions plusieurs fois et nous faisant même traverser des lieux identiques et sans aucune identité plusieurs reprises (notamment des bases secrètes souterraines).
Reste la wingsuit, sans nul doute l'ajout le plus intéressant de cet épisode et qui s'utilise en parfaite adéquation avec le parachute et le grappin — grappin qui a eu droit à quelques améliorations bien sympathiques lui aussi. Finalement, il faudra posséder les DLC du season pass afin d'acquérir la dose de fun que l'on aurait aimé obtenir dans le jeu original puisqu'ajoutant un jetpack, un mécha ou même un rayon de l'aube tout droit sortit de Gears of War.
Bref, je n'irais pas jusqu'à dire que Just Cause 3 est un mauvais jeu, mais, pour peu que vous ailliez joué à Just Cause 2, celui-ci ne présente que trop peu d'ajouts intéressants pour que vous daigniez y débourser quelques piécettes… et encore faut-il rajouter d'autres défauts qui n'étaient pourtant pas (autant) présents auparavant comme une maniabilité des véhicules franchement déplorable, le fait qu'on n'entende pas les différents dialogues lorsqu'il y a des fusillades, ces mêmes fusillades qui manquent toujours autant de dynamisme ou encore une optimisation pas bien folle. Reste tout de même un jeu qui remplit sa part de fun (même si encore une fois ça aurait pu aller bien plus loin si les développeurs s'en étaient donné les moyens), encore plus si on décide d'y jouer accompagné de ses principaux DLC, et des décors qui restent plutôt agréables l’œil en plus d'être plutôt variés… à la limite, quitte à ce qu'un néophyte découvre la licence, Just Cause 3 ne me semble pas être une mauvaise pioche, loin de là.

Pour résumer :
+ Le combo grappin/wingsuit/parachute efficace
÷ Fun, mais moins qu'espéré… à moins que vous le lanciez avec ses DLC
- Des missions principales absolument sans aucun intérêt
- Pas forcément bien fignolé, que ce soit au niveau de la maniabilité des véhicules ou de l'optimisation
- Trop peu d'évolutions par rapport au 2