Kingdom Hearts ou la rencontre improbable de deux univers, née d'ambitions purement commerciales à la base. Jugez plutôt x)

Disney et Square sont dans le même bâtiment au Japon. Un employé du premier cherche des idées pour donner un coup de boost à la firme dans le pays. Un employé du second cherche des idées pour une nouvelle licence. Et là, ça fait tilt. Si on réunissait Disney et Final Fantasy ?
Autant dire que le projet, vu ses bases, ne suscitait que la méfiance... Mais bon, je finis par craquer, je trouve un Kingdom Hearts d'occasion, et je le mets dans la console... Et là, je ne lâche plus la manette.

Car Kingdom Hearts réussit à réunir le meilleur des 2 univers et à remplir son but publicitaire pour Disney sans sacrifier à la qualité du jeu. Kingdom Hearts vient nous parler de Bien et de Mal, de al part sombre dans le cœur de l'Humain, de la puissance des sentiments...
Mais dites donc, y a du shônen dans le coin. Oui, ce jeu est un pur manga shônen, avec tout ce qui en fait les caractéristiques (la saga elle-même semble d'ailleurs être pensée comme un manga, Kingdom Hearts III, à venir, ne signant pas sa fin, mais seulement celle de l'arc Xehanort, de l'aveu même de Nomura), et cela jusqu'au graphisme, qui nous rappelle les références du genre (Dragon Ball, Saint Seiya, Naruto...), en un peu plus rond (plus proche de One Piece sans aller jusque dans le même délire visuel, donc).

Les graphismes, parlons-en.
On va commencer par le point qui fâche en même temps qu'il fait plaisir... Tetsuya Nomura ! Parce que, si un jeu signé Nomura est généralement bon comme on a pu le constater depuis pas mal d'années à présent, on sait aussi qu'on verra toujours les mêmes clones quand il s'occupe du chara design. Et ça rate pas... Vous prenez Cloud, vous changez les fringues, la couleur des yeux et des cheveux, et la taille, et vous avez tous les héros masculins de Nomura, Sora y compris. Et ça commence à être un brin gavant quand même, surtout quand Amano, sur les FF avant le 7 (et avec le 9) prenait la peine de se renouveler à chaque épisode.
Même un chara design signé Toriyama est plus surprenant. Si vous reconnaissez sans mal la patte du créateur de Dragon Ball sur Chrono Trigger, les Dragon Quest, ou Blue Dragon, vous n'avez pourtant pas l'impression de voir des clones (à part Chrono copie conforme de Goku et le héros de DQ VIII celle de Gohan).
Mais bon, les personnages de FF passent bien le cap du design façon manga, on les voit un peu autrement, ça compense.

Ceux de Disney, quant à eux, n'ont pas changé, on les retrouve comme on les a toujours connus, et avec leurs doubleurs officiels. Seules les tenues sont modifiées, pour coller à l'univers développé. Tenues qui changent d'ailleurs à chaque monde visité, pour rester dans l'ambiance du monde en question. Une bien belle idée :D
Bref, graphiquement, pas grand chose à dire, ce design proche du manga et de l'animation offre un résultat fin et assez beau, déjà sur ce premier épisode.

Côté gameplay, c'est fluide, rapide, nerveux, mais parfois un peu confus, surtout sur les combats face à plusieurs ennemis avec le verrouillage activé, ou dans les phases hors combat, notamment de plate forme... Vous allez criser plusieurs fois, sur ces passages. Sachez d'ailleurs que le monde de la Forêt des Rêves Bleus ne se compose que de ça à travers des épreuves en tout genre...

Mais à part ça, ça passe.
Ah oui, Squall rebaptisé Leon... Bon, l'excuse est la même que pour Lightning et tout aussi pourrie ("j'ai pas pu vous sauver, je suis une merde, je suis pas digne d'être né, je renie ma vie et mon passé, et je commence par changer mon nom"), mais ils auraient pu se fouler sur le nom. alors, oui, le nom de famille, Leonheart, déformation de Lionheart (nom du pendentif), avec Leo = Lion en latin, bla bla bla...
Oui, ok, c'est logique, mais c'est moche et con ! Un peu comme Gerard pour le Blade Dancer légendaire dans le jeu Blade Dancer sur PSP, voyez...

Bref, Kingdom Hearts est donc un Action-RPG pas particulièrement génial, mais qui marque grâce à son idée originale, sa réalisation réussie, et son gameplay nerveux, malgré quelques errements.
Du bon SquareSoft, à une époque où la société savait encore prendre des risques et lancer des projets fous. Vu le prix qu'il affiche aujourd'hui, n'hésitez pas à tenter le coup si c'est pas encore fait =)
Lonewolf
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le 30 déc. 2011

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