Quatorze ans et neuf épisodes. Voilà ce dont Kingdom Hearts avait besoin avant d’en arriver à la conclusion de l’arc « Chercheur des Ténèbres ». Une saga dont le succès n’était pas prémédité à son démarrage, ce qui a induit à un fouillis scénaristique propre à cette saga. Un fouillis oui, mais diablement bien maîtrisé. Alors certes les puristes de la première heure crieront aux incohérences, mais pourtant les scénaristes ont, à mes yeux, réussi le pari de transformer cet opus en un point de section de toutes les histoires laissées en suspens jusqu’alors.
A partir de ce stade, je vais estimer que vous avez déjà parcouru l’ensemble des jeux Kingdom Hearts. C’est quelque chose que je vous recommande chaudement si ce n’est pas fait pour avoir une bien meilleure compréhension de l’histoire. Kingdom Hearts III offre cependant la possibilité aux nouveaux joueurs de débuter directement par cet opus sans être vraiment perdus. En effet, le jeu reste accessible pour son histoire, et pour les personnes désirant aller plus loin dans la compréhension, il y a un Autel des Souvenirs vous relatant tout ce qui s’est passé jusque là. Mais je ne saurais que vous recommander de faire la Story So Far, une collection regroupant les 9 neux opus pour une trentaine de clochettes. Passons à la critique de KH3 que je souhaite vous partager.
PREMIERE PARTIE : AVIS SANS SPOIL
Qu’en est-il de ce Kingdom Hearts III ? Nous retrouvons nos compères là où nous les avions laissés dans Dream Drop Distance. Sora devant retrouver son pouvoir de l’éveil et Riku étant devenu maître de la Keyblade. KH3 étant un action RPG, il va falloir dérouiller du Sans-cœur pour acquérir la pleine puissance. Et le scénario nous a apporté une magnifique justification à la perte des pouvoirs de Sora. Une recette gagnante ne devant être changée, vous commencerez votre aventure par un tutoriel introduisant l’histoire à venir. Puis vous serez amenés à parcourir divers monde Disney à bord de votre vaisseau gumi afin d’en régler les problèmes.
Première observation lors de cette ouverture, cet opus est beau. L’équipe de designers nous avait déjà habitué à de superbes animations avec le prologue Aqua dans KH 0.8, mais ce KH3 propose une pléthore de mondes Disney, tous merveilleusement designés, et surtout des cinématiques diablement prenantes par leurs graphismes (mention spéciale à une cinématique des Caraïbes qui m’as fait me demander l’espace d’une seconde s’ils nous avaient balancés les images du film…).
Vient l’heure de parcourir le premier monde et l’on retrouve toutes les sensations de déplacement explorées jusque là. Oui, le mode fluidité est resté, bien que plus difficile à exploiter car les niveaux n’ont pas été pensé exclusivement pour cela (à l’inverse de KH 3D). Mais qu’il est agréable de sauter et planer dans tout les sens, et de posséder un panel d’attaques supplémentaire. Le gameplay est toujours plus qu’accessible, et permet à tout un chacun de le prendre rapidement en main. Les animations de combat sont fluides et soignées. Ce premier monde vient vous offrir une prolongation du tutoriel en vous montrant tout ce qu’il va être possible de faire en matière de gameplay (quelques petites nouveautés et surprises s’ajouteront au fil de l’aventure). La plus grosse nouveauté qui divise les foules reste cependant celles des Attractions. Peu nombreuses en quantité mais loin d’être rares sur la carte, esthétiquement magnifiques, et vraiment marrantes à utiliser, elles offrent à Sora une puissance démesurée. Combinées aux commandes réactions (qui ont fait leurs apparitions dans KH2), vous risquez par moment de vous sentir totalement invincible. Et l’idée d’un rouleau compresseur qui ne laisse que poussière derrière lui ne sera pas totalement aberrante.
