La démence comme mobile artistique

L'expression d'une ambition conceptuelle folledingue, Killer7 représente une expérience vidéoludique bien trop déconsidérée tant elle marque aussi bien par sa singularité technique que par son cheminement scénaristique.

Faute d'un environnement cryptique et de mécaniques de combat inédites il est vrai que l'introduction quelque peu laborieuse rebute, cependant une fois l'essentiel maîtrisé on profite d'un gameplay férocement offensif et volatil.
C'est alors avec jouissance que l'on progresse sous l'hypnose de cet univers psychotique. Se laisser conduire par les divers délires du jeu tout en portant plus nette attention aux indices formulés par les personnages deviennent choses instinctives au fil de nos dévotions meurtrières.

Ce qui rend ce jeu d'autant plus impactant, c'est une expertise artistique manifestée par un cell shading sexy ainsi qu'une bande son qui entre les excellentes associations des soundtracks aux décors/cutscenes et les effets sonores déroutants (et ce même en dehors des niveaux) se révèle finement aboutie.

Enfin chacun des différents niveaux, combats de boss et cinématiques sont doués d'une personnalité propre malgré la présence limite intrusive des fantômes et une répétition d'objectifs toutes deux justifiées par ces psychoses continues!

"All I need to hear is the empty click of this gun..."