Le début d'une grande franchise
Je me rappelle avoir 10 ans lorsque mes parents m'offrirent ma toute première console de salon : la Playstation 2, accompagné d'un jeu dont je n'avais encore jamais entendu parler. Kingdom Hearts venait à peine de fouler le sol de mon salon que je m'empressai d'insérer le CD de jeu dans le lecteur de la console de Sony. Et là, le spectacle commence...
D'un point de vue personnel, Kingdom Hearts, c'est LE jeu qui m'a fait aimer les jeux vidéos. Non pas que je n'aimais ou ne connaissais avant l'univers vidéoludique. Beaucoup d'heures ont été passées sur le 1er opus de Sonic et Aladdin sur Megadrive ou encore les premiers Pokemon sur Game Boy Color. Mais jamais je ne m'étais une claque comme celle je venais de me prendre en découvrant pour la première l'Île de la Destinée, le monde Sora.
Mais avant de parler du contenu du jeu, rappelons qu'il est l'association de deux des plus grandes écuries dans le domaine de l'animation et du jeu vidéo : Disney et SquarEnix (encore Squaresoft à l'époque). En effet, l'idée originelle du jeu était de faire ce que l'on appelle désormais un featuring entre les personnages des films Disney et les personnages des sagas de Final Fantasy. Ainsi on retrouve dans Kingdom Hearts nos héros d'enfance Donald et Dingo et des héros comme Léon (Final Fantasy VIII), Cloud et Séphiroth (Final Fantasy VII). Une association atypique mais tout aussi audacieuse pour un scénario original qui va marquer le début d'une nouvelle franchise.
Parlons donc de l'histoire, nous suivons les aventures du jeune Sora, 14 ans. Lui et ses amis, Kairi, une jeune fille dont il semble amoureux, et Riku, son meilleur ami et rival d'un an son aîné, veulent quitter leur petite île pour partir à la découverte du monde. Mais voilà que la veille de leur départ, des forces ténébreuses, les "Sans-Coeur" apparaissent sur leur île et plonge leur monde dans le chaos. Sora disparaît alors dans le néant et réapparaît dans la Ville de Traverse, un lieu où se réfugient ceux qui ont pu fuir leur monde avant leur destruction. Il se retrouve alors en possession d'un arme magique, la Keyblade, une épée en forme de clé, et rencontre ainsi Donald et Dingo, eux-mêmes chargé par le Roi Mickey de trouver le porteur de la Clé. Sora, désireux de retrouver ses amis portés disparus depuis l'incident sur son île, décide de suivre Donald et Dingo sur leur vaisseau et part pour un long voyage dans le but de sauver les mondes en proie aux Ténèbres.
Pour ce qui est maintenant du contenu, Disney et SquarEnix signent un petit chef d'oeuvre visuel. Les graphismes et environnements sont soignés, les mondes de Disney sont sublimement bourrés de références à leur univers respectif (le campement dans Tarzan, la caverne aux merveilles pour Aladdin, le Colisée d'Hercules...). Certains d'entre nous vont même jusqu'à transformer les personnages de manière intuitive. Par exemple dans le monde de la Petite Sirène, Sora, Donald et Dingo prennent l'apparence (de manière partielle) d'animaux marins. Pour la ville d'Halloween, le monde de Jack Skellington, nos héros sont costumés pour un 31 Octobre des plus effrayants. Pour ce qui est de l'animation, les cinématiques sont de très très bonne facture. Tout est fluide, beau, parfois drôle, et les dialogues sont sublimés par d'excellents doubleurs français. On retrouve les voix de nos dessins animés d'enfance et ça, ça n'a pas de prix.
Pour ce qui est de la jouabilité, le jeu est assez difficile, bien plus que le deuxième opus. Les premiers boss s'enchaînent assez facilement mais le jeu se corse assez vite. Les derniers boss demandent beaucoup de concentrations et le jeu est truffé de boss cachés qui peuvent donner beaucoup de fil à retordre, même aux plus téméraires d'entre nous. L'interface RPG est très précise. Sora possède de nombreuses améliorations pour sa Keyblade, ainsi que de nombreux sorts de soins qu'il apprend et perfectionne au fur et à mesure de son avancée dans l'histoire. Le Journal, petit bonus fort sympathique, répertorie tous les personnages du jeu (Disney et Final Fantasy) et nous permet de revoir les créatures que l'on a affronté et revoir des éléments de l'histoire. Le Menu Combat, assez novateur, assure un style de jeu Action/RPG des plus dynamiques et son temps d'adaptation est relativement court. Seul petit bémol du jeu, la caméra, pas toujours facile à gérer, qui aime nous faire quelques farces.
Mais ce petit défaut de jeu ne suffit pas à gâcher notre plaisir. Surtout que le jeu est animé par les compostions musicales de Yoko Shimomura, tout simplement magiques. Les ambiances nous transportent dans chacun des univers du jeu avec poésie.
Pour conclure, Kingdom Hearts a été l'un des premiers gros succès de la Playstation. Un petit bijou de magie et d'aventures féériques qui marqua le commencement d'une des plus grandes franchises de jeux vidéos du XXIème siècle. Un jeu en or !