C’est un peu le buffet à volonté de Kingdom Hearts, cette compilation.
Un melting pot un peu foutraque, un best-of déglingué de deux décennies d’expérimentations plus ou moins réussies, saupoudré de nostalgie et servi sur un plateau bien lustré. Et franchement ? J’ai aimé y revenir. Pas de surprise, pas de révolution, mais un confort bienvenu pour redécouvrir toute la saga… ou du moins les épisodes qui comptent vraiment.
Kingdom Hearts 1 Final Mix et Kingdom Hearts 2 Final Mix, c’est clairement pour eux que le disque tourne. Et quel bonheur de les revoir tournant fluidement, enfin débarrassés des caméras crispantes et des vieux bugs PS2. C’est toujours un JRPG d’action hyper accessible, un peu naïf, parfois maladroit, mais sincère. Et ça, on ne pourra jamais l’enlever à la saga. Le premier épisode a ce charme un peu balourd des débuts, avec ses maps étroites et ses séquences Disney recyclées, mais l’âme est là. Et le deuxième ? Un plaisir de gameplay, tout simplement.
Les combats sont nerveux, les transformations jouissives, et on sent déjà que c’est le jeu où la formule Kingdom Hearts a trouvé son rythme de croisière. Il reste encore aujourd’hui un des meilleurs épisodes de la série, facile.
Là où ça se gâte, c’est avec Chain of Memories.
J’ai jamais accroché à ce système de cartes, même remanié en 3D. C’est lent, c’est cassant, et ça m’a toujours semblé être une mécanique plaquée pour forcer un peu de nouveauté. Pour moi, c’est un épisode qu’on subit plus qu’on ne joue, et même en HD, il garde ce côté "spin-off bancal qu’on case entre deux vrais jeux". À titre perso, c’est presque un pensum à chaque fois que je relance la compil’.
Birth By Sleep, lui, s’en sort mieux. J’ai toujours trouvé que c’était un épisode généreux. Un gameplay un peu plus technique, des protagonistes attachants, une ambiance plus sombre par moments. Même si l’idée de refaire le jeu trois fois avec les trois personnages peut paraître un peu fatigante, j’y ai pris du plaisir. Et cette fin, très prequel tragique, fonctionne toujours aussi bien.
C’est l’un des rares spin-off à vraiment apporter quelque chose à la saga. Sans oublié que d'un point de vue gameplay c'est une pépite qui arrive à l'élever au rang des meilleurs épisodes de la série.
Reste 358/2 Days et Re:coded, qui ne sont là qu’en version « film »...
(Dommage pour l'un, tant mieux pour l'autre)
Et c’est là que le bât blesse.
Je comprends l’intention... Rendre accessible toute l’histoire sans avoir à jouer sur DS. Mais dans les faits ? Ces versions vidéo sont longues, mal rythmées, et n’ont pas le charme interactif de leurs versions d’origine. Surtout pour 358/2 Days, qui avait un vrai feeling en gameplay, un vrai propos autour de l’absurde répétition et de l’amitié. Là, réduit à des cinématiques... ça sonne creux.
Mais au-delà de ça, Kingdom Hearts HD I.5 + II.5 ReMIX reste une excellente manière de (re)découvrir cette saga aussi touchante qu’absurde, aussi magique que chaotique. C’est le cadeau parfait à se faire avant de se replonger dans KH3 (ou de mieux comprendre pourquoi on n’en attendait peut-être pas tant). La compilation est soignée, généreuse, et même si tout n’est pas au même niveau, il y a un vrai amour du matériau de base.
Bref, c’est pas un Remake, c’est pas un jeu révolutionnaire, mais c’est un pont solide entre nostalgie, accessibilité et redécouverte. Et pour les fans, c’est un indispensable. Même si, soyons honnêtes, revoir Donald rater encore ses soins au mauvais moment... ça n’a pas pris une ride.
Et...Vous savez quoi?
Je viens de terminer un marathon pour terminer de donner mon avis sur toutes la licence, via plusieurs critiques. Curieusement, je n'ai pas de fatigue ou de lassitude. Au contraire, malgré les points négatifs de la saga, elle garde quand même une place particulière pour moi et après avoir fait plusieurs fois tous ces jeux, j'ai encore envi d'y replonger.
C'est dire à quel point, elle a pu être une pierre angulaire d'une génération de J-RPG.
Cette compilation est une belle porte d'entré et je prend plaisir à y revenir.