Puis il va falloir changer de monde, direction le vaisseau gumi, et le concept choisi pour ce troisième opus se révèle plus efficace que ceux choisi dans le premier et second opus. Fini le long couloir rempli de sans-cœur pour accéder à un monde. Vous êtes désormais aux commandes de votre vaisseau, et vous avez l’espace pour terrain de jeu. Je n’en dirais pas plus pour vous laisser une part de surprise. Mais avant de changer de monde, vous serez récompensés par une jolie flopée de cinématiques qui aura pour but de faire progresser l’histoire générale. Et c’est là que le bat blesse. Car jusqu’à la fin du jeu, cette routine va s’installer. Entrer dans un monde, taper du sans-cœur, vaincre le boss, partir du monde, observer une belle cinématique, parcourir l’espace, entrer dans un nouveau monde,… L’histoire ne progresse donc qu’entre les mondes, et ces derniers étant moins nombreux, sont grands. Mais genre, vraiment grands. Il y a de quoi faire, on ne pourra pas le reprocher. Et l’absence de temps de chargement dans le monde (en tout cas très peu) fait que vous pouvez le parcourir librement sans ralentissement. Mais il vous faudra bien quelques heures de jeu avant d’atteindre le morceau d’histoire suivant.
Enfin, concernant la difficulté du jeu, comme je l’ai dis précédemment, les commandes réactions, les attractions et autres joyeusetés facilitent grandement la vie, bien que le jeu, même en difficile, ne représente déjà pas une épreuve redoutable. Mais l’arrivée du mode Critique change la donne, et offre la possibilité aux joueurs de supprimer les attractions et de faire face à un véritable challenge. Avis aux amateurs de défis retors, je vous invite à vous lancer sur le mode Critique. De plus, vous débloquerez la fin secrète immédiatement, là où il faut récolter des emblèmes fétiches dans les autres modes.
Justement, parlons-en des modes fétiches. Dans chaque Kingdom Hearts il y a des collectibles éparpillés dans les mondes. Ici, à l’instar des films Disney, il va vous falloir retrouver les têtes de Mickey cachés ci et là. Un défi bien sympathique pour les plus observateurs d’entre vous, mais qui peut vite s’avérer fatiguant surtout si on les recherche uniquement pour déverrouiller la fin secrète. Autrement, la collecte sera toujours de mise dans cet opus.
Si je dois donner un avis plus que global sans spoil aucun sur ce jeu, c’est que je l’ai trouvé très bon. J’ai redémarré la saga il y a maintenant 5 mois de cela en parcourant l’intégralité de la collection (en terminant à nouveau les opus DS sur leurs supports d’origine également. J’aime bien le concept de visualiser des cinématiques mais je préfère explorer le titre en profondeur). La fin choisie est plus qu’honorable, le final est un vrai régal à jouer, pour peu que l’apprécie la saga. Mais cette façon de l’amener est ce que j’ai le plus à lui reprocher. En effet, le fait de devoir attendre la fin d’un monde pour obtenir un bout d’histoire est assez frustrant de base. Mais ce qui est encore plus frustrant ce sont les éléments que l’on nous donne. L’histoire peine à se lancer de façon concrète, et finalement tout les scénarios lancés par les précédents opus stagnent tout au long de la partie. Il faudra attendre d’arriver au tout dernier monde pour que le scénario explose et dévoile tout ce qu’il a à dévoiler. Avantage ? On a un final explosif qui ne nous donne pas envie de lâcher la manette. Inconvénient ? Et bien, comme on est à la fin, on n’a pas le temps de développer plus que ça, et beaucoup de choses seront balayées et quelque peu bâclées. Qu’il est dommage de nous lancer deux trois mystères et de nous laisser sans réponse à la toute fin. Peut-être dans le DLC à venir ? Peut-être dans KH4 ? Nous verrons bien. Mais quoiqu’il en soit, comme je l’ai dis au début, les scénaristes ont réussi à rassembler tout les fragments d’histoire créés jusque là, et d’en faire une belle conclusion dans Kingdom Heats 3. Au final, faut-il acheter ce jeu ? Bien sûr que oui. Et si vous ne connaissez pas l’univers, alors dépêchez-vous de rejoindre ces mondes magiques. Ne vous arrêtez pas au fait que Disney soit estampillé sur la boîte. Car Kingdom Hearts, c’est bien plus que ça.
A vos manettes.
DEUXIEME PARTIE : AVIS AVEC SPOIL
A venir….