Kana Little Sister par Veterini
Kana à pour lui d’être en sortit 1999, bien avant Narcissu et certaines autres productions Utsuge, un moment ou le principe de s’attacher à un personnage qui va mourir à la fin n’avait pas été amplement rabattu.
La mort de votre petite sœur étant annoncé dès le début, on aurait presque envie de la plaindre tout de suite. Mais on se rend vite compte qu’elle manque complètement de toute personnalité. On pourrait penser que vivre les ¾ de sa vie dans un hôpital n’est certes pas propice à avoir une personnalité remarquable. Mais tout de même, à part se cacher derrière les jambes du grand frère et être heureuse quand on lui fait un cadeau, on ne peut décemment se prendre de beaucoup d’affection pour elle.
De même le héros, Takamichi, n’a pas vraiment plus de caractère. Il aime beaucoup beaucoup beaucoup sa sœur, d’un amour plus que fraternel. Et c’est un peu tout ce qui le préoccupe.
L’histoire racontée en flash-back successif, de l’enfance jusqu'à « la fin » fait montée progressivement la pression et l’émotion.
On serait en fait, dans le cadre de deux héros face à un monde unanimement hostile du genre du « tombeau des lucioles ». Heureusement il y a Yumi.
Car oui si le frère et la sœur pourraient être des êtres purs qui ne vivent que l’un pour l’autre. Ils vivent quand même en société. Et pour être franc, ils se comportent souvent comme de vrai enflure vis-à-vis des autres. Or Yumi, une jeune fille amoureuse dès son enfance de Takamichi qui va supporter le comportement blessant de Takamichi tout le long son enfance, adolescence et peut-être même après, sa route étant sans conteste la plus émouvante.
Au final, le récit est plus complexe que ce qu’on pourrait attendre d’une histoire d’amour pur, partant dans la direction d’une réflexion sur la coupure qu’un tel amour entraîne par rapport au reste du monde.
Et puis, je joue les gros durs, mais en fait la mort de Kana, ça fout quand même un coup au morale…