Il est plutôt amusant que ce Karous soit le dernier jeu sorti sur Dreamcast. Pourquoi amusant ? Pour la simple et bonne raison que celui-ci utilise le cel-shading, procédé visuel qui aura été le fer de lance de la Dreamcast, qu'elle aura imposé avec Jet Set Radio.
Cela étant, si ce style a connu un certain succès, il a très rapidement été utilisé à tort et à travers, pas toujours de façon judicieuse, et même des fois pour excuser une fainéantise des designers. Karous ne souffre heureusement pas de recherche graphique, la jaquette et l'écran titre étant là pour nous le prouver, affichant une plume blanche et une plume noire dont le contraste donne un côté lyrique des plus aguicheurs. Ce qui en revanche l'est, dommage, c'est que ce style graphique contrasté ne se retrouve finalement pas, ou peu, dans le jeu.
Il semble clair que l'équipe de développement se soit rendu compte que la bichromie ne se prête pas au genre, le rendant illisible, et son choix s'est porté vers les teintes de gris, ainsi que quelques "vraies" couleurs par ci par là, et si cela permet d'un peu mieux discerner ce qu'il se passe, ça reste particulièrement triste, le tout faisant venir à l'esprit le mot "fadasse" plutôt que "magnifique".
C'est pas laid en soi, c'est simplement que quelque chose ne fonctionne pas, rend le soft terne, pas toujours compréhensible, les boulettes ayant vite fait de se confondre avec le reste, à l'inverse des jeux concurrents qui en ont toujours affiché des fluos afin que le joueur puisse les identifier et les éviter plus aisément. Cela est contrebalancé par une hitbox assez mince, permettant de se faufiler facilement au travers des niveaux, jusqu'à rencontrer les boss qui eux auront vite fait de faire fondre comme neige au soleil le maigre nombre de vies (et crédits, 2 seulement) qui vous sont octroyées.
Côté gameplay rien de bien folichon ou novateur façon Ikaruga. Ici vous tirez, vous avez une mega-bombe, et enfin vous avez une épée vous permettant de taper dans les powerups afin d'en changer les effets.
Comme beaucoup des derniers shoots sur Dreamcast, Karous ne possède que peu de tableaux, ici quatre. Au premier coup vous vous planterez certainement à la fin du troisième, mais une fois le gameplay pris en main vous arriverez à achever la galette.
Tristement, son gameplay bateau et son affichage morose ne vont attireront que peu de nouvelles fois, l'envie et les possibilités de scorer étant assez minces. Même le plaisir de voir les boss se désintégrer n'aura même pas envie d'être vécu de nouveau, l'effet accompagnant ce moment pourtant crucial ne se limitant qu'à un simple flash et un effet de saccade; nous sommes très loin de Trigger Star Excelica !