Une belle coquille, mais un peu vide
Premier jeu terminé depuis mon achat d’une Playstation 3 voilà de cela un mois, Killzone 2 faisait partie de ces exclusivités qui me faisaient de l’œil depuis maintenant quelques années. J’avais déjà eu l’occasion de tâter de cette série auparavant, présentée comme la concurrente d’un Halo série phare de Microsoft, que cela soit par le premier opus sorti en 2003 sur Playstation 2, Killzone Libération sur PSP ou encore quelques furtives escapades sur son grand frère sorti sur Ps4.
Je n’attendais clairement pas monts et merveilles de ce FPS classique. Seulement qu’il me divertisse quelques heures sans trop m’ennuyer. Au final, le jeu rempli son objectif. Et c’est déjà pas mal.
La première chose qui avait marqué les joueurs de l’époque, à sa sortie en 2009, était ses graphismes. Oui vous vous rappelez surement ceux que Sony avait tant vantés quelques temps avant sa sortie à travers une vidéo qui en mettait plein les mirettes. Alors certes, au final il y avait un peu tromperie sur la marchandise. Mais qui réellement s’en est étonné ? C’est une pratique courante et qui ne dupe plus personne.
Pour autant, à cette époque la claque graphique était présente, selon les dires des uns et des autres. Mais qu’en est-il cinq ans plus tard ? Le jeu est-il toujours aussi impressionnant ? Autant être clair, de l’eau a coulé sous les ponts depuis l’époque de sa sortie et les jeux impressionnants graphiquement sont légions. Pourtant, malgré son âge Killzone 2 tient encore la dragée haute à la grande majorité des jeux sortis après lui en terme technique, et demeure encore dans le haut du panier. Oui, Killzone 2 reste encore très agréable à l’œil, que l’on parle des décors, des personnages, du niveau des détails, des explosions, des jeux de lumière, des particules volants constamment à l’écran etc etc. Le gros point fort du jeu, très clairement.
Par contre, je ne sais pas si cela vient de ma télé mais un effet de flou est assez présent quand je bouge la visée, à vérifier autre part …
J’ai aussi été séduit par la patte artistique du jeu, de son univers très sombre, maussade, déprimant, tout en dégradé de couleurs sombres, sans doute un peu monotone pour certains, mais qui donne un certain caché au jeu. Et retrouver les nazis du IXe Reich fait toujours plaisir. Pas très original, mais efficace.
De même, la bande sonore est aussi au niveau, tant en terme de musiques que de bruitages (très réussis d’ailleurs), alors certes, elle ne va pas rester dans les mémoires et les esprits (comme celle de Hotline Miami héhé), mais elle accompagne bien l’action et est doté d’une sonorité épique appréciable.
Killzon 2 est aussi assez différent d’un Halo ou d’un Call of Duty dans son gameplay. Ou plutôt dans la maniabilité de son personnage. En effet, nous sommes loin de retrouver la vitesse de déplacement et de visée d’un COD. Ici, tout tourne comme au ralenti. Le personnage est pataud, lourd, rigide, voire un peu inerte. Pour autant cela ne nuit pas au plaisir de jeu pour moi, c’est même plutôt le contraire. J’ai vraiment pris du plaisir à diriger le personnage. Cette caractéristique donne au jeu un côté plus calme, tranquille, reposé et même par certains aspects un côté « réaliste » ou en tout cas plus plausible que d’autres jeux du genre. De même le sentiment «d’imprécision » des armes et la vue qui tressaute parfois en cas de danger renforcent cet aspect. Ainsi, ces éléments ajoutez aux aspects techniques permettent au jeu d’avoir une ambiance plutôt agréable et accrocheuse.
Bien entendu, Killzon 2 reste un jeu bourré de petits et gros défauts. D’une part son scénario, qui comme dans la plupart des FPS du genre est sinon inutile peu intéressant, une IA tant ennemie qu’alliée qui fait plutôt peine à voir parfois, une linéarité un peu trop présente (quelques chemins alternatifs ou zones ouvertes ça ne doit pas être si compliqué que ça à faire …) ou encore une durée de vite assez courte, mais comme c’est l’usage maintenant dans les jeux du genre...
Mais le plus gros problème tout compte fait, est le manque d’ampleur du jeu. Alors certes, on avance, on finit chaque mission une part une, sans réel déplaisir, mais quand l’écran de fin arrive, on se demande ce qu’a apporté le jeu. Quelles séquences retenir particulièrement ? Quels moments de tension ? Quels instants de mises en scène époustouflantes ? Quelles phases qui peuvent te rester en mémoire pendant des années, et qui peuvent résumer à elles seules un jeu ? Que de question pour peu de réponses. Une fois la manette reposée et le jeu rangé dans son boitier, nous sommes seuls, avec nos interrogations. Et c’est sans doute cela, le plus gros défaut de ce Killzone.
En définitive, Killzone 2 est un défouloir sympathique, doté d’un design appréciable, d’une réalisation tant sonore que graphique impressionnante, mais qui souffre malheureusement de défauts plus ou moins gênants qui gâchent en parti le plaisir de jeu. Classique, voire un peu trop, mais efficace.
Sur ce, je retourne finir Infamous 2 et Uncharted 2 